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Test blu-ray
Image de la jaquette

Coffret Viva Nanni !

BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 1 juillet 2020

Image

A mi-parcours d'une année comme toujours très éclectique, Carlotta revient au cinéma italien avec deux films de Nanni Moretti, période 80's : Bianca et La Messe est finie, qui étaient sortis en DVD en 2008, dans la collection des Cahiers du Cinéma éditée par Why Not. Nous n'avons trouvé aucune information précise sur les conditions de restauration des films, mais la qualité des transferts montre qu'ils ont probablement été scannés en 2K. Tournés à un an d'intervalle, dans un style très similaire, et sans doute restaurés conjointement dans le même laboratoire, les deux films possèdent des caractéristiques visuelles très proches. Les images sont précises, bien détaillées, avec des contrastes équilibrés et surtout une colorimétrie efficace, saturée mais surtout très naturelle. Les copies sont à peu près stables et ont été complètement nettoyées. L'ensemble est porté par une granulation abondante, très organique, qui restitue parfaitement la patine argentique d'origine, et qui est soutenue par un débit vidéo extrêmement solide. Les seuls défauts, entraperçus car très brefs, à quelques reprises seulement : des plans truqués ou des plans d'insert très courts, au trait plus épais et aux couleurs plus ternes. Des conditions de visionnage très satisfaisantes.

Son

Les films sont présentés en version originale dans de bonnes conditions, sans aucune trace d'usure marquée. Moretti casse la longue tradition italienne des dialogues post-synchronisés en filmant en prise de son direct, c'est même précisé dans les génériques, et obtient sur Bianca un rendu extrêmement convaincant, avec des voix cristallines et des ambiances très détaillées. On notera simplement deux re-cadencements marqués de la pellicule, qui seraient passés inaperçus s'ils n'avaient eu lieu pendant des passages musicaux (et donc avec de brusques changements de tonalité). La Messe est finie est un petit cran en deçà, avec une ouverture un peu moins flagrante, un rendu un peu moins clair, plus couvert pour les ambiances, et avec des voix sujettes à quelques sifflantes. Les versions françaises sont un peu moins détaillées mais encore bien vaillantes, assez bien équilibrées entre musique, ambiance et voix, et sans souffle disgracieux. Comme pour la VO, La Messe est finie est sujette à de légères sifflantes en version française.

Suppléments

Les films sont présentés dans deux boitiers amaray inclus dans un fourreau cartonné. Chaque film est accompagné de plusieurs suppléments.

Bianca

A propos de Bianca (12 min - 1080p)
Thierry Jousse, historien, critique et ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, resitue Bianca dans le début de carrière de Nanni Moretti. Il évoque son héros presque récurrent, très personnel mais pas encore tout à fait autobiographique, un personnage "déstabilisant", "sorte de grand inquisiteur" en colère contre le monde qui l'entoure, incapable d'"intégrer l'autre". Jousse revient sur quelques spécificités du film, sa forme de film policier décalé, le rapport du cinéaste avec la chanson italienne ("un peu comme une madeleine") ou le football. Il compare Moretti avec Jerry Lewis (pour lui plus évident que Woody Allen) et conclue sur le lien à l'enfance, très présent dans le film ("peut-être la vérité de son cinéma").


Bande-annonce du mini cycle Viva Nanni ! (1 min 36 - 1080p - VO avec sous-titres optionnels) produite pour la reprise en salle de Bianca et La Messe est finie, en juin 2019.

La messe est finie

A propos de La Messe est finie (13 min - 1080p)
Thierry Jousse fait un tour d'analyse très complet de La Messe est finie, film simple et "limpide" qui lança la carrière internationale de Moretti, et qu'on peut considérer comme une "matrice" du futur Habemus Papam. Le critique livre des pistes de lecture intéressantes, notamment sur les jeux du cinéphile Moretti qui place La Messe est finie à l'"intersection parfaite" du néoréalisme et de la comédie italienne. Le prêtre, "peut-être le plus beau rôle de Moretti", allusions à Rome, ville ouverte ou Don Camillo, inscrit ainsi le cinéaste dans l'histoire du cinéma de son pays. Avec ce héros peu porté sur la communication, Moretti travaille de nouveau la question du langage avec l'autre et marque ses distances avec sa génération, faisant le bilan très mitigé des années 70 et des utopies. Thierry Jousse évoque également d'autres figures récurrentes du cinéma de Moretti, comme le rapport avec sa mère, cette fois adouci par la compassion du personnage du prêtre, ou la présence de la chanson italienne qui permet au cinéaste de se libérer dans l'émotion.


Cinéma de notre temps : Nanni Moretti (59 min - SD upscalé en 1080i)
Carlotta a eu la bonne idée de puiser dans les archives télévisuelles en proposant cet épisode de la série d'André S. Labarthe consacré au cinéaste italien, un documentaire de 1990 qui permet de le retrouver sur le tournage sicilien de Palombella Rossa, et à Rome dans sa salle de montage, sur un court de tennis ou dans son "petit appartement de célibataire". Nous sommes témoins d'un tournage soumis aux incertitudes du temps, les longues attentes de l'équipe pour quelques rayons de soleil, et constatons la grande concentration d'un cinéaste "en transe" qui, avec ses silences "embarrassants", a beaucoup de mal à répondre aux questions. Hormis ces brefs moments de vie, le documentaire est enrichi par les interventions du critique (et ami) Giovanni Buttafava qui analyse plus en profondeur quelques caractéristiques du cinéma de Moretti. Le documentaire évoque ainsi son envie irrépressible d'être à la fois devant et derrière la caméra, les "constantes" de ses premiers films, l'aspect "album de famille" et ses personnages "démodés", son cinéma "axé sur lui-même", souligné sans le vouloir par les images du cinéaste sur son scooter, quelques années avant Journal intime. Moretti parle du style très simple de sa mise en scène, évoque son admiration pour un cinéma des années 60 attentif à la qualité, "qui réfléchissait sur la réalité", et explique l'importance de la prise de son direct (contraire à la tradition italienne) qui enrichit la subtilité des scènes par rapport à un doublage plus terne et uniforme.



En savoir plus

Bianca

Taille du Disque : 32 176 653 936 bytes
Taille du Film : 28 738 718 976 bytes
Durée : 1:37:43.274
Total Bitrate: 39,21 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34987 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1095 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1098 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 31,342 kbps

La messe est finie

Taille du Disque : 38 308 079 322 bytes
Taille du Film : 28 101 801 984 bytes
Durée : 1:35:36.605
Total Bitrate: 39,19 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 35,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 35003 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1049 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1084 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 29,878 kbps
Subtitle: French / 0,038 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 24 juillet 2020