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Test blu-ray
Image de la jaquette

Un, deux, trois

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 4 juin 2019

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Rimini complète petit à petit sa collection Billy Wilder avec aujourd'hui le fameux Un, deux, trois, qui a déjà eu les honneurs de plusieurs éditions HD, aux Etats-Unis (chez Kino Lorber) en 2017, puis en Angleterre (chez Eureka!) au printemps dernier. Dans tous les cas, l'ayant droit MGM n'a pas fait beaucoup d'effort pour restaurer le film à sa juste valeur. Ainsi, toutes ces éditions (y compris la française) proposent malheureusement le même master essoufflé qu'il serait grand temps d'upgrader. En l'état, les conditions de visionnage ne sont pas catastrophiques, heureusement, mais les images souffrent surtout d'un scan daté, aux contours manquant de ciselé, avec un niveau de détail honnête qui se réveille ponctuellement pour les plans rapprochés. Aucune correction numérique n'a été effectuée après l'étape du scan : la copie est plutôt stable (mais pas tout à fait) et il reste encore pas mal de traces d'usure (surtout des points blancs). L'étalonnage est satisfaisant, avec une palette de gris correcte, mais les noirs manquent sans doute un peu de peps. Il reste enfin un léger grain qui n'a pas été estompé. C'est en tout cas bien mieux par rapport à la précédente édition en DVD... qui datait de 2004 :

comparatif DVD MGM (2004) vs. Blu-ray Rimini (2019) : 1 2 3 4 5 6 7 8

Son

La version originale est proposée dans d'excellentes conditions : le son est très clair, sans sifflantes ou saturations, sans souffle ou traces d'usure. Le mixage est aussi détaillé que possible. La version française est moins clinquante, avec un spectre plus couvert, un léger souffle, des mediums plus accentués et surtout des sifflantes marquées.

Suppléments

Le Blu-ray est tout d'abord accompagné d'Au pied du mur, un livret de 28 pages signé du journaliste Marc Toullec, qui revient sur les origines du projet, adaptation d'une pièce hongroise d'abord pensée pour les Marx Brothers (!) avant d'être resituée à Berlin, théâtre de la confrontation entre blocs occidental et communiste. Il s'en suivra de multiples complications avec les autorités allemandes et soviétiques, avant que le film soit "rattrapé par l'Histoire" avec la construction du fameux Mur, obligeant l'équipe à recréer Berlin sur des plateaux à Munich. Un tournage qui sera abordé à travers les humeurs du vétéran James Cagney, secoué par le jeu "molto furioso" imposé par Wilder et agacé par l'attitude de son partenaire Horst Buchholz, qui cherche à lui voler la vedette. Il se consolera cependant auprès de la jeune Pamela Tiffin, à qui il donnera moult conseils de jeu, et que Wilder qualifiera de "nouvelle Audrey Hepburn".

Conversation avec Mathieu Macheret et Frédéric Mercier (37 min - 1080i)
On ne change pas une formule qui gagne et c'est tant mieux. Comme pour chaque opus de la collection Billy Wilder de Rimini, on retrouve les deux critiques du Monde et de Transfuge pour parler de cette "comédie de la guerre froide" qu'est Un, deux, trois. C'est, comme d'habitude, passionnant à suivre, débordant d'idées et de pistes de réflexions : les deux compères évoquent (entre autres) la peinture du Berlin contemporain, la "satire tripartite", vision croisée de plusieurs totalitarismes doublée d'un confrontation des stéréotypes nationaux, la réversibilité des idéologies qui se remplacent au gré des circonstances, dans un "escamotage permanent", ou le "productivisme comique" de Wilder, un "humour directement politique" où la parole transforme la réalité, bien aidée par le fameux rythme staccato qui pousse aux limites du pragmatisme. On évoque également l'inspiration des screwball comedies et une filiation évidente avec la satire kubrikienne de Dr Folamour...

Interview de Billy Wilder (58 min)
C'est la petite pépite de cette édition, un document audio très rare, de nouveau déniché par Jérôme Wybon, après le document proposé sur le Blu-ray de Missouri Breaks. Cette masterclass, enregistrée en Angleterre en mars 1970, permet de savourer la verve de Billy Wilder, entre malice et second degré, qui évoque Hollywood et son métier, sa façon de travailler ("le train-train quotidien de deux employés de banque"), la technique et la mise en scène, lorsqu'il dit regretter le travail ostentatoire des "réalisateurs-chirurgiens". Il parle de son rapport aux acteurs, au public, à la critique, à la couleur (il regrette d'en avoir eu si peur jadis), de l'influence de Lubitsch sur son travail, ou de Sherlock Holmes ("un vrai hippie de l'ère victorienne") qui allait sortir quelques mois plus tard... Il revient sur le montage et certaines scènes coupées (Sunset Boulevard et Assurance sur la mort), révélant qu'il en possède toute une collection (donc un jour visible ???). Au gré des questions du public, il raconte quelques anecdotes sur La Garçonnière, Gloria SwansonMarilyn Monroe ("elle était en fait instinctivement douée") ou son projet avec les Marx Brothers... Passionnant !


Bande-annonce (2 min 10 - non sous-titrée)

En savoir plus

Taille du Disque : 41 587 173 401 bytes
Taille du Film : 28 369 858 560 bytes
Durée : 1:48:33.465
Total Bitrate: 34,84 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29000 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1847 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1983 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 42,867 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 26 septembre 2019