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Test blu-ray
Image de la jaquette

Coffret Murnau L'Aurore City Girl

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 1 décembre 2010

Image

Vendu uniquement en coffret accompagné de L'Aurore, le Blu-ray de City Girl est une incontestable réussite.
C'est évidemment de ce point de vue que l'achat du Blu-ray peut s'imposer. Si l'image du DVD est déjà d'excellente qualité, la haute définition permet une diffusion sur grand écran ou une video-projection de très grande qualité. Le master de City Girl est presque un miracle. Pour un film agé de 80 ans, sa copie ne présente que de rares défauts. Quelques fines rayures, de petites taches ici ou là, bref rien de bien génant. Côté compression, le travail réalisé par Carlotta est de très bonne facture. Encodé en VBR (bitrate variable en fonction des plans) avec des débits oscillant entre 25 et 35 Mbs, c'est une masterisation HD (1080/23.98p) d'orfèvre qui nous est proposée ici. La définition est précise, les contrastes sont maîtrisés et la palette de gris est suffisamment large. On ne remarque aucun défaut d'encodage (ni arrière-plans figés, ni scintillement) et le grain cinéma reste présent. Les plans des champs de blé, les scènes de nuit ou les intérieurs sont retranscrits de la meilleure des façons. Bref, vous l'aurez compris, il s'agit ici d'une édition d'exception rivalisant aisément avec celle sortie outre-Manche chez MOC.

Son

De ce point de vue, l'intérêt est moindre. Pour qui souhaite accompagner les images de Murnau d'un environnement musical, alors le Blu-ray propose une piste DTS HD Master Audio 5.1. Cette piste permet d'apprécier dans les meilleures conditions le score musical composé par Christopher Caliendo. Après, libre à chacun de regarder City Girl en muet ou avec cette bande-son.

Suppléments

Les suppléments et menus sont les mêmes que sur le DVD.

Et comme si cela ne nous suffisait pas de disposer d’un film génialement conservé et restauré, il nous est offert en guise de suppléments pas moins de trois documentaires d’une demi-heure chacun, tous aussi passionnants les uns que les autres.

Tout d’abord City Girl ou l’essence de l’Amérique au cours duquel le chef opérateur John Bailey, qui le fut notamment sur Les Moissons du ciel (Days of Heaven) de Terrence Malick, revient avec passion sur l’esthétique du film et décortique avec minutie le travail photographique de son aîné. Les fervents de photo devraient se régaler car l’interlocuteur connaît assurément son sujet.

Suit Murnau et l’avènement du parlantqui voit Janet Bergstrom, auteur de nombreux essais sur le cinéaste et enseignante à l’UCLA, revenir sur la genèse du film, disséquant les raisons de son échec, les rapports qu’entretenaient les producteurs avec le cinéaste, les raisons de son départ précipité du tournage, nous parlant même longuement des différentes versions du film qui ont coexisté à l’époque. On sent qu’elle aussi est intarissable sur l’un de ses réalisateurs de prédilection et qu’elle en connait un rayon.

Enfin, Le mouvement même de la pensée ou la traditionnelle analyse de film par un spécialiste en la matière, Jean Douchet : "Qu’importe qu’il n’ait point créé l’œuvre grandiose dont il rêvait, puisque c’est plan à plan que Murnau cherche à exprimer sa pensée… et donc à développer le mouvement même de la pensée." Superbement monté par l’équipe de Carlotta et Allerton, un exercice de funambulisme penchant parfois dangereusement vers le fumeux et le coupage de cheveux en quatre mais n’y sombrant quasiment jamais grâce à l’intelligence des propos et à l’habitude du bonhomme qui n’en est pas à son premier essai. Attendez jusqu’à la fin pour savourer le générique incrusté sur les séquences mêmes du film.

En matière de bonus intéressants et totalement justifiés, Carlotta n’a plus rien à prouver et nous sert en dessert une jolie galerie de photos. Un must !

Par François-Olivier Lefèvre - le 16 novembre 2010