Menu
Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Miel du diable

BLU-RAY - Région All
Severin
Parution : 26 septembre 2017

Image

Nous avons affaire à un scan 2K tiré d'un négatif original. Il reste des scories sur l'image qui si elle n'est pas parfaitement propre s'avère de très bonne tenue. La qualité du transfert n'est pas vraiment au rendez-vous et se révèle très aléatoire selon les passages du film. Parfois la compression est à peu près correcte mais la plupart du temps des défauts apparaissent très nettement. Des artefacts bien visibles sur les fonds unis et les peaux ; or Fulci utilisant beaucoup de chair et de gros plans sur les visages, ce défaut s'avère particulièrement sensible. Le grain est très abondant et mal géré avec l'encodage, et l'ensemble présente un bruit numérique bien présent. Pour couronner le tout, l'ensemble manque de piqué. Du côté du positif, on note de belles couleurs, chaudes et en accord avec la photographie du film, ainsi qu'une gestion des contrastes satisfaisante.

Il s'agit d'une version de 83 min. La sortie salle est indiquée à 78 min sur IMDB et le site évoque une durée en vidéo de 99 min. Ces 83 min sembleraient correspondre à la copie d'exploitation en Espagne.

Son

Que ce soit en anglais ou en italien, les dialogues ne sont pas pris en direct. A noter également que les deux versions sont en mono. La piste italienne présente une meilleure dynamique que la version anglaise et propose des ambiances absentes de cette dernière. L'ensemble demeure malgré tout assez plat et le son sature un peu parfois, un défaut également présent sur la piste anglaise mais de manière moins sensible. Les deux versions sont assez propres avec quelques craquements perceptibles par moments.

Suppléments

Severin propose des suppléments réalisés spécialement pour la présente édition, une belle surprise vu qu'il ne s'agit pas d'une des oeuvres les plus réputées de Lucio Fulci, L'éditeur est ainsi allé interviewer quatre participants au film ainsi que deux spécialistes du cinéaste.

Entretien avec l'acteur Brett Halsey (17 min 26)
L'acteur raconte sa carrière, ses débuts à la Universal en 1954 dans Ma and Pa Kettle at Home, ses rôles de petit voyou dans la vague des juvenile deliquancy movies, les films fantastiques (La Revanche de la créature de Jack Arnold, Return of the Fly d'Edward Bernds) puis son départ pour l'Europe. Halsey parle de son travail avec Riccardo Freda, Mario Bava, du rythme infernal de la production italienne à cette époque. Concernant Fulci, il évoque un homme très affaibli par la maladie et, contrairement au portrait qu'on lui en avait fait, quelqu'un de calme et d'attentionné. Bianca Marsillach lui laisse un bien moins bon souvenir, expérience partagée par l'ensemble de l'équipe, le producteur Salviani attendant même patiemment la toute fin du tournage, alors qu'il la ramène à l'aéroport, pour lui allonger une droite... Halsey retravaillera avec Fulci sur Soupçons de mort (1988) puis Demonia (1990), deux expériences douloureuses. Halsey conclut en déclarant qu'il retravaillerait avec plaisir avec Fulci si on le déterrait !

Entretien avec l'actrice Corinne Cléry (12 min 13 - italien, sous-titres anglais incrustés)
L'actrice raconte plus sa vie privée, son installation en Italie que son rapport au cinéma. Elle revient sur son passé de mannequin et son absence d'envie de devenir actrice malgré la pression de son agent et de son entourage, jusqu'à finalement accepter de jouer dans Histoire d'O. Elle dépeint Fulci comme quelqu'un de très gentil, attentionné, mais on en apprendra guère plus sur les coulisses du tournage.

Entretien avec le producteur Vincenzo Salviani (13 min 22 - italien, sous-titres anglais incrustés)
C'est Salviani qui vient voir Fulci pour lui proposer de tourner Le Miel du diable. Malheureusement le cinéaste, très affaibli, sort tout juste de l'hôpital. Mais Salviani le rassure et Fulci accepte de tourner ce script pourtant éloigné de son cinéma habituel. Salviano raconte comment il doit le rassurer, calmer ses angoisses, notamment lorsqu'il s'agit de tourner des scènes érotiques. Mais c'est justement, comme il le précise, parce que le scénario est éloigné de son univers qu'il y trouve de l'intérêt, curieux de voir où cela va le mener. On sent un homme passionné, pas dupe du genre de cinéma qu'il produit mais qui s'applique à bien le faire.

Entretien avec le musicien Claudio Natili (9 min 51 - italien, sous-titres anglais incrustés)
Natili, musicien et guitariste de l'obscur groupe de rock The Romans, raconte ses débuts au cinéma et passe en revue les différents films auxquels il a collaboré, soit avec son groupe, soit comme seul compositeur. L'heure de gloire des Romans aurait pu être d'avoir deux morceaux choisis par Paolo Sorrentino pour La Grande Bellezza... mais Natili découvre à la première qu'ils ont été coupés. Concernant son travail comme compositeur, il débute pour un western où on le somme de faire du Morricone. Plus "a fingerful of dollars" que a Fistfull avoue le musicien... Son premier vrai travail de compositeur est donc sur Le Miel du diable. Natili a peu à raconter sur Fulci, travaillant avec Salviani et ne rencontrant le cinéaste qu'une unique fois pour lui livrer le fruit de son travail.

Stephen Thrower sur Le Miel du diable (21 min 43)
Thrower démarre en faisant un point sur la position de Fulci dans le cinéma italien du milieu des années 80. Il évoque la vague de films érotiques de cette période (9 semaines et demi, 37°2 le matin) notamment dans le domaine du thriller dont les Italiens se font une spécialité. Thrower parcourt ensuite la production hispano-italienne et le casting avant de s'attaquer à la psychologie des personnages, décortiquant les relations complexes qui les lient les uns aux autres.

Essai audio de Troy Howarth : Fulci's Honey
Auteur de Splintered Visions : Lucio Fulci and his films, Troy Howarth explore la place de la sexualité dans l'oeuvre de Fulci ainsi que dans le thriller italien, s'intéressant essentiellement à Perversion Story, Le Venin de la peur et La Longue nuit de l'exorcisme mais revenant aussi sur les comédies du cinéaste, notamment son scandaleux Obsédé malgré lui (1972). Howarth évoque également la manière dont il mêle sexe et gore dans L'Eventreur de New York pour arriver enfin au Miel du diable, qui est selon lui le dernier de ses films où il peut déployer son talent.

Ouverture alternative (2 min 33)
Un horrible remontage qui gomme tous les dialogues de la scène d'ouverture, faisant défiler la scène de sexe saxophonique sous la musique, la séquence perdant dès lors tout son sens. Si un tel remontage a été effectué pour l'ensemble du film, on n'ose imaginer le résultat de cette version d'exploitation (sur laquelle aucun détail n'est par ailleurs donné).

Film-annonce (2 min 40)
Il s'agit de la bande-annonce américaine, simple montage des scènes chaudes qui rend l'intrigue totalement incompréhensible en mettant en avant le personnage de Corinne Cléry, laissant croire à une histoire de trio amoureux.

Une jaquette réversible vous permettra d'afficher une affiche alternative.

données techniques

Durée du film : 1:22:47.879
Bitrate video moyen de 24.98 Mbps.
Taille du disque : 37,732,671,268 bytes
Taille du film : 37,732,671,268 bytes
Vidéo : 1080p / 23.976 fps - codec MPEG-4 AVC Video
Audio : LPCM Audio 1536 kbps 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit

Par Olivier Bitoun - le 5 septembre 2019