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Test blu-ray
Image de la jaquette

Embrasse-moi, chérie

BLU-RAY - Région All
Warner Home Video
Parution : 6 mai 2015

Image

Depuis toujours exploité en vidéo dans un ratio carré, probablement pour faciliter la diffusion sur les télévisions cathodiques (4/3) de l’époque, Kiss Me Kate retrouve pour la première fois son format panoramique d’origine, avec désormais un cadre plus large et plus équilibré, conforme à la projection en salle de l’époque. Le film a été tourné avec le procédé Ansco Color, descendant de l'Agfacolor allemand, souvent utilisé par la MGM pour ses comédies musicales des années 50, tels que Brigadoon de Vincente Minnelli ou Les Sept femmes de Barberousse de Stanley Donen. Le directeur de la photographie, Charles Rosher, exploite pleinement ce procédé, comme en témoigne cette restauration qui permet de redécouvrir, à travers la farandole de tons et de textures, les couleurs éclatantes du film. Le grain est bien présent, ce que Warner a choisi de conserver afin d’éviter une image trop lisse qui aurait donné au film un aspect trop artificiel. (Le grain est plus discret dans la version 3D). Le scan (probablement 2K) de la pellicule du film est exempt de griffures ou de poussières : Warner Bros semble avoir vraiment pris soin du matériel de base pour nous délivrer une copie de qualité. On constate véritablement le gain de définition lorsqu’on le compare avec l’édition DVD de 2003. L’image est alors plus claire et l'on distingue parfaitement les détails des costumes et des décors.

comparatif DVD Warner (2003) vs. Blu-ray Warner (2015) :   1   2  3   4   5

Autre première depuis l’exploitation en salle, en 1953 : Warner propose Kiss Me Kate dans sa version 3D d’origine, qui apporte un relief assez inattendu pour un film des années 50. Le film était un quasi-précurseur du format, sorti la même année que House of Wax (L’Homme au masque de cire) d'André de Toth, autre fleuron du cinéma 3D de l’époque. Il ne s’agit pas ici d’une simple conversion mais véritablement d’un tournage en stéréoscopie dont Warner Bros. a effectué une restauration de qualité. George Sidney utilise les effets 3D de manière ingénieuse, en témoigne la séquence au début du film - Too Darn Hot - où Ann Miller, durant son numéro musical, lance différents objets vers la caméra. Une autre séquence, particulièrement saisissante, étant l’ouverture de la pièce de théâtre où divers projectiles et cotillons sont lancés vers l’écran, ainsi qu’un seau d’eau et les flammes d’un cracheur de feu. Outre les effets de relief et de projection de ces séquences, on observe aussi un travail sur la profondeur avec les coulisses, à l’arrière de la scène de théâtre, mais aussi avec les décors qui, grâce à des illusions d'optique, renforcent cet effet de perspective.

Son

Ce Blu-ray réserve aussi des surprises en ce qui concerne la partie audio. Désormais en DTS-HD Master Audio 5.1, la piste anglaise bénéficie d'un gain dans la spatialisation qui se remarque particulièrement dans les séquences de danse et de chant ainsi que dans les accompagnements orchestraux, gagnant en ampleur et en immersion. En dehors des scènes musicales, les effets sonores sont clairs et les voix très audibles. Même s’il y a une perte de qualité entre les dialogues et les chansons, cela reste tout de même très acceptable, eu égard à l’âge du film. En revanche, Warner a fait l’impasse sur la version originale en mono ou stéréo. Seule alternative : passer sur le doublage espagnol dont les chansons sont en version originale au format mono, laborieux ! Petite rareté sonore, on peut désormais écouter la piste mono française qui inclue les dialogues mais aussi les chansons ! Certes, la qualité des chansons n’égale pas l’original (par exemple, le morceau Too darn hot devient J’ai trop d’ardeur...) mais elle a le mérite d’être disponible pour la première fois depuis son exploitation en salle française ! On déplorera en revanche l’absence de la piste sonore isolée qui faisait l’originalité de l’édition DVD de 2003.

Les sous-titres français ne sont malheureusement pas disponibles pour les chansons mais uniquement pour les dialogues. Ce qui peut s’avérer gênant pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare et pourraient passer à côté du sens de la quinzaine de chansons que contient ce film !

Suppléments



Cole Porter in Hollywood, Too Darn Hot (10 min - 4/3 - SD)
Ann Miller nous parle ici de la genèse du film Kiss Me Kate. Elle commence par aborder le choix des acteurs principaux, Kathryn Grayson et Howard Keel, qui formaient alors le duo gagnant de la MGM à l’époque. Ann Miller nous explique ensuite son travail avec ses trois jeunes soupirants dans le film, trois danseurs de qualité du studio : tout d’abord Bob Fosse, qui deviendra par la suite un grand chorégraphe ainsi que le metteur en scène de Cabaret pour lequel il obtiendra l’Oscar du meilleur film, Bobby Van, danseur sous contrat avec le studio MGM, et enfin Tommy Rall, danseur complet, à l’aise dans tout les styles de danse et qui est l’acteur le plus mis en avant du trio. L’acteur comique James Whitmore nous raconte ensuite son travail difficile avec le chorégraphe du film, Hermes Pan, car il n’avait aucune notion de danse ou de chant et qu’il s’agissait alors de son premier rôle dans une comédie musicale ! Heureusement sa verve comique lui à permis à lui et son compère Keenan Wynn de tourner cette situation à leur avantage ! On y apprend aussi que Cole Porter, le créateur du spectacle original à Broadway, était très impliqué dans la réalisation de ce film, malgré le fait qu’il fut alors particulièrement souffrant des suites d’un grave accident. Toutes les chansons du spectacle original furent gardées pour le film. Une autre chanson de Cole Porter fut greffée au film, From this Moment On, ce qui permit au trio de danseurs de s’exprimer librement durant ce morceau. C’est ainsi qu'Ann Miller découvrit la chorégraphie incroyablement moderne et novateur de Bob Fosse qui fera sa renommée par la suite. Miller nous parle enfin de la réception du film qui a reçu d’excellentes critiques et fit un carton au box-office. Elle indique par ailleurs que sa version 3D était assez peu exploitée car ce format fut rapidement délaissé par le public au milieu des années 50.


Imposante Manhattan, la merveille de New York (6 min - 4/3 - SD)
Ce court métrage produit en 1949, initialement d’une durée de 20 minutes, réalisé à la gloire de Manhattan, est ici présenté dans une version tronquée qui n’a quasiment aucun rapport avec le film, si ce n’est la présence furtive d'Ann Miller dans une réception mondaine... Tourné avant même Kiss Me Kate, ce document est plutôt inutile sur la galette et ne sert que de vision d’époque de Manhattan vaguement propagandiste.

Le cousin affamé de Barney (7 min - 4/3 - Stéréo - SD - 1953)
Comme c’est le cas sur de nombreux Blu-ray des classiques de la Warner Bros., un court métrage animé accompagne le film. Il s’agit d’une aventure de Barney Bear, un ours simple d’esprit, qui lors d’un pique-nique va se faire dépouiller son garde-manger par un cousin envahissant. Ce court métrage n’a pas eu le droit à une restauration ni à un doublage français, mais il servira de petit programme d’avant-film comme c’était souvent le cas aux Etats-Unis dans les cinémas des années 50.


Bande-annonce (4/3 - VOST - SD)
La bande-annonce originale du film n’est absolument pas restaurée, ce qui permet néanmoins de voir les bienfaits de la restauration de cette version Blu-ray.

En savoir plus

Taille du Disque : 40 854 344 193 bytes
Taille du Film : 27 924 590 592 bytes
Durée : 1:50:18.612
Total Bitrate: 33,75 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27961 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3374 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / Dolby Digital Audio / 1.0 / 48 kHz / 192 kbps / DN -4dB
Audio: Spanish / Dolby Digital Audio / 1.0 / 48 kHz / 192 kbps / DN -4dB
Subtitle: English / 70,613 kbps
Subtitle: French / 36,824 kbps
Subtitle: Spanish / 45,688 kbps
Subtitle: Korean / 51,430 kbps
Subtitle: Spanish / 36,253 kbps

Par Giuseppe Leone - le 18 septembre 2019