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Test blu-ray
Image de la jaquette

Knightriders

BLU-RAY - Région B
Blaq Out
Parution : 1 décembre 2017

Image

Pour son édition de Knightriders, Blaq Out reprend ce qui semble être le meilleur master HD disponible aujourd'hui, qui fut édité en 2013, d'abord chez Arrow, en Angleterre, puis chez Shout! Factory, aux Etats-Unis. Estampillée MGM, cette restauration fait craindre le pire pendant le générique (parfois très flou) mais cela s'arrange très nettement par la suite. Si le trait n'est pas excessivement tranchant, la définition reste plutôt bonne, soutenue par un bon niveau de détail, assez visible dans les gros plans. L'image est très stable et totalement nettoyée, la colorimétrie est convaincante et les contrastes équilibrés. Un bémol, à mettre sur le compte du matériel d'origine : le grain, même s'il reste présent, est sans doute un peu trop discret. Le rendu est, en tout cas, identique au disque anglais, avec peut-être un infime avantage à Blaq Out concernant la restitution du grain. L'éditeur français a, par ailleurs, soigné son Blu-ray puisque, malgré un nombre conséquent de suppléments et un film assez long, on ne remarque aucun souci d'encodage.

Son

Seule la version originale est proposée, un mixage mono très propre, aux voix très claires et aux ambiances présentes. On ne relève pas de saturations ou de sifflantes prononcées, pas de souffle gênant. Le rendu est sans doute très fidèle aux conditions d'écoute d'origine.

Suppléments

Pour le neuvième titre de sa collection Blaq Market, l'éditeur français a fait un bel effort en proposant près de deux heures de suppléments.

Code d'honneur (18 min - 1080p) est repris de l'édition Shout! Factory de 2013. Le réalisateur s'avoue "coincé dans cette niche qu'est l'horreur" et se souvient, sans doute avec nostalgie, de Knightriders pour lequel il n'a jamais eu une telle liberté artistique. Au gré des anecdotes (la météo calamiteuse pendant le tournage, les cascades) et de quelques souvenirs (la double carrière de Tom Savini, ou Morgan Freeman qui a refusé le rôle repris par le poète Brother Blue), il raconte un peu du tournage et du personnage de Billy, "trop inflexible", qui lui ressemblait.

Un module finalement assez classique comparé aux deux entretiens suivants, cette fois inédits, menés par Julien Sévéon. Le journaliste, futur auteur du livre George A. Romero : Révolutions, zombies et chevalerie, paru cette année chez Popcorn, avait rencontré le réalisateur pendant le NIFFF, en Suisse, en 2006 et 2008. Rétrospective (28 min - 1080i) et Romero et King (16 min - 1080i) sont deux conversations en tête-à-tête, filmées en DV dans un bar, et qui sont d'un tout autre calibre : l'homme y est décontracté et surtout très loquace. Il raconte son parcours dans le cinéma, ses films de zombies ("des instantanés de ce qu'il se passait à l'époque"), l'influence du documentaire ("une décision consciente de filmer les choses de manière brute"), sa préférence pour les acteurs amateurs (parce qu'il n'y a "pas d"attente particulière" pour le spectateur), la facilité que procurent les effets spéciaux numériques ou le style de ses mises en scène. Il se laisse souvent porter au-delà des questions et livre quelques réflexions très intéressantes sur ce qu'est devenue l'industrie du cinéma : grâce au numérique, il est aujourd'hui plus facile de tourner un film, mais c'est paradoxalement plus compliqué de les montrer, de les faire distribuer, à l'inverse de ses débuts pour La Nuit des morts-vivants. Il parle aussi de la société américaine et de sa culture de la possession, de la religion ("tout ça ne marche pas pour moi") et s'attarde longuement sur ses projets avortés ("un véritable génocide !"), notamment avec Stephen King. Une très longue liste, souvent prometteuse, où apparaît alors une certaine résignation devant ce temps perdu, cette énergie gaspillée ("ce business est complètement fou") et l'incompétence et l'inculture des executives.

Camelot is a state of mind (21 min - 1080i)
On retrouve Julien Sévéon, cette fois en 2017, qui à son tour nous raconte le projet Knightriders, pour lui le dernier film presque familial et artisanal de Romero, qui ne retravaillera plus avec son équipe habituelle. Il met en scène le motard, "figure contestataire et cowboy moderne" et permet la découverte de Ed Harris. C'est un film très personnel, "le film de la fin des rêves" qui aborde les thématiques du travail et de la personnalité de Romero, avec une vision parfois cinglante de la société américaine (sur la religion, la famille). Intéressant mais (logiquement) très inspiré des deux entretiens précédents.


King Arthur in America (19 min - 1080i)
Deux historiens, William Blanc et Julie Pilorget, analysent Knightriders et son "Moyen-Âge magique, anti-monde moderne". C'est d'abord une analyse classique qui compare l'univers du film avec les réalités du Moyen-Âge, auxquelles Romero associe "avec quelques libertés" une idéologie progressiste : c'est "le bilan d'une génération contestataire", en décalage avec ce que le public attendait. L'entretien devient très pertinent lorsqu'il aborde l'utopie Arthurienne imprégnée dans la société américaine de l'époque, la vision d'"une communauté qui essaye de définir ses droits en respectant chacun" (référence au Jeffersonnisme que l'on retrouve chez John Ford).

On trouve enfin la bande-annonce originale et plusieurs teasers de Knightriders (3 min 08 - SD upscalé en 1080p - VOSTF) et la bande-annonce de la collection Blaq Market (1 min 35 - 1080p).

Notez que la jaquette est réversible (elle propose une affiche alternative), et qu'une carte postale du visuel de Mark Longworth est incluse.

En savoir plus

Taille du Disque : 45 081 798 199 bytes
Taille du Film : 30 087 782 400 bytes
Durée : 2:26:32.909
Total Bitrate: 27,37 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 23,85 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 23857 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2055 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,804 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 4 décembre 2017