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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Procès

BLU-RAY - Région B
Studio Canal
Parution : 24 octobre 2012

Image

Dès le générique, nous comprenons que nous avons affaire à un télécinéma HD à l'ancienne, avec de l'aliasing sur le lettrage. Puis les premiers plans larges montrent du sur-contour et une structure granuleuse peu homogène. Malgré ces défauts on imagine sans peine ce que ce Blu-ray du Procès aurait pu être si un scan 2K avait été réalisé avec les normes actuelles en vigueur, un noir et blanc sublime. On se contentera donc d'un produit correct sans plus, qui enterre malgré tout le précédent DVD. Les gros plans de Romy Schneider sont très beaux, révélant de nombreux détails de son visage. Le piqué très important favorise le travail sur la profondeur de champ chère à Orson Welles, comme en attestent les captures. Il est vraiment dommage que ce sur-contour aussi inutile qu'intrusif gâche certains plans.

Le film d'une durée de 2 heures en 24p correspond à la version sortie en salle en 1962, le montage de 1984 en version française plus court de quelques minutes et présent sur le DVD n'est pas proposé sur le Blu-ray. Le travaille d'encodage est excellent, 31 gigas consacrés au film en AVC.

Son

Deux versions mono sont proposées : une version anglaise et une version française. Le film ayant été post-synchronisé pour les deux versions, le mixage se révèle être sensiblement égal. Cette bande sonore est très dynamique, à la limite de l'agressivité et de la saturation. Quelques sifflantes dans les aigüs.

Suppléments

Bonus inédits

Portrait d'orson Welles pour le magasine télévisé anglais Tempo (30 min en SD)
Orson, sa vie son oeuvre par lui-même. Produit par Mike Hodges, futur cinéaste de Get Carter.

Interview d'Edmond Richard (23 min en SD)
Le directeur de la photographie du Procès nous livre beaucoup d'anecdotes sur Welles et surtout beaucoup d'informations techniques sur la conception du film.

Bonus repris du précédent DVD

“Welles, Kafka et Le Procès” (30 min en SD)
Le documentaire débute par une très rapide rétrospective de la carrière de Welles, du choc provoqué par sa Guerre des Mondes (amusante images d’archives le montrant répondre de la panique occasionnée à des journalistes) à sa mise à l’écart d’Hollywood. Par de courtes interventions d’André S. Labarthe, Edmond Richard (directeur de la photographie), Jean-Pierre Morel (professeur de littérature comparée, Paris III) et Sophie Becker (assistante réalisatrice) s’essayent ensuite à brosser un portrait synthétique du réalisateur et des éléments qui pouvaient le conduire à adapter Le Procès. Labarthe replace le film dans la filmographie d'Orson Welles, expliquant notamment qu’au moment de Citizen Kane il n’y avait pas cinéaste plus américain que Welles, et qu’au détour des années cinquante, le réalisateur se penche vers l’Europe via Shakespeare et ici Kafka. Edmond Richard et Sophie Becker s’attardent sur le tournage du film et les secrets de fabrication de Welles, tandis que Jean-Pierre Morel prend en charge les rapports entre le roman de Kafka et l’adaptation du réalisateur.

Bande-annonce (version française, 3 min 50)
Sur l’adagio d’Albinoni, des photos des acteurs défilent puis laissent place à différents extraits du film. Alors que les scènes nous montrent un Anthony Perkins commençant sa course éperdue, la version pour orgue et cordes de l’adagio laisse la place à la variation Jazz de Ledrut. Un bande-annonce dynamique, mais très classique dans sa facture.

Scène coupée muette (6 min 30)
Les employés du service de K sortent de la grande salle à la fin de la journée de travail, le laissant seul au milieu des innombrables bureaux devenus vides. K se lève et commence à arpenter la pièce, en marchant sur les tables. Cette scène est intéressante en cela qu’elle appuie le ridicule qui anime le personnage de K. C’est dans un désert, alors qu’il n’est pour une fois sujet d’aucun regard, qu’il se permet cet acte qu’il doit ressentir comme de la révolte. Dommage que nous n’ayons pas le discours de K qui, l’air gêné, semble tenter d’expliquer son acte à l’ombre d’une scientifique qui apparaît derrière un rideau. Cette scène se poursuit par la séquence de l’ordinateur, invention complète de Welles qu’il décida de ne pas conserver dans le montage final. Forcément, sans le long dialogue entre K et la scientifique, la séquence ne présente que très peu d’intérêt. En fait K interroge l’ordinateur pour savoir quel crime il a commis, et l’acte qui le rend coupable est l’annonce de son probable suicide. Welles ne pouvant se résoudre à terminer son film de la même manière que le roman de Kafka, cette scène ne trouvait plus sa place dans le montage final.

Par Jean-Marc Oudry - le 6 novembre 2012