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Test blu-ray
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Le Diabolique docteur Mabuse

BLU-RAY - Région B
ESC Editions
Parution : 26 septembre 2017

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Jusqu'alors (sauf erreur de notre part) inédit en Haute-Définition, Le Diabolique Docteur Mabuse n'avait jusqu'alors pas toujours été gâté par la SD, et l'upgrade est ici flagran t: un rapide comparatif avec l'édition DVD Eureka MoC d'octobre 2009 nous a permis d'évaluer, outre un gain légitime de définition, un agrandissement sensible du cadre et un meilleur rendu du noir et blanc absolument évident. Pour autant, on notera quelques faiblesses, qui n'altèrent pas le confort de visionnage mais qui méritent d'être mentionnées : outre quelques défauts de propreté (notamment pendant le générique de début), on aura constaté quelques effets de sur-contour et d'abus de DNR qui lissent régulièrement le rendu (sans pour autant qu'on soit au "musée de cire", comme on a pu le constater sur certaines sorties récentes) mais aussi des irrégularités de stabilité, ce qui hétérogénéise la définition et rend parfois l'artificialité du rendu du grain manifeste. Un résultat soigné à défaut d'être irréprochable, donc.

Son

Rien à signaler au niveau du rendu de la version originale, en particulier pour les scènes d'intérieur, le rendu étant propre, clair et relativement dynamique. La version française est plus étouffée  (avec un rendu métallisé, parfois cassant et pas toujours agréable), sans parler de l'exotisme des accents conviés par le doublage (la comédienne doublant Dawn Addams hésitant manifestement entre plusieurs origines pour le personnage).

Suppléments

Parmi les suppléments, on trouve une présentation du film par Stéphane du Mesnildot, des Cahiers du Cinéma (7 min 40 - HD). Présentation succincte, qui rappelle les occurrences antérieures de Mabuse (Mabuse, le joueur et son "appétit de destruction", "chaotique et délirant", ou l' "aliéné blanchâtre" et "volatile" du Testament) pour évoquer dans Le Diabolique "une apogée du Mal" à travers la peur nucléaire. Sont ensuite évoqués (de façon un peu anecdotique) les différents membres du casting.

Un autre supplément, plus conséquent, propose une analyse d'Olivier Père (Directeur cinéma d'Arte) (25 min - HD) : dans un premier temps (genèse du projet et mention des Mabuse antérieurs), le propos fait doublon avec le supplément précédent, mais Olivier Père approfondit ensuite son étude, notamment sur la manière dont le film "prophétise la société de la surveillance". Il établit ensuite des liens avec d'autres oeuvres, notamment Inferno de Dario Argento. Enfin, il évoque les dernières minutes du film, et la différence entre la fin voulue par Lang et celle imposée par la production.

Un dernier supplément propose une "interview inédite de Howard Vernon", sans aucune autre contextualisation (année ? cadre ?). On y voit Howard Vernon assez âgé raconter, non sans esprit, sa rencontre avec Lang et sa collaboration au film, mais la durée (presque 30 minutes), la qualité médiocre de l'image (l'entretien a probablement été filmé au caméscope sur pied) ou le débit de Vernon (qui s'affaisse au fur et à mesure dans sa chaise...) le rendent finalement assez pénible à regarder, en dépit de la qualité des anecdotes. Pour les aficionados les plus coriaces du comédien, s'il y en a.

Par Antoine Royer - le 19 janvier 2018