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Test blu-ray
Image de la jaquette

Coffret Ozu en 20 Films

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 6 novembre 2019

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Inespéré il y a encore quelques années, en France, un coffret Blu-ray consacré au grand Yasujiro Ozu sort ce Noël grâce à Carlotta. Profitant des plus récentes restaurations effectuées à ce jour, parfois éditées à l'étranger (chez Criterion ou au Japon) mais pour la plupart totalement inédites en Blu-ray en Europe et aux Etats-Unis, l'éditeur, fidèle du cinéaste depuis quinze ans, opère aujourd'hui une importante mise à jour de son précédent coffret DVD, sorti en 2014. Carlotta ajoute également à son catalogue 5 films édités par Arte en 2004, enrichissant une offre abondante dont il faut toutefois signaler quelques absents : Dernier caprice, qui était en supplément du coffret Arte, et surtout Herbes flottantes que Carlotta a ressorti cet été en salles, à partir d'une restauration 4K, mais dont les droits sont détenus par Mk2. Suite à la récente annonce d'un partenariat entre Carlotta et Mk2, attendons-nous, peut-être, à une très prochaine édition solo pour ce film...

Carlotta offre aujourd'hui aux cinéphiles le coffret sans doute le plus conséquent jamais proposé au monde autour du cinéaste, avec un total de 19 films plus une oeuvre muette toujours incomplète. Techniquement, les films de ce coffret proposés en haute définition présentent une très nette avancée par rapport aux anciennes éditions françaises, à l'exception du Fils unique dont le Blu-ray sorti en 2013 est repris à l'identique aujourd'hui. C'est le seul film en HD à ne pas bénéficier d'une nouvelle restauration, toujours présenté à partir d'un matériel photochimique très abîmé (moisissures, rayures, griffures) et au scan HD fatigué (définition et niveau de détail extrêmement doux). L'étalonnage est sommaire (pulsations, blancs trop lumineux, noirs peu denses) et les images n'ont pas subi de correction numériques poussées - bien qu'un travail supplémentaire soit constaté ici par rapport au Blu-ray du British Film Institute, en 2010.

LE FILS UNIQUE
comparatif BR BFI (2010) vs. BR Carlotta (2019)
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Quand on parle de restauration, la qualité du scan a autant d'importance que l'état des éléments photochimiques utilisés. Le cinéma asiatique n'est pas une référence en terme de conservation (il n'est pas le seul) et bon nombre de négatifs originaux ne sont pas (ou plus) disponibles pour différentes raisons : le matériel peut avoir été perdu, détruit ou jugé dans un état trop dégradé pour être utilisé. Printemps tardif et Le Goût du riz au thé vert sont dans ce cas. En cherchant alors le meilleur matériel disponible, celui se rapprochant le plus de l'élément d'origine, les archives ont fourni des interpositifs (matériel intermédiaire destiné à la fabrication de copies sans risquer d'endommager le négatif), complété pour Printemps tardif par une copie 35mm, comme c'était déjà le cas pour le master de l'édition Criterion en 2012. Problème : ces interpositifs sont d'époque, ou presque, et fabriqués dans des conditions visiblement compliquées, à partir d'un assemblage de plusieurs sources parfois mal tirées, certaines souffrant d'une mauvaise stabilité des photogrammes pendant le développement, avec pour conséquence une sorte de "dédoublement" du trait qui atténue considérablement la précision et les textures. Pendant les visionnages, on distingue nettement ces transitions d'une source à l'autre, passant d'un rendu soigné, au grain plus affirmé, vers des plans beaucoup plus doux et plus lissés, au noir & blanc un peu moins nuancé. Printemps tardif a, en quelque sorte, eu plus de chance puisque ces segments problématiques sont finalement peu nombreux (moins du quart du film). Le Goût du riz au thé vert est, malheureusement, inversement impacté puisque ce sont les parties en bonne qualité qui sont cette fois les plus rares. Les deux films ont été restaurés en 4K et bénéficient, malgré tout, d'un certain gain en qualité : grande stabilité du cadre (avec pour conséquence un léger recadrage), propreté jamais vue jusque-là (à quelques rayures près) et étalonnage plus sombre. Le grain est sensiblement tempéré et un peu trop filtré dans les basses lumières.

PRINTEMPS TARDIF
comparatif BR BFI (2010) vs. BR Carlotta (2019)
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comparatif DVD Carlotta (2014) vs. Blu-ray Carlotta (2019)1  2  3  4  5

LE GOÛT DU RIZ AU THE VERT
comparatif DVD Carlotta (2014) vs. Blu-ray Carlotta (2019) :   1  2  3  4  5

Très bien conservé, en revanche, Eté précoce est le film en noir & blanc le mieux restitué de ce coffret. Il a été restauré en 4K par le laboratoire Imagica de Tokyo en 2016, stabilisé et profondément nettoyé, avec un rendu argentique particulièrement réussi : la définition est solide, le niveau de détail très convaincant, avec une très belle granulation. On notera, là aussi, très ponctuellement, pendant quelques petites secondes, l'utilisation d'une seconde source mal tirée au développement (avec ce fameux trait "dédoublé"). L'étalonnage est plutôt subtil, malgré quelques faiblesses de densité et de détails dans les noirs, ainsi que des carnations parfois un peu claires.

ETE PRECOCE
comparatif BR BFI (2010) vs. BR Carlotta (2019)
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comparatif DVD Carlotta (2014) vs. Blu-ray Carlotta (2019)1  2  3  4  5

Contrairement au Fils unique et son Blu-ray identique à l'édition 2013, Carlotta propose aujourd'hui un nouveau Blu-ray de Voyage à Tokyo, présenté dans une toute nouvelle restauration 4K, toujours effectuée par le laboratoire Imagica. Le négatif et les copies de première génération ayant été détruits lors d'un incendie, les meilleurs éléments existants sont des assemblages de copies positives, à l'origine destinés à la fabrication de copies pour l'international. Voyage a Tokyo a été retravaillé à partir d'un interpositif 35mm, comme c'était le cas pour les précédentes restaurations sorties chez Carlotta ou Criterion. La définition reste encore satisfaisante, malgré une petite limitation du niveau de détail, tandis qu'un léger grain apporte une fine texture argentique dans un ensemble très stable et très propre. Le noir & blanc apparaît toujours assez beau, grâce à un étalonnage aux contrastes soutenus. On notera toutefois une dynamique parfois limitée dans les hautes lumières, avec des blancs un peu "écrasés", conséquence de la perte de qualité pour ces éléments de 4e génération.

VOYAGE A TOKYO
comparatif BR BFI (2010) vs. BR Carlotta (2019)
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Printemps précoce a, lui aussi, été restauré en 4K par le laboratoire Imagica, à partir d'un positif 35mm en très bon état. Le rendu est très agréable, le noir & blanc est nuancé. La copie est stable et immaculée, avec une définition assez bonne et un niveau de détail correct, même si la légère granulation donne davantage l'impression d'être devant un master 2K - ce qui est déjà très bien !

PRINTEMPS PRECOCE
comparatif DVD Carlotta (2014) vs. Blu-ray Carlotta (2019)1  2  3  4  5

Le master de Crépuscule à Tokyo possède des caractéristiques très proches de celui de Printemps précoce. Il s'agit également d'une restauration 4K effectuée par le laboratoire Imagica, à partir d'un élément bien conservé. Le rendu convainc davantage grâce à un grain plus affirmé qui donne au film une patine argentique un peu plus consistante. L'ensemble est vraiment très agréable, avec une définition assez bonne, un niveau de détail très correct, un noir & blanc aux contrastes solides, dans une copie stable et très bien nettoyée. On notera seulement une rayure verticale persistante qui peut parfois apparaître en bord de cadre.

CREPUSCULE A TOKYO
comparatif DVD Carlotta (2014) vs. Blu-ray Carlotta (2019) :   1  2  3  4  5

Nous en arrivons aux films en couleurs, qui avaient été proposés en coffret DVD par Arte vidéo en 2004, puis en Blu-ray par le British Film Institute en 2011. Depuis, les quatre films ont bénéficié de nouvelles restaurations, celles que propose aujourd'hui Carlotta, après avoir été disponibles au Japon (entre 2013 et 2014) puis aux Etats-Unis, chez Criterion, pour Le Goût du saké (2015) et Bonjour (2017). Carlotta annonce des restaurations 2K, c'est l'information qui lui a été fournie, il est important de préciser qu'il s'agit sans doute de scans 4K au départ, vue l'excellence du résultat. Car, en l'état, le rendu est vraiment magnifique, à des lieues des précédents masters froids ou verdâtres proposés ici ou là (cf. comparatifs ci-dessous). Les images ont évidemment énormément gagné en précision et en détails mais c'est aussi au niveau de l'étalonnage et des couleurs que ces oeuvres renaissent aujourd'hui. On n'avait jamais vu ces films dans une telle qualité, le laboratoire Imagica ayant ravivé le rendu colorimétrique de la pellicule Agfa, préférée par Ozu, et de son traitement spécifique du rouge. (On relèvera d'ailleurs, pour la curiosité, ces légers contours clairs près des zones sombres - comme les cheveux, par exemple - caractéristique probable de la pellicule utilisée). La colorimétrie est désormais plus chaude, plus saturée et assez nuancée, sans doute conforme à la source argentique de l'époque (les blancs ne sont pas tout à fait blancs, eh oui !), avec une granulation abondante et non filtrée. Splendide !

FLEURS D'EQUINOXE
comparatif DVD Arte (2004) vs. Blu-ray Carlotta (2019)
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BONJOUR
comparatif DVD Arte (2004) vs. Blu-ray Carlotta (2019)
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comparatif BR BFI (2011) vs. BR Carlotta (2019) 1  2   3   4   5

FIN D'AUTOMNE
comparatif DVD Arte (2004) vs. Blu-ray Carlotta (2019)1  2  3  4  5 

LE GOÛT DU SAKE
comparatif DVD Arte (2004) vs. Blu-ray Carlotta (2019) :   1  2  3  4  5

comparatif Blu-ray BFI (2011) vs. Blu-ray Carlotta (2019)1  2  3  4  5

Le coffret comprend également :

Blu-ray 2 : Où sont les rêves de jeunesse? (86 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical)
Blu-ray 3 : Une femme de Tokyo (47 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical)
Blu-ray 4 : Récit d'un propriétaire (72 min - SD - 4/3)
Blu-ray 6 : Choeur de Tokyo (90 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical)
Blu-ray 7 : J'ai été diplômé, mais... (12 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical)
Blu-ray 8 : Histoires d'herbes flottantes (86 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical)
Blu-ray 8 : Une auberge à Tokyo (76 min - SD - 4/3 - muet avec accompagnement musical)
Blu-ray 9 : Gosses de Tokyo (87 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical)
Blu-ray 9 : Il était un père (87 min - SD - 4/3)

Ces longs-métrages n'ont toujours pas bénéficié de restaurations en haute-définition. Il sont proposés en double (et parfois triple) programme sur certains disques, et dans des conditions techniques similaires aux précédents coffrets - à ceci près que ces films en SD/576i sont désormais encodés en Mpeg4. Comme vous pouvez le constater dans certains comparatifs ci-dessus et dans la galerie d'images ci-contre, ces masters datant de la première moitié des années 2000 sont beaucoup plus rudimentaires, issus de sources analogiques en NTSC qui altèrent un peu plus la qualité de la définition et laissent apparaître le fameux effet ghosting, sorte de dédoublement "fantôme" dans les mouvements. D’un film à l’autre, on retrouve des caractéristiques plus ou moins récurrentes : pulsations de luminosité, blancs brûlés, manque de contraste, propreté moyenne, instabilité de l’image ainsi que de régulières taches ou moisissures sur les films muets.

Son

A l'exception du Fils unique dont le rendu reste encore largement améliorable, avec un ensemble très usé et couvert, au souffle marqué, les films présentés en HD sont d'un confort relativement appréciable, malgré un résultat encore imparfait pour certains. Logiquement, plus on avance dans le temps, meilleur est le rendu : les films les plus anciens souffrent des carences techniques de l'époque associées (comme pour l'image) à un matériel source limité pour la restauration. Résultat : Printemps tardifEté précoce et Le Goût du riz au thé vert bénéficient d'une amplitude assez faible, avec un mixage peu détaillé, en grande partie à cause d'un souffle insistant qui masque les ambiances. Les voix restent claires mais un peu couvertes. Voyage à Tokyo possède une meilleure tenue, moins nasillarde et au souffle plus modéré, qui a presque disparu dans Printemps précoce et Crépuscule à Tokyo. Les subtilités du mixage commencent à devenir palpables, les ambiances gagnent en présence. Toujours aucun souci avec les voix, assez claires et dénuées de sifflantes ou de saturations. Les quatre films en couleurs sont dans un état encore meilleur, l'usure du temps se faisant moins sentir. Les bandes-son de Fleur d'équinoxe, Bonjour et Fin d'automne sont d'une qualité constante, avec encore un léger souffle mais un spectre qui gagne en amplitude. Le Goût du saké, le dernier film réalisé par Ozu, bénéficie de la bande-son la plus satisfaisante. Peu de choses à redire : aucun souffle disgracieux, voix et ambiances bien équilibrées.

Les autres films parlants sont présentés dans d'anciennes restaurations. Récit d'un propriétaire souffre d'un nettoyage plus sommaire, un souffle un peu présent, avec des craquements réguliers mais des voix encore claires. Si la piste son d'Il était un père est dénuée de souffle, le rendu paraît étriqué et peu nuancé, avec des voix un peu couvertes et souffrant d'un écho étrange (inhérent à la technique sonore utilisée sur le film). Les films muets sont présentés sans aucun accompagnement, à l'exception d'Une auberge à Tokyo, à la piste musicale apparemment ancienne. L'amplitude reste modérée, avec un léger souffle, mais sans saturations.

Suppléments

En complément des films, Carlotta reprend les suppléments du coffret de 2014.

Blu-ray 1 :


Le temps conté (23 min - 1080p)
Le réalisateur Jean-Jacques Beineix, amateur du Japon et d'Ozu, analyse Le Fils unique et revient sur le travail du cinéaste. Il aborde le dispositif formel marqué des films d'Ozu (un film "cadré", "un espace cloisonné", le jeu du hors champ, la famille dans laquelle il manque souvent un élément), et explique les subtilités de son style : la construction par le montage, le fond "sophistiqué" malgré un langage simple et une économie d'écriture, l'absence d'effets... Beineix nous explique cette photographie d'un Japon "intime" d'avant-guerre qui n'existe plus, l'évolution sociale d'un pays dont les codes tendent à disparaître (le rapport aux ancêtres, le sens du devoir). Il observe dans le film le rapport à l'argent "qui vous classifie", la solidarité de classe, l'entraide discrète, ou "le côté Tchekhov" de ces personnages qui montent à la ville et en ont une fausse image. Un très bon moment qui nous offre le regard éclairant d'un cinéaste sur l'un de ses réalisateurs de chevet.

Blu-ray 2 :

Le court-métrage Amis de combat (15 min - SD - 4/3 - muet, sans accompagnement).

Bande-annonce du cycle Ozu (1 min 30 - 1080p), sorti en salles par Carlotta en 2018.

Blu-ray 3 :


Voyage dans le cinéma : "Eté précoce" (15 min - SD - 4/3)
Entre l'évocation très générale du film d'Ozu et la carte postale touristique, visite de la ville de Kamakura où se déroule Eté précoce, et où repose aujourd'hui le cinéaste...


Figures : linges, fumées et poteaux électriques (8 min - SD - 4/3)
Compilation thématique de ces fameux plans fixes utilisés comme transition par Ozu dans ses films.

Blu-ray 4 : 

Court-métrage Un garçon honnête (14 min - SD - 4/3 - muet sans accompagnement musical).

Blu-ray 5 :

Jeux de rôles (26 min - SD upscalé en 1080i)
Un très bon complément qui analyse Voyage à Tokyo et, plus généralement, certains aspects du cinéma d'Ozu. Paul Jobin et Kazuhiko Yatabe, maîtres de conférence sur la sociologie du Japon, s'attachent à sa vision de la société, ce qu'il ne montre pas (les conflits sociaux, la pollution) et ce qui l'intéresse, comme l'opposition des générations dans leur rapport au temps : le passé et la blessure intime d'une guerre sans cicatrices apparentes (les grands-parents) et l'urgence de la reconstruction (les enfants). Le critique et enseignant Charles Tesson s'intéresse davantage aux méthodes de travail d'Ozu, à son attachement aux codes, postures figées qui ne délaissent pas pour autant les sentiments intérieurs, et à son style de mise en scène. Il souligne l'impudeur des gros plans, inspirés du cinéma américain, qui brisent presque un tabou japonais, l'utilisation de gestes expressifs (l'éventail) ou son rapport à la pudeur et à l'émotion.


Voyage dans le cinéma : "Voyage à Tokyo" (15 min - SD upscalé en 1080i)
Une promenade sur les lieux de tournage de Voyage à Tokyo qui puise dans la philosophie d'Ozu et le "cycle éternel" vers le néant, à travers le rapport parents-enfants initié dans Eté précoce et repris dans Voyage à Tokyo.


Récits de Tokyo (12 min - SD upscalé en 1080i)
Extraits d'un essai de Kiju Yoshida, paru en 2004. Le critique, cinéaste et metteur en scène d'opéra analyse Voyage à Tokyo, "drame-miroir" aux différents regards, dont les plans énigmatiques montrent une réalité à la "contenance éphémère" où se dévoile "l'indescriptible et absurde sentiment"... Accueilli par la critique comme un mélodrame populaire conventionnel, Voyage à Tokyo restera pour Ozu un malentendu important qu'il s'efforcera de corriger sur ses films suivants...


Bande-annonce de Voyage à Tokyo ( - SD - 4/3 upscalé en 1080i - VOSTF)

Blu-ray 6 :

Figures : affiches et panneaux (9 min - SD - 4/3)

Blu-ray 7 :

Chishu Ryu, l'acteur fétiche (45 min - SD - 4/3)
Un retour sur plus d'un demi-siècle d'histoire du cinéma nippon, en compagnie du "plus grand acteur japonais de tous les temps" qui visite une dernière fois les studios de la Shochiku, au moment où une grande partie va être détruite. Grâce à de nombreux (et alléchants) extraits, c'est l'occasion de parcourir la longue filmographie de l'acteur, en partie aux côtés de Ozu, mais pas que... Il évoque le passage au parlant, les nombreux rôles où il se vieillissait (Ozu le saupoudrait de poudre de nouille), les réflexions peu amènes du patron du studio, comment il s'adaptait aux multiples méthodes de travail des réalisateurs, ou sa collaboration avec Hara Setsuko ("elle était vraiment douée").

Figures : trains et voitures (10 min - SD - 4/3)

Blu-ray 8 :

Figures : mers et rivières (6 min - SD - 4/3)

Bande-annonce de Fleurs d'équinoxe (3 min 27 - SD - 4/3 - VOSTF)

Blu-ray 9 :

Entretien avec Catherine Cadiou (13 min - SD - 4/3)
Traductrice de films japonais, Catherine Cadiou apporte un regard très intéressant sur la figure du père, si importante dans la filmographie d'Ozu ("peinture de l'essence de la paternité, de la filiation"), qu'elle rapproche de la propre histoire du cinéaste. Elle évoque les directives assez strictes du gouvernement japonais sur la création artistique et le contenu des oeuvres, une sorte de censure qu'Ozu adaptera à sa vision. Elle rappelle aussi quelques traits caractéristiques de la sensibilité japonaise et du cinéma d'Ozu, comme la beauté et la permanence des choses ou l'attachement à "des gens ordinaires auxquels il n'arrive rien"...

Entretien avec Jean-Michel Frodon (15 min - SD - 4/3)
A l'époque directeur de la rédaction des Cahiers du Cinéma, Jean-Michel Frodon évoque les influences du cinéma américain et le malentendu "plutôt occidental" sur la japonéité du cinéma d'Ozu, "le moins japonais des cinéastes" dont il admire "l'ouverture quasiment infinie pour chaque spectateur". Jean-Michel Frodon analyse brièvement Il était un père, relevant surtout des caractéristiques du style d'Ozu, comme la défiance de la péripétie (mise à l'écart par l'ellipse) pour conserver la force de "la trajectoire principale" (la relation père-fils). Il observe également le "vocabulaire" stylistique du cinéaste, comme la hauteur de caméra ou "les plans vides", et comment il se perfectionnera de film en film, en affinant un système de signes complexes.

Rien (17 min - SD - 4/3)
A travers l'analyse d'Il était un père, Jean Douchet revient sur le cinéma d'Ozu, résumé dans ce "rien", cette "pensée du monde" inscrite sur sa tombe. Ozu capte "le réel du vécu affectif" au travers des petits riens du quotidien, sent les présences invisibles, utilise les objets comme des signes (le train comme "passage de la vie"), traduit les rapports entre les personnages par des subtilités de plans, de placements de la caméra ou des personnages dans le cadre... Eclairant.


Bande-annonce de Bonjour (3 min 39 - SD - 4/3 - VOSTF)

Comparaison de restauration d'Il était un père (3 min - SD - 4/3)

Blu-ray 10 :



Conversations sur Ozu (80 min - 1080i)
Dans ce documentaire, produit en 1993, plusieurs cinéastes racontent leur découverte du cinéma de Yasujiro Ozu et leurs rapports avec réalisateur. Le hong-kongais Stanley Kwan retrouve dans ces films comme "un miroir de sa propre vie, de ses souvenirs" avec ses parents ou sa famille. Il vante la manière qu'Ozu a d'apprécier le "sens de l'Histoire", son rapport au temps qui passe et au monde qui change. Aki Kaurismäki, lui aussi tourné vers le passé, et auteur de "onze mauvais films" est toujours en recherche de "l'essence de l'art de Mr Ozu". Il admire ses films sans violence, et trouve en Douglas Sirk et Jacques Tati ses "frères spirituels". Le taïwanais Hou Hsiao-hsien apprécie sa perception de la vie, son regard à la fois dans son époque mais aussi en dehors, une position qu'un créateur obtient difficilement. Il évoque Testuto Hara, l'incarnation de la solidité des femmes dans la vie réelle. Lindsay Anderson ressent davantage l'aspect universel de l'oeuvre d'Ozu, son absence d'effets et "sa vision sensible des contraintes de la vie". Paul Schrader avoue avoir "développé une espèce d'obsession pour Ozu", et parle de son style "tellement marquant" et "inimitable". Wim Wenders va régulièrement se recueillir sur sa tombe et considère un peu le "grand film unique" d'Ozu comme "le sanctuaire du cinéma", l'oeuvre la plus importante du 7e art. Enfin Claire Denis, au discours balbutiant, a trouvé dans ses films une façon de lui parler "qui n'a rien à voir avec la cinéphilie". Un ensemble très inégal qui vaut surtout pour Wim Wenders, le seul à vraiment exprimer ses sentiments vis-à-vis d'Ozu, d'une manière personnelle et touchante.

Le court-métrage La Danse du lion (24 min - SD - 4/3)

Bande-annonce de Fin d'automne (2 min 10 - SD - 4/3 - VOSTF)

Blu-ray 11 :



J'ai vécu, mais... (123 min - SD - 4/3)
Ce documentaire, réalisé en 1983, retrace le parcours de Yasujiro Ozu grâce à de nombreux extraits de ses films et des témoignages de collaborateurs, amis ou membres de sa famille. Ils reviennent sur sa scolarité turbulente, ses années dans l'armée, ses débuts dans le cinéma, à un époque où "faire des films, c'était comme faire la fête", l'influence de la tradition d'Edo ou sa grande solitude. Ils évoquent la précision de sa mise en scène et du jeu des acteurs, son sens de l'observation de la société japonaise et l'universalité de son oeuvre, sa peinture subtile des relations pour "montrer des choses cachées" dans un style où rien n'est dit de manière directe. Une bonne synthèse du cinéma d'Ozu, un portrait sans doute assez juste du cinéaste et de sa philosophie du "caractère incertain de la vie"...


Voyage dans le cinéma : "Le Goût du saké" (15 min - SD - 4/3)
Visite des studios de la Shuchiku et des lieux de tournage du Goût du saké. Quelques collaborateurs d'Ozu évoquent ses méthodes de travail et sa vie au quotidien, son amour du base-ball et ses excellents rapports avec sa mère...


Bande-annonce du Goût du saké (3 min 04 - SD - 4/3 - VOSTF)

En savoir plus

Blu-ray 1 : Le fils unique

Taille du Disque : 22 266 375 955 bytes
Taille du Film : 19 312 121 856 bytes
Durée : 1:22:38.870
Total Bitrate: 31,16 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,81 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28810 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 814 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 11,998 kbps

Blu-ray 2 : Printemps tardif

Taille du Disque : 31 865 861 248 bytes
Taille du Film : 26 525 040 192 bytes
Durée : 1:48:31.254
Total Bitrate: 32,59 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,90 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29901 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1051 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,977 kbps

Blu-ray 3 : été précoce

Taille du Disque : 35 593 028 796 bytes
Taille du Film : 30 552 862 272 bytes
Durée : 2:05:10.127
Total Bitrate: 32,55 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,93 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29939 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1025 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 27,960 kbps

Blu-ray 4 : Le goût du riz au thé vert

Taille du Disque : 34 713 678 260 bytes
Taille du Film : 28 412 397 120 bytes
Durée : 1:55:55.990
Total Bitrate: 32,68 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,97 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29978 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1048 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 24,327 kbps

Blu-ray 5 : Voyage à Tokyo

Taille du Disque : 42 470 650 274 bytes
Taille du Film : 33 342 785 088 bytes
Durée : 2:16:11.121
Total Bitrate: 32,64 Mbps
Bitrate VIdéo Moyen : 29,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29948 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1086 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 21,518 kbps

Blu-ray 6 : Printemps précoce

Taille du Disque : 47 420 776 575 bytes
Taille du Film : 35 394 641 472 bytes
Durée : 2:24:53.685
Total Bitrate: 32,57 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29966 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1026 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,270 kbps

Blu-ray 7 : Crépuscule à Tokyo

Taille du Disque : 42 828 975 390 bytes
Taille du Film : 34 423 111 680 bytes
Durée : 2:20:36.010
Total Bitrate: 32,64 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,95 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29958 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1043 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 21,656 kbps

Blu-ray 8 : Fleurs d'équinoxe

Taille du Disque : 46 453 181 802 bytes
Taille du Film : 28 881 675 840 bytes
Durée : 1:57:41.804
Total Bitrate: 32,72 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,01 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30017 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1081 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 23,738 kbps

Blu-ray 9 : Bonjour

Taille du Disque : 46 604 741 770 bytes
Taille du Disque : 23 092 454 976 bytes
Durée : 1:34:18.653
Total Bitrate: 32,65 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29947 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1078 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 26,081 kbps

Blu-ray 10 : Fin d'automne

Taille du Disque : 44 632 733 732 bytes
Taille du Film : 31 607 074 368 bytes
Durée : 2:08:59.732
Total Bitrate: 32,67 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,97 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29970 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1088 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,068 kbps

Blu-ray 11 : Le goût du saké

Taille du Disque : 40 072 680 909 bytes
Taille du Film : 27 676 960 320 bytes
Durée : 1:52:50.764
Total Bitrate: 32,70 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30003 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1081 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 21,761 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 28 novembre 2019