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Test blu-ray
Image de la jaquette

L'Odyssée du Hindenburg

BLU-RAY - Région B
ESC Editions
Parution : 28 novembre 2017

Image

L'éditeur est fier de proposer une version remastérisée de ce film relativement rare de Robert Wise et il a bien raison. En haute-définition, au format original et dans son montage intégral, The Hindenburg bénéficie globalement d'un très bon traitement technique. Le master est parfaitement stable et propre ; seuls les plans tirés des archives d'actualités de 1937 présentent logiquement quelques imperfections, mais ils ont aussi été nettoyées. Par sa belle luminosité (les plans aériens du dirigeable sont somptueux) et sa colorimétrie, la photographie est respectueuse des canons de l'époque (1975) et du style de Robert Surtees, le chef opérateur. L'image affiche une belle définition, malgré le fait qu'on relève un usage discret du réducteur de bruit. Heureusement, le grain d'origine résiste plutôt bien au traitement numérique et on va dire que l'aspect argentique est correctement rendu, même si l'on aurait souhaité un peu plus de respect à ce niveau-là. Cela dit, le piqué - bien qu'irrégulier - est notable comme le montre le rendu des étoffes et des textures en projection, et certains plans rapprochés des comédiens s'avèrent magnifiques. Nous avons affaire à une vraie HD. Il faut néanmoins préciser que si l'image paraît globalement douce, cela est dû aussi au style de photographie diffuse propre à Surtees et pas simplement à l'utilisation pondérée du DNR. Quant aux effets de flou présents parfois sur les bords latéraux du cadre, ils sont dus à la prise de vues et aux objectifs utilisés sur le tournage. Nous sommes également gré à l'éditeur de ne pas être tombé dans le piège de l'accentuation des contours. Enfin, les contrastes sont bien gérés avec des noirs profonds et du détail dans les échelles de gris. Bref, si le rendu aurait pu être un peu meilleur sur le plan du grain cinéma, on ne boudera pas du tout son plaisir devant le confort de visionnage et un véritable rendu HD pour ce film catastrophe intelligent et superbement réalisé.

Son

Deux bande-son mono sont disponibles, la version originale et le doublage français, propres et bien claires mais aux différences plutôt marquantes. La version française place les voix très en avant, ce qui génère un déséquilibre dans le mixage au détriment des ambiances, alors que la VO, paraissant certes un peu plus étouffée de façon générale, se montre beaucoup plus harmonieuse dans l'équilibre entre les voix, les ambiances, la musique et les effets sonores. De même, cette piste originale est plus ouverte sur l'espace et dotée d'une plus grande profondeur, comparativement à une piste française plus étroite, centrée sur l'avant du spectre. Celle-ci bénéficie d'un doublage correct au niveau des voix (même si certaines d'entre elles ne correspondent pas du tout aux acteurs originaux, à ce titre George C. Scott est vraiment mal servi) mais trop situé dans les hautes fréquences, paraissant donc calé de manière superficielle. Enfin, la VO gère bien mieux les basses, rendant ainsi plus impressionnants la dramaturgie. A noter enfin que - comme le prévient l'éditeur - le doublage français n'existe pas pour la version longue donc les scènes absentes de la version courte sont visibles en VOST.

Suppléments

Un film catastrophe paradoxal (26 min 47 - 16/9 - DTS-HD MA stéréo 2.0 - HD - 2017)
Olivier Père, responsable du département cinéma d'Arte France, assure l'intégralité de ce module pour vanter les mérites de L'Odyssée du Hindenburg. Il commence par présenter succinctement Robert Wise, parle de sa carrière, de son passé de monteur reconnu et de son passage de la série B à la série A, de l'importance de The Set-Up qui l'impose sur le devant de la scène, de sa faculté à traiter tous les genres et à y exceller. Il aborde évidemment ensuite The Hindenburg, qu'il replace dans la mouvance du film catastrophe des années 70. C'est là qu'il met en exergue les vertus et surtout l'originalité de ce film atypique au sein du genre : éloignement des clichés, approche historique (le nazisme, les relations entre l'Allemagne et les USA, les différentes attitudes des citoyens allemands vis-à-vis de Hitler). Père a raison d'insister sur le côté progressiste de Wise et sur l'intelligence du scénario - via son approche historique, politique et humain - qui apportent une profondeur au film. Le personnage d'officier de la Luftwaffe, "complexe et paradoxal", interprété par George C. Scott est évidemment mis en avant dans la démonstration, "déchiré entre sa détestation des nazis et sa mission". Père évoque aussi le paradoxe du film à travers son côté whodunit qui organise un suspense autour d'une catastrophe qui est attendue par le spectateur. C'est là aussi qu'il exprime son regret de voir les acteurs célèbres du film réduits à des silhouettes (exception faite d'Anne Bancroft). Mais Père, avec raison, préfère s'appesantir sur la qualité des effets spéciaux et de la reconstitution minutieuse du Hindenburg, et bien sûr sur l'ingéniosité de la réalisation. Chose intéressante : il souligne les similitudes dans la façon majestueuse et poétique de filmer le Hindenburg et l'Enterprise de Star Trek (le dernier grand film signé Robert Wise). Enfin, Père insiste sur l'idée brillante de Wise de passer au noir et blanc au moment de la catastrophe pour y intégrer les véritables images des actualités de l'époque qui ont filmé l'explosion ("un effet de réel assez fort"). Une décision du même ordre concerne la bande-son, à la toute fin, avec l'utilisation d'une archive audio émouvante d'un journaliste de l'époque présent sur les lieux. Illustré par des extraits du film de manière sobre, en évitant tout effet de remplissage, cette interview, qui au début survolait son sujet et usait parfois de lapalissades, rend finalement très bien compte de l'originalité et de la réussite de L'Odyssée du Hindenburg.

Dans la même collection
Sur cinq pages muettes, l'éditeur ESC présente ici plusieurs jaquettes des Blu-ray issus de sa collection Hollywood Legends. En voici la liste : Arabesque, Chère Brigitte, Flammes sur l'Asie, La Sarabande des pantins, Cyclone à la Jamaïque, M. Hobbs prend des vacances, La Mousson, Pilotes de chasse, Les Clés du royaume, Femme ou maîtresse, Le Port de la drogue, La Maison des étrangers, Le Château du Dragon et Le Carrefour de la mort.

A ce sujet, avant le menu le disque se lance par un montage musical de 2 minutes composé d'extraits des films de cette collection Hollywood Legends.


Par Ronny Chester - le 19 décembre 2017