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Test blu-ray
Image de la jaquette

Jack l'Éventreur

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 5 septembre 2017

Image

Jack l'Éventreur est présenté à partir d'une restauration un peu datée qui souffre des contraintes techniques de l'époque de sa fabrication. Ainsi, bien que le matériel photochimique ait été consolidé, certains soucis de pellicule persistent encore, comme des pulsations régulières du niveau de noir ou quelques légers tremblements du cadre - des défauts que l'on sait corriger aujourd'hui grâce à des logiciels plus performants. Les limitations techniques du scan se ressentent essentiellement par le rendu général très doux, au piqué peu acéré et au niveau de détail tout juste correct. Si le grain avait été plus présent et la texture argentique mieux conservée, cette douceur aurait sans doute moins choqué, car tempérée par un rendu plus respectueux de la photographie originale. Or il se trouve que le grain est ici bien absent, en tout cas sensiblement atténué : les extraits inclus dans le supplément du Blu-ray (cf. ce premier comparatif) montrent une image beaucoup plus granuleuse au détail un peu estompé, d'autant plus qu'il y a ici du brouillard, un élément assez compliqué à encoder en DVD/Blu-ray. Si l'on compare, également, avec le Blu-ray américain sorti chez Kino Lorber fin 2016 (cf. cet autre comparatif), le constat est le même : le disque français propose une image plus lissée où la correction de grain a même effacé certaines griffures ou taches. Au cours du processus en laboratoire, sans que les contrastes aient été visiblement retouchés, la dynamique des hautes lumières a aussi été modifiée : les blancs apparaissent désormais plus clairs, parfois proches de la surexposition. Répétons-le une nouvelle fois : le grain fait partie de l'image originale et à trop vouloir le retoucher, on en arrive à des "dommages collatéraux" de ce genre, fort regrettables...

Son

Il est à peu près sûr que la bande-son a été restaurée à partir d'une copie d'exploitation - et non du négatif optique original : le spectre sonore est très restreint, avec un son très rapidement saturé, pour la musique et les voix. Si le rendu est donc, comme pour l'image, un peu limité, l'ensemble a été heureusement nettoyé, il ne subsiste pas de souffle ou craquements disgracieux.

Suppléments

Sur les pas de Jack l'Éventreur (19 min - 1080i)
Un certain Justin Kwedi, critique cinéma d'un obscur site internet - Classik ou quelque chose dans le genre - présente le parcours américain du réalisateur John Brahm, "archétype du petit maître", puis introduit le genre, alors en vogue, du murder mystery et du film noir psychanalytique auquel appartient Jack l'Éventreur. Justin précise les qualités qui distinguent le travail de John Brahm, comme l'élément commun de ses films "gothiques" ("un trauma originel qui détermine la criminalité" des personnages), la puissance des éléments (l'eau ou, comme ici, la brume) et les décors expressionnistes. Il aborde également l'impact de la censure sur le résultat final, des meurtres suggestifs aux prostituées (du roman) qui ont été remplacées par des danseuses/actrices de théâtre. Un supplément un peu décousu (il aurait peut-être été plus judicieux de regrouper les interventions par thématiques, certains sujets revenant dans la conversation de manière un peu redondante) où il est beaucoup question de Hangover Square, diptyque indispensable de Jack l'Éventreur dont la sortie en Blu-ray a été repoussée au début 2018 afin de profiter d'une toute nouvelle restauration 4K (!).

Le film est également accompagné d'un livret de 32 pages signé Marc Toullec : John Brahm, l'illustre inconnu d'Hollywood. L'ancien rédacteur en chef de Mad Movies et désormais collaborateur régulier d'éditeurs comme Movinside (il est co-responsable de la collection "Trésors du Fantastique") livre un texte très intéressant sur John Brahm, réalisateur méconnu qui débuta en Allemagne puis tourna en Angleterre (il fut quelques semaines l'assistant de D.W. Griffith) avant de rentrer sous contrat à la Columbia puis à la Fox. Toullec remonte ainsi son parcours professionnel, nous faisant découvrir le film de guerre Tonight We Raid Calais, admiré par Quentin Tarantino, ou insistant sur la trilogie composée de The Undying Monster ("que John Brahm tire esthétiquement vers le haut"), Jack l'Éventreur ("l'un des fleurons hollywoodiens du thriller gothique") et Hangover Square, pour lequel il retrouvera l'acteur Laird Cregar ("un homme vraiment spécial, très particulier, pétri de contradictions et très rancunier").

En savoir plus

Taille du Disque : 23 376 371 040 bytes
Taille du Film : 18 656 230 464 bytes
Durée : 1:23:42.559
Total Bitrate: 29,72 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 26,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 26000 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 2304 kbps / 24-bit
Subtitle: French / 50,724 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 11 septembre 2017