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Test blu-ray
Image de la jaquette

Guillaume Tell

BLU-RAY - Région B
Artus Films
Parution : 23 avril 2019

Image

Artus a inauguré avec Guillaume Tell sa collection "Histoire et légendes d'Europe", une façon originale d'explorer notre cinéma continental à travers "les meilleurs récits fondateurs de l’Europe". Guillaume Tell, présenté semble-t-il pour la première fois au monde en Blu-ray, a été restauré en 2K par la SRF (Radio Télévision Suisse) en 2018. En plus d'une bonne stabilité et d'une propreté irréprochable, un soin significatif a été apporté à l'étalonnage, avec des contrastes solides et une colorimétrie très saturée qui magnifie les costumes et les plans de nature, la verdure des pâturages ou le bleu du ciel. On en prend plein les yeux. Cet aspect général clinquant et un peu « boosté » fait parfois penser au rendu des dernières restaurations des Sissi - peut-être sont-ils passés par le même laboratoire... On remarquera que la luminosité est, elle aussi, un peu poussée, au risque d'avoir certains visages parfois presque surexposés. Et, hormis quelques plans réguliers sensiblement moins définis, sans doute issus d'une seconde source, la plupart des images sont d'une précision bien palpable, avec un trait assez fin. En l'état, même si l'image du Blu-ray de Guillaume Tell reste de bonne facture, nous déplorerons une nouvelle fois un lissage léger mais sensible qui atténue le grain et affaiblit le niveau de détail. Artus répète de Blu-ray en Blu-ray les mêmes process en appliquant ici une correction d'autant plus inutile (ou en tout cas moins nécessaire) que le master HD est flambant neuf, très propre, et n'avait donc aucunement besoin d'être spécialement retouché pour faciliter l'encodage. Tout aussi incompréhensible, nous constatons qu'il reste près de 3,5 gigas non utilisés sur le disque, un espace qui aurait été largement suffisant pour accroître la place du film et ainsi augmenter son débit vidéo de manière efficace afin d'assurer une meilleure gestion de la compression, notamment par rapport au grain...

Son

Les bandes-son d'origine présentées en mono plein débit ont été assez bien restaurées. La version originale en allemand, hormis quelques sifflantes, a bénéficié d'un profond nettoyage. Le mixage, très détaillé durant les prises de son direct, est idéalement restitué, avec une dynamique appréciable et un souffle qui a été entièrement gommé. La version française tient bien la route malgré une ampleur réduite, faiblesse surtout palpable durant les passages musicaux. Le mixage est moins précis, plus sobre (d'origine), un peu plus couvert. On note un léger souffle en arrière-plan, assez discret, et sans craquements ou traces d'usure. Les voix restent claires, sans sifflantes, mais plus aiguës et semblent parfois proches de la saturation.

Suppléments

Les suppléments présents sur les disques sont plutôt succincts :


Images du tournage (1 min 19 - 1080i)
Un montage alterné d'images du tournage en noir & blanc avec les plans correspondant dans le film. On découvre comment les vagues de la tempête furent recréées sur le lac à l'aide d'un ingénieux système de deux hors-bords tournant en rond.

Bande-annonce du film en allemand (3 min - SD - 4/3) et en anglais (2 min 55 - SD - 4/3), mais malheureusement sans sous-titres. On notera aussi la différence de qualité par rapport à la belle restauration proposée sur le Blu-ray...

Galerie de photos et d'affiches (1 min 17 - 1080i)

Le film est présenté dans un digibook comprenant Guillaume Tell, de l'histoire à la légende, un livre de 80 pages écrit par le critique suisse David L'épée. Point de remplissage ici mais un véritable livre d'Histoire, en tout cas une synthèse assez complète (et parfois dense), consacré à ce héros du Moyen Âge qui devint au fil des siècles l'un des symboles fondateurs de la Suisse, une figure que David L'épée n'oublie jamais de resituer par rapport au film de Michel Dickoff. Le livre explore chronologiquement l'histoire de ce "héros à la manière d'autrefois", probablement inventé à partir de divers récits d'Europe Centrale et de Russie, en même temps qu'inspiré de personnalités des cantons forestiers proches de l'Autriche, au XIIIe siècle. Apparu dans des écrits, pour la première fois, 200 ans plus tard, Guillaume Tell deviendra un "exemple de libération et de résistance à l'oppression" au point qu'il sera "invoqué par tous les camps" politiques, parfois très opposés, d'icône réactionnaire pour les marxistes à "figure tutélaire de la Révolution Française". David L'épée dresse un historique de ses représentations artistiques, et notamment littéraires, comme la pièce de théâtre de Friedrich Schiller en 1804 qui favorisera son assimilation dans la culture suisse et dont le film de Dickoff s'est largement inspiré. Le livre se conclut par une revue rapide des longs-métrages ayant Guillaume Tell pour héros (ou inspiration), et une analyse du film édité par Artus, "une pépite devenue introuvable" dont l'imagerie communautaire intéressa beaucoup les soviétiques... Un complément instructif et très éclairant sur un mythe finalement peu connu des Français, au-delà de la fameuse scène de la pomme.

En savoir plus

Taille du Disque : 23 023 390 288 bytes
Taille du Film : 21 560 825 856 bytes
Length: 1:36:23.333
Total Bitrate: 29,82 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24962 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Audio: German / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Subtitle: French / 15,318 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 5 mai 2020