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Test blu-ray
Image de la jaquette

Céline et Julie vont en bateau

BLU-RAY - Région B
Potemkine
Parution : 3 avril 2018

Image

Après le Blu-ray du British Film Institute, sorti en novembre dernier, Potemkine propose à son tour la toute dernière restauration de Céline et Julie vont en bateau, effectuée par les laboratoires Eclair en 4K, à partir du négatif original. Il faut d'abord préciser que le film a été tourné dans des conditions modestes, mélange de 16mm et de 35mm. Si l'image de ce Blu-ray ne pourra donc être tout à fait ciselée et clinquante, sachez seulement que le rendu est extrêmement fidèle à la texture d'origine, caractérisée par un trait un peu doux, un niveau détail plus limité et une forte granulosité. L'étalonnage, supervisé par la directrice de la photographie Irina Lubtchansky, offre un contraste équilibré (avec des noirs un peu laiteux dans les scènes sombres) et un très bon rendu des couleurs, avec une palette nuancée. Le cadre est stable, les images sont très bien nettoyées (même s'il persiste encore plusieurs poils tenaces en bord de cadre) et la gestion du grain, pourtant abondant, est excellente, jamais prise en défaut. L'encodage montrera cependant d'infimes faiblesses, vraiment mineures, dans les zones noires des scènes de cabaret (comme à 1h 57 min 12 s - dernière capture, ci-contre de notre galerie). On n'avait sans doute jamais vu le film dans de telles conditions, quasiment parfaites, on peut le dire. Les aficionados de Jacques Rivette sont gâtés.

DVD Ed. Montparnasse (2004) vs. Blu-ray Potemkine (2018) :  1  2  3  4  5  6  7

Son

La restauration du son a été effectuée, non pas avec la piste optique du négatif 16mm (dont l'usure provoquait une dérive dans les aigus) mais à partir de la piste magnétique 35 mm. Le résultat, comme pour l'image, est extrêmement fidèle au rendu d'origine, avec des défauts inhérents aux conditions de tournage : le mixage n'est pas forcément très précis, la prise de son ayant été effectuée de façon minimale, sans forcément séparer les voix des ambiances - des défauts d'origine impossibles à corriger totalement. Conséquence : il arrive que les voix ne soient pas toujours claires, très intelligibles, et qu'elles semblent parfois noyées dans des ambiances envahissantes. L'ensemble a été complètement nettoyé, il ne subsiste aucun craquement, saturation ou souffle disgracieux.

Suppléments

Les suppléments sont présentés en DVD. Plusieurs modules ont été spécialement produits par Potemkine pour cette édition  :

Présentation du film par Pacôme Thiellement (28 min)
Un essayiste et vidéaste français, parfaitement en phase avec l'esprit du film, analyse l'écriture "en deux pôles" de ce "grand film optimiste", et parle de "projet d'été" lancé pour "faire un film de copines" où Rivette en profite pour glisser de nombreux éléments de la culture populaire (issus de la BD, du serial). Thiellement aborde la question de l'amnésie ou celle de la culture académique qui se réimpose face à ce "film invraisemblablement politique."

Entretien avec Bertrand Mandico (16 min)
Le réalisateur des Garçons sauvages (sorti en février dernier) parle avec admiration de Céline et Julie vont en bateau, "trip estival parisien" qui lui fit découvrir un autre aspect de l'oeuvre de Jacques Rivette, "plus dans la fantaisie". Il s'est ensuite pris de passion pour ce "film de lumière" qui entretient des rapports étroits avec Lewis Caroll et Louis Feuillade, un récit "construit sur une dynamique d'amitié et de fébrilité", avec un côté free jazz à travers lequel Rivette parvient à capter une énergie féminine. Mandico admire la gestion du temps (qu'on ne voit pas passer) et la "fluidité et simplicité extraordinaire" de ce film intemporel.

Entretien avec Lucile Hadzihalilovic (13 min)
Avec quelques redondances par rapport aux autres modules, la réalisatrice d'Evolution évoque à son tour le film de Jacques Rivette, "la plus belle comédie française", l'histoire de "deux adultes qui recherchent leur enfance." Elle parle du "drôle de mélange entre différentes inspirations" (le surréalisme, Jean Cocteau, Lewis Caroll, Henry James, des auteurs sud-américains), l'improvisation très travaillée, la forme presque expérimentale mais ludique et légère, les films dans le film ou les "incroyables" morceaux de music-hall.

Potemkine propose ensuite les suppléments de l'édition DVD parue en 2004, produits pour les Editions Montparnasse avec la collaboration d'Anne Andreu :

Interview de Jacques Rivette (20 min)
Le réalisateur de Céline et Julie vont en bateau raconte la genèse de ce film "ouvert à toutes les interprétations", tourné suite à un projet avorté avec Jeanne Moreau. Il parle entre autres de l'écriture du scénario (et quelques éléments inspirés de Lewis Caroll et son Alice), du tournage semi-improvisé, de l'utilisation des cartons ou de l'idée des bonbons.

Interview des actrices (34 min)
Les trois comédiennes du film évoquent tour à tour leurs souvenirs de Céline et Julie vont en bateau. Pour Bulle Ogier, c'était "une récréation, un plaisir." Elle raconte l'écriture à huit mains, chez elle, dans son salon, et l'investissement de Marie-France Pisier dans l'élaboration des dialogues. Elle précise ce qui l'a inspiré pour interpréter son personnage (notamment la personnalité de Delphine Seyrig), la facilité apparente du travail avec Jacques Rivette ou la participation de Barbet Schroeder, producteur du film, qui intégra le casting par souci d'économie. Dominique Labourier analyse le le film comme une "déclinaison sur le principe du jeu" et comme un voyage où deux femmes se construisent un monde, un univers très emprunt de détails propres à l'enfance. Pour Marie-France Pisier, c'est le "trip joyeux" de deux personnages libres, un film "totalement réussi." Elle garde un très beau souvenir des deux actrices, se souvient de la présence de Jacques Rivette ("comme une virgule dans un texte") et parle des scènes dans la maison comme d'un hommage aux stars du temps passé, "plus dans le musical et le chorégraphique que dans la psychologie."

Hommage à Juliet Berto (7 min)
Anne Andreu et les trois actrices évoquent la personnalité de leur camarade Juliet Berto, disparue en 1990 à l'âge de 42 ans. Elles se souviennent de "quelqu'un de magique", ayant "un besoin fou d'absolu", "très représentative de cette époque", très inspirante et engagée, "ne s'économisant jamais."

En savoir plus

Taille du Disque : 38 760 296 252 bytes
Taille du Film : 38 196 393 984 bytes
Durée : 3:13:34.791
Total Bitrate: 26,31 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 22,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 22998 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1896 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 21,346 kbps
Subtitle: French / 0,001 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 11 avril 2018