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Test blu-ray
Image de la jaquette

Péril en la demeure

BLU-RAY - Région A, B, C
Gaumont
Parution : 4 juin 2014

Image

On retrouve à peu près les mêmes caractéristiques que sur le Blu-ray d'Eaux profondes, l'autre film de Michel Deville édité à bas prix par Gaumont dans cette nouvelle collection. Si l'ensemble reste d'un très bon niveau, on regrettera que les noirs manquent encore de densité, une caractéristique qui cette fois peut se remarquer dans les scènes de jour : c'est un peu dommage pour une (très belle) photographie qui n'hésite pas à jouer sur les contrastes. La colorimétrie du film évolue le plus souvent dans les teintes jaune/vert, choix du directeur de la photographie qui explique que l'on retrouve encore, de façon régulière mais moins envahissante que sur Eaux profondes, cette légère dominante verte dans les noirs. Si le grain a été sensiblement atténué, il reste suffisamment perceptible sans enlever une sensation de piqué moins performant dans les plans larges. Tout est cependant oublié dans les gros plans, impeccables de précision. Enfin, comme d'habitude avec les masters Gaumont, la copie est extrêmement propre.

Son

La bande-son mono en DTS-HD Master Audio, précise et cristalline, sans souffle ni saturation, offre un rendu similaire à celle d'Eaux profondes.

Suppléments

Autour de Péril en la demeure (46 min - SD)
Un "supplément choral" qui réunit les principaux acteurs et le réalisateur. Ils évoquent la production de Péril en la demeure, un film qui permit à Michel Deville, quelques années après Benjamin ou les mémoires d'un puceau, de « revenir à l'érotisme avec une histoire un peu tordue » et un climat très marqué. Piccoli s'amuse à le qualifier d' « homme pudique qui cache son âme impudique » : Michel Deville a en effet un goût affirmé pour la séduction des femmes qu'il met en scène dans un rapport très peu voyeur, fiévreux mais retenu. Le module s'attarde longuement sur la fabrication des scènes de nu et la terreur que cela a provoqué chez Nicole Garcia, pour qui se déshabiller à l'écran était « pire qu'une cascade. » Elle s'était désengagée du projet mais la ténacité de Michel Deville (qui la voulait pour ce rôle) et les répétitions dans le décor, la veille du tournage, l'ont finalement désinhibée. Répondant à l'un des suppléments du Blu-ray d'Eaux profondes, les propos des uns et des autres confirment la relation particulière que le réalisateur entretient avec les comédiens, réservant une place dans ses films à ceux qu'il appréciait, tissant parfois avec certains un parcours sur la durée, de film en film. Ainsi, il attendait d'offrir un grand rôle à Christophe Malavoy, qu'il avait découvert au théâtre bien des années auparavant, et à qui il n'avait pu offrir jusqu'à présent que quelques jours de participation sur deux de ses films. On notera également un moment intéressant autour de l'histoire de l'affiche du film, une étape rarement abordée dans les suppléments. Si ce patchwork d'anecdotes et de souvenirs compose un portrait intéressant du réalisateur, l'ensemble manque pourtant d'une parole plus technique ou analytique (ce que la question de Jean-Pierre Lavoignat, à la toute fin, semblait commencer à apporter).

La grande famille du cinéma (25 min - SD)
Les documentaristes souhaitaient sans doute rencontrer Richard Bohringer pour inclure ses propos dans le supplément précédent. Seulement l'entretien ne s'est pas déroulé comme prévu. Montré dans son intégralité, c'est en effet un moment assez étonnant, un module qui n'apporte pas énormément d'informations sur le film, comme ce devrait être le cas, mais qui révèle surtout un homme et ses fêlures. Richard Bohringer est une personnalité à fleur de peau, un être profondément blessé par un système et par ceux qu'il y a côtoyés. Il s'est confronté à la vanité d'un milieu plein de faux-semblants : cette « grande famille du cinéma », comme il le rappelle ironiquement, lui laisse un goût amer et des plaies visiblement encore bien ouvertes (« J'ai le coeur brisé par tous ces gens-là »), même s'il prétend avoir tourné la page. L'acteur a d'abord du mal à parler. Beaucoup de silences et un ton sec. Mais il finit par se relâcher et s'adoucir en abordant sa relation avec Michel Deville (« un bonhomme qui réfléchit fort »), se rappelant des « moments gracieux » de Péril en la demeure (« un assez joli souvenir »), et d'autres moins bons sur Le Paltoquet (où il a assisté « au déferlement des egos »). Il reste reconnaissant envers le réalisateur, quelqu'un qu'il a apprécié et qui reste « associé au bonheur » dans une époque pleine de promesses et, finalement, d'illusions. Un document qui va bien au-delà du film.

Bande-annonce (2 min 06 - HD)
Un film-annonce qui restitue bien le style du film et les chorégraphies (mouvements, montage, dialogues) élaborées par son metteur en scène.


 

Par Dvdclassik - le 5 juin 2014