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Test blu-ray
Image de la jaquette

Dodeskaden

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 30 août 2017

Image

Wild Side conclut sa belle collection Kurosawa, les années Toho avec Dodes' Kaden, proposé pour la première fois au monde en Blu-ray. Le résultat, extrêmement satisfaisant, rend d'abord justice au travail de Kurosawa sur la couleur : l'étalonnage est très respectueux de la texture photochimique d'origine et restitue fidèlement les nombreuses ambiances ou détails colorés. L'image est très propre, stable, avec des contrastes maîtrisés, des noirs souvent détaillés. La définition est plutôt bonne, sans doute plus soignée dans les gros plans, avec un rendu un tout petit peu plus doux dans les plans plus larges. Un léger grain, non gommé, texture l'ensemble, soutenu par un encodage sans faille. Un très bel upgrade, spectaculaire même, par rapport à l'ancienne édition DVD :

comparatif DVD Wild Side vs. BR Wild Side (2017) :   1     2     3    4     5

Son

Le film est uniquement proposé en version originale mono. La bande_son est d'excellente facture, totalement nettoyée, sans souffle ou craquements, dénuée de saturations. Les dialogues sont très clairs et les ambiances fidèlement retranscrites.

Suppléments

Comme tous les films de cette collection, Dodes' kaden est accompagné d'un livret de 82 pages, abondamment illustré (près de 50 pages de photos), écrit par Christophe Champclaux. Celui-ci évoque Kurosawa, "l'empereur déchu", ses nombreux projets avortés (le sujet sera en partie abordé en supplément sur le Blu-ray) et la collaboration avec l'un de ses auteurs de prédilection : Shûgorô Yamamoto. A côté de quelques bifurcations sans doute un peu inutiles, Champclaux s'attarde sur la misère, "sujet le plus tabou de l'histoire du cinéma" que le réalisateur remet en avant pour la quatrième fois, dénonçant les miracles vantés par les politiques qui ne se sont pas réalisés. Il parle également de ce tournage qui se distingue nettement des autres par son "atmosphère étonnamment détendue" et son découpage allégé. Ce premier film en couleur de Kurosawa, "prodigieux déploiement chromatique (...) en trompe-l'oeil" connaîtra de nombreuses coupes au montage.

On trouve également les suppléments proposés dans la précédente édition DVD :

Kurosawa passe à la couleur (37 min - SD - 4/3)
Cet épisode de la série Masterworks, produite au Japon en 2009, donne la parole aux collaborateurs de Kurosawa (producteur, scripte, assistants, acteur, etc.) qui reviennent sur son parcours compliqué après Barberousse. Lancé dans des projets finalement avortés, pour lesquels il a "laissé une partie de ses illusions", Kurosawa devait refaire ses preuves pour la suite de sa carrière. Il ne retrouvera le chemin des plateaux que cinq ans plus tard, mais dans une ambiance plus apaisée où l'on sentait "la joie de celui qui a réussi à survivre à la tempête". Le documentaire, assez fourni est très intéressant (mais qui ne mentionne pas la tentative de suicide), rappelle que Kurosawa pensait depuis longtemps à la couleur, depuis les sollicitations d'Henri Langlois et la projection d'Ivan le Terrible d'Eisenstein, et que ce fut l'une des raisons qui empêchèrent la concrétisation du projet Runaway Train. Sur Dodes'kaden, il put enfin "rendre le pouvoir de la couleur"...


Kurosawa par Kurosawa (SD - 4/3)
En 2005, Robin Gatto rencontrait les enfants d'Akira Kurosawa pour des entretiens bien différents. La partie avec Hisao Kurosawa (14 min) laisse très nettement sur sa faim. L'occasion était belle mais le fils d'Akira Kurosawa se révèle peu loquace, avare en anecdotes sur son enfance (à l'âge de 20 ans, c'était "un lourd fardeau" d'être le fils de Kurosawa ), ni sur les années où ils ont travaillé ensemble, à la production de ses films.

C'est une tout autre ambiance avec Kazuko Kurosawa (40 min) qui parle volontiers de son père et de leur relation de plus en plus rapprochée (jusqu'à travailler avec lui, elle aussi), partageant des anecdotes parfois très intimes. Elle évoque d'abord son enfance, la maison familiale toujours en mouvement où passaient les nombreux collaborateurs de son père, les séances de cinéma en sa compagnie (comme pour L'Exorciste), ou les menaces de kidnapping dont elle a fait l'objet après la sortie d'Entre le ciel et l'enfer. Elle parle de "la forte propension à l'excentricité" de son père et donne son point de vue sur sa tentative de suicide ("pas si dramatique que cela"), raconte le défi Dodes' kaden, et le tournage de Ran : comment Kurosawa s'est occupé de sa femme mourante pendant la production. Face aux aléas de la vie, il parvenait toujours à retrouver son équilibre grâce au cinéma...

Vous pourrez enfin voir la bande-annonce originale (3 min 26 - SD - 4/3) qui comprend quelques images du tournage.


En savoir plus

Taille du Disque : 38 575 260 756 bytes
Taille du Film : 30 872 524 800 bytes
Durée : 2:20:08.400
Total Bitrate: 29,37 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,91 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25913 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1919 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 16,638 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 8 mars 2018