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Test blu-ray
Image de la jaquette

Dark Star - L'Etoile noire

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 22 janvier 2014

Image

Pas de miracle, Carlotta reprend le master sorti aux USA et en Angleterre, notamment. Il faut d’abord préciser que le rendu souffre du matériau d’origine et des contraintes de production. Ce film de fin d’études a été tourné en 16mm (au format 1.37:1) puis"gonflé en 35mm (au format 1.85:1) pour une exploitation en salles. Le changement de format occasionne quelques problèmes incontournables : l’image "zoomée" augmente le niveau de grain et perd en qualité de définition (déjà moyenne à cause de la source en 16mm). Les nombreux effets spéciaux, plans composite fabriqués (bricolés) sans beaucoup de moyens, n’arrangent pas les choses. Tous ces défauts auraient sans doute été mieux acceptés si le master avait conservé un rendu "cinéma", plus brut et avec beaucoup de grain. Là, le manque de piqué de l’image aurait été plus cohérent. Au lieu de cela, le laboratoire en charge de la restauration a eu la très mauvaise idée de dégrainer presque entièrement le film, supprimant ainsi toute texture de pellicule, lissant la majeure partie des plans et accentuant le manque de netteté. Parallèlement, la réduction de grain occasionne des artefacts et des mouvances sur les à-plats (murs, zones uniformes) qui peuvent être confondus avec des problèmes de compression : or si le film a été encodé deux fois sur le disque, à cause de ses deux montages, celle-ci ne montre aucune faiblesse. On remarque aussi très régulièrement une légère instabilité du cadre qui aurait pu être facilement corrigée. Les seules améliorations "visibles" concernent la propreté et la colorimétrie de la copie, peut-être la seule caractéristique qui semble fidèle à une projection en salle.

Cette copie d’exploitation censure certains plans du film de fin d’études pour éviter la censure : des photos érotiques, visiblement plus que suggestives, qui ornaient les murs de la chambre de l’équipage ont été floutées (autour de 18 min 11s).

Notons enfin que le master de la version director's cut est un remontage de la version cinéma. Les caractéristiques techniques sont identiques. 

Son

Deux options sont proposées pour la version originale mais le rendu est à peu près équivalent, la piste 5.1 n’offrant qu’une spatialisation très limitée (voire inexistante). Dans les deux cas, le souffle est régulièrement contenu, même si l’on continue de percevoir des traces de l’usure du temps et de la modestie des moyens. La version française d’époque en mono, de facture correcte mais évoluant davantage dans les aigus, apparaît assez fidèle à l’originale.

Suppléments

En plus du montage sorti en salle (83 min), Carlotta nous propose le film dans une version director's cut (71 min). Ce remontage supprime un bloc du film situé entre l'explosion de la planète et la course poursuite entre Pinback et la mascotte extraterrestre. Une dizaine de minutes comprenant deux parties : la tempête électromagnétique - dont le retrait ne change pas grand chose au déroulement de l'intrigue, la panne de la bombe n°20 s'expliquant d'une autre manière et le film retombant facilement sur ses pattes - et une séquence montrant le désarroi des spationautes. Cette dernière suppression enlève beaucoup de l'intérêt du film et on ne conseillera donc pas cette version courte dont l'action est resserrée au détriment de l'ambiance si particulière qui repose justement beaucoup sur ces moments de "creux".

Let There Be Light : L'Odyssée de Dark Star (117 min - HD)
Ce documentaire de Daniel Griffith revient en détail sur la genèse et la réalisation du film. L’acteur Brian Narelle, le directeur de la photographie Douglas Knapp, le producteur Jack Harris, Tommy Lee Wallace, Ron Cobb et bien d'autres encore témoignent de l'aventure Dark Star. Réalisé avec beaucoup d'humour et constamment passionnant, ce long documentaire (près de deux heures) prend le temps d'aborder énormément de sujets : les débuts de Carpenter et de Dan O'Bannon (dont on découvre des images de son premier film, Attack of the Soft Chicken), leurs personnalités respectives, ce que représentait cet incroyable laboratoire qu'était l'USC ou encore l'influence de George Lucas et de son THX 1138 sur toute une génération d'apprentis cinéastes. Le documentaire dépasse ainsi largement le cadre du film pour s'intéresser à une époque et à une génération de cinéphiles passionnés. Bien sûr, la fabrication du film reste centrale dans le documentaire et l'on en apprend énormément sur chaque trucage, les témoignages des membres de l'équipe nous laissant songeurs face à tant d'ingéniosité.


Bande-annonce (2 min 25 - HD)
Une bande-annonce qui joue sur l'aspect humoristique en compilant les séquences se rapportant à 2001. Plus facile en effet de  présenter le film comme une parodie du monument cinématographique de Kubrick que comme une comédie absurde et dépressive. On retiendra surtout la voix off qui conclut sur une accroche joliment trouvée : "They're not lost in space... they're loose" ("ils ne sont pas perdus dans l'espace... ils sont à la masse")

Par Stéphane Beauchet et Olivier Bitoun - le 27 janvier 2014