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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Caprices de Marie

BLU-RAY - Région B
Gaumont
Parution : 26 août 2015

Image

Dès le lancement du film, Gaumont prévient le cinéphile que le film de Philippe de Broca a bénéficié d'une restauration. Et c'est peu dire que celle-ci est particulièrement réussie (sauf peut-être sur 2-3 points que l'on relèvera ci-devant). On peut même imaginer que jamais les spectateurs n'ont eu connaissance d'une telle qualité d'image pour Le Caprices de Marie, si ce n'est lors de la toute première projection du film un mercredi de 1970 ! Et les diffusions régulières de ce film à la télévision dans les années 70 et 80 sont à oublier séance tenante. Au-delà de la propreté et de la stabilité de l'image, tout simplement parfaites, ce qui frappe d'entrée c'est la beauté de la photographie pastorale de Jean Penzer avec ses tons pastels et sa colorimétrie précise, douce et saturée à la fois, de même que l'aspect argentique général. Fort heureusement, le grain cinéma a donc été respecté - même s'il a dû être légèrement adouci - et aucun traitement numérique disgracieux (comme le DNR et l'accentuation des contours) ne se ressent lors de la vision du film. Ainsi la définition globale s'avère très séduisante avec souvent un piqué impressionnant quand on admire les gros plans de visages et le rendu des textures (cheveux, étoffes, matières) ; on notera quelquefois la présence de plans moins bien définis même s'ils restent rares, mais le niveau de détails demeure globalement admirable. Le rendu des contrastes, de son côté, rappelle que Gaumont peut toujours mieux faire puisque les noirs ne sont pas complètement noirs. Un petit défaut qui s'ajoute à une légère dominante verdâtre qui heureusement n'impacte pas la carnation des comédiens. Ainsi se pose toujours la même question : a-t-on affaire à un respect scrupuleux de la photographie d'origine, que l'on n'est pas en mesure de juger aujourd'hui, ou bien a-t-on un peu trop manipulé le gamma lors du nouvel étalonnage ? Enfin, il faut également relever la très bonne tenue des séquences nocturnes. On l'aura compris, ce Blu-ray des Caprices de Marie est à conseiller sans aucune hésitation pour profiter dans des conditions quasi optimales de ce petit bijou de l'un des maîtres de la comédie française.

Son

La bande-son de ce Blu-ray est une piste mono de qualité très honorable. Sans faire de merveilles - elle est parfois un peu étriquée - elle a sûrement été restaurée et propose donc un rendu très propre avec des dialogues clairs et dynamiques, ainsi qu'un mixage bien équilibré. De son côté, la musique de Georges Delerue est particulièrement bien mise en valeur.

Suppléments

Entretien avec Marthe Keller (9 min 57 - 16/9 - DTS-HD MA 2.0 - HD - 2015)
Indiqué comme une présentation du film par sa comédienne principale, il s'agit en fait d'un entretien chapitré en cinq parties et réalisé - comme souvent pour Gaumont - par Pierre-Henri Gibert. Au cours de cette interview un peu décousue et passant un peu du coq à l'âne, Marthe Keller évoque sa rencontre avec Philippe de Broca, qui l'a découverte au théâtre à Berlin et engagée pour Le Diable par la queue en 1968, sur le tournage duquel le cinéaste et l'actrice suisse sont tombés amoureux. Elle parle justement du tempérament du réalisateur, de son sens de la comédie, de son dynamisme échevelé, de l'ambiance chaleureuse des tournages, de la France qu'il lui a fait aimer. Elle aborde un peu plus précisément Les Caprices de Marie, le thème de la femme un peu peste que les hommes ne peuvent s'empêcher d'aimer (un thème essentiel que de Broca parvient toujours à traiter sans jamais verser dans la misogynie, on apprécie ici de l'entendre le préciser), l'amour du réalisateur pour la nature, le travail des dialogues ciselés et jamais démodés (il est dommage que le nom de Daniel Boulanger ne soit jamais cité) qui renvoie au plaisir des mots ressentis par les comédiens pour lesquels elle a d'ailleurs une grande affection. Elle évoque enfin son aventure à New York, où de Broca a emballé quelques scènes sans permission de tournage, et termine rapidement sur l'accueil public et critique du film. Cet entretien est évidemment intéressant, il est seulement dommage que la plupart des sujets traités soient survolés. on aurait apprécié un plus long développement à la fois sur le film et sur le cinéma de Philippe de Broca par une artiste qui l'a connu de très près.

Bande-annonce (4 min 20 - 1.66 / 16/9 - DTS-HD MA 2.0 - HD)
Ce film-annonce présente une colorimétrie plus chaude, une image trop sombre, très granuleuse et hélas peu définie. En revanche, il s'avère plutôt charmant par sa longueur particulièrement longue, son humour, sa fraîcheur et le concours de nombreux comédiens en voix-off.


Par Ronny Chester - le 8 septembre 2017