Menu
Test dvd
Image de la jaquette

Andrei Roublev

DVD - Région 2
Ruscico
Parution : 21 janvier 2002

Image

Un premier DVD d’Andreï Roublev vit le jour à la fin des années quatre-vingt dix. L’éditeur Criterion proposait alors une version de 205 minutes. Sur le présent disque, R.U.S.C.I.C.O. a retenu la version mondialement connue, et adoubée par Tarkovski, de 185 minutes.
Le film est dispatché sur deux disques, ce qui n’est pas gênant du tout au vu de son découpage (et même appréciable au vu de sa longueur). Six chapitres sont accessibles sur le premier disque. Quatre autres figurent sur le second. On se rend très vite compte que les chapitres correspondent aux dix grandes articulations ménagées par Tarkovski séparées par des ellipses temporelles. Le film se divise donc en grands blocs temporels et le DVD se cale explicitement sur ce découpage.
Disque 1 (86 minutes)
1) Prologue
2) Histrion (an 1400)
3) Théophane le Grec (an 1405)
4) La Passion selon Andreï (an 1406)
5) La fête (an 1408)
6) Le jugement dernier (an 1408)

Disque 2 (99 minutes)
1) Le sac (an 1408)
2) Le silence (an 1412)
3) La cloche (an 1413) divisée en deux parties sans que celles-ci n’apparaissent clairement dans le menu des chapitres.
4 ) Epilogue

Chaque chapitre reprend d’ailleurs le titre du bloc qu’il délimite.

R.U.S.C.I.C.O. a la réputation de soigner ses éditions, et ce n’est pas ce DVD qui contredira tout ce qu’on a pu lire sur cette structure qui, rappelons-le, a racheté les droits de reproduction et de distribution d’environ cent cinquante films russes – du muet aux années 80 - appartenant aux studios Mosfilm, Lenfilm, Gorky film et Georgia film, dans l’optique de promouvoir ce cinéma dans des conditions décentes. L’image est soignée et, même si quelques poussières subsistent, bien définie. Rien à voir avec la compression désastreuse du premier DVD de Stalker. Il serait intéressant de comparer cette version de Roublev avec celle de Criterion.

Son

Encore un cinéaste dont on a mésestimé le travail sonore, sous prétexte qu’il avait un sens inné du cadre et de l’image. Ne faisant pas les choses à moitié, l’éditeur propose un mixage en dolby digital 5.1 appréciable dans ce film qui ménage de grands moments spectaculaires – comme l’invasion du village, la fête païenne ou les séquences de fonderie

Suppléments

De tous les bonus, détaillés dans la fiche technique, il faut retenir avant tout les précieux documents qui montrent le maître au travail. Ainsi ce "making-of" qui rend compte de toute la démesure du projet. Trop belle occasion nous est offerte de voir Tarkovski diriger ses acteurs et gérer des problèmes de logistique inhérents à ce type de tournage.

Comme souvent chez R.U.S.C.I.C.O, parcourir les diverses filmographies proposées se révèle fort ludique. L’éditeur a en effet dispatché un lot de bandes-annonces à l’intérieur. Je vous recommande particulièrement celle de Solaris (sur le premier disque, dans la filmographie de Vadim Ioussov), un montage improbable commenté par une voix off démonstratrice fait passer cette adaptation très libre du roman de Lem pour un film d’action (fou rire garanti pour ceux qui ont vu le film !).

Et puis si vous n’y connaissez rien en peinture d’icônes, le documentaire consacré à la vie de Roublev vous fournira de la matière pour votre prochaine soirée mondaine.

Par Cosmo Vitelli - le 4 novembre 2003