La Rue rouge

Tombé dans le domaine public, La Rue rouge a toujours été édité avec des masters à la qualité variable, chaque édition améliorant heureusement la précédente. Après Carlotta, en 2008, le film de Fritz Lang intègre aujourd'hui la belle collection Hollywood Legends d'ESC, qui propose la dernière restauration en date, sortie en Blu-ray en 2011 chez les Américains de Kino Lorber. Une restauration effectuée à partie de la copie 35mm conservée à la Bibliothèque du Congrès, actuellement le meilleur élément photochimique répertorié dans les archives, et déjà la base des précédents DVD. Petit à petit, nous nous approchons qualitativement de l'excellence, même si ce Blu-ray n'est pas encore l'étape ultime. Mais un grand pas a tout de même été fait puisque le rendu de La Rue rouge n'a jamais été aussi beau : le film a bénéficié d'un scan assez solide, possiblement en 2K, avec des images assez bien définies et un bon niveau de détail. Seuls les plans truqués (fondus enchaînés ou au noir) restent moins fins et plus instables (la pellicule est alors un peu voilée, avec de petites pulsations du niveau de noir). Les contrastes ont été correctement ajustés, avec pour les plans "intacts", sans trucages, des noirs assez équilibrés et une belle gamme de gris. Le grain, plutôt fin, a été bien conservé et n'a pas été atténué par un encodage abusif. Les travaux s'arrêtent à peu près à cela puisqu'il n'y a pas eu de retouches numériques supplémentaires : ni stabilisation du cadre (les tremblements restent infimes) ni nettoyage. La copie est ainsi sujette à de multiples traces du temps, points blancs, rayures parfois persistantes, et même poinçons en fin de bobines. Des désagréments qui prêtent finalement peu à conséquence tant la copie proposée reste satisfaisante, la plus convaincante jamais vue en vidéo.

comparatif DVD Carlotta (2008) vs. Blu-ray ESC/Movinside (2019) :   1   2   3   4   5

La piste mono plein débit ne peut compenser le manque de restauration et les défauts natifs de la copie 35mm qui a servi de base pour ce master. Comme pour l'image, malgré un ensemble honnête, le son souffre d'un aspect un peu "brut" avec une dynamique plutôt resserrée, un spectre qui évite de peu les saturations, mais des voix claires et dénuées de sifflantes. La piste n'a pas été nettoyée, on note un souffle présent et des traces d'usure persistantes : craquements plus ou moins discrets et légères distorsions pendant les passages musicaux. Comme pour les précédentes éditions DVD, et malgré une exploitation en France dès 1947, la version française n'a toujours pas été retrouvée...

Fritz Lang et sa femme fatale (25 min - 1080i)
C'est toujours avec grand plaisir que nous retrouvons le critique et éditeur François Guérif. Il revient sur La Rue rouge, "sans doute le film le plus cruel de Fritz Lang", Film noir teinté de mélodrame où le réalisateur dépeint "une vision très cruelle du monde". S'appuyant sur de nombreux entretiens publiés, Guérif explique les origines du titre ou les difficultés à transposer l'histoire de Paris à New York : un obstacle que ne parvint pas à surmonter Ernst Lubitsch, qui avait travaillé sur le projet, tandis que Lang eut finalement l'idée de Greenwich Village. Guérif parle du trio d'acteurs, essentiellement d'Edward G. Robinson qui apparaît passif, naïf et humilié, très loin de ses habituels rôles de gangster, et qui trouve ici un rapprochement avec sa passion de la peinture. On évoque également Joan Bennett, égérie de Lang, "parfaite comme d'habitude" dans un personnage manipulateur...

Taille du Disque : 29 767 877 216 bytes
Taille du Film : 23 040 884 736 bytes
Durée : 1:41:51.438
Total Bitrate: 30,16 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,04 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27043 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Subtitle: French / 22,515 kbps