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Actualités - Cinéma

Rétro Ford à La Cinémathèque Française - semaine 1

Même si DVDClassik a pour fonction d'explorer et de défendre le cinéma de patrimoine dans toute sa diversité, il est important de préciser que notre site est né de la réunion de cinéphiles véritablement passionnés par l'âge d'or du cinéma américain. Cette fameuse "usine à rêves" (mais aussi à cauchemars) fut pour la plupart d'entre nous le lieu de notre école buissonnière, enfants puis adolescents enfoncés dans nos fauteuils face au petit écran - avec ou sans l'autorisation des parents - et usant les sièges des salles d'art et essai. Et même si nous ne nous en rendions pas vraiment compte en visionnant avec délectation cette myriade de grands films américains (drapés dans un somptueux noir et blanc ou servis par un Technicolor rutilant), une figure tutélaire émergeait et présidait à toutes ces découvertes excitantes. John Ford était cet artiste sans pareil, dont le nom claquait au début de nombreux génériques, même si plus jeunes nous n'avions alors d'yeux que pour John Wayne, James Stewart, Gary Cooper, Kirk Douglas, Errol Flynn, Robert Mitchum, Henry Fonda, Burt Lancaster, Humphrey Bogart, Clark Gable, Richard Widmark, James Cagney, Tyrone Power, William Holden, Gregory Peck, Gene Kelly, Marlon Brando... et tant d'autres.

C'est pourquoi, sur DVDClassik, nous sommes particulièrement heureux et fiers - de même que chanceux - d'être associés comme partenaires à la formidable rétrospective John Ford organisée par la Cinémathèque Française du 3 décembre 2014 au 23 février 2015, un événement cinéphile tant attendu par tous les amoureux de cette œuvre gigantesque et toujours aussi percutante et émouvante aujourd'hui, plus de quarante ans après la disparition de son auteur.

JOHN FORD, c'est presque l'histoire du cinéma américain à lui tout seul, qui s'étend de la période du muet jusqu'à l'essor des écrans panoramiques. Le cinéaste débute à la fin des années 1910, l'époque des pionniers de Hollywood qui mettent en forme les bases du classicisme, et termine sa carrière au milieu des années 1960 quand n'en finit pas de s'achever l'ère glorieuse des grands studios. Mais John Ford, c'est aussi l'histoire d'un pays, les États-Unis, à travers la vision évolutive - et plus complexe qu'il n'y paraît - d'un artiste complet au regard chaleureux et acéré à la fois. Chantre de l'Americana, le poète de Monument Valley a mis en exergue les idéaux les plus justes et lumineux d'une nation qu'il avait chevillée au corps, avant progressivement d'en dévoiler les aspects les plus sombres et trompeurs. Conscient de la manipulation grossière qui pouvait être faite des mythes fondateurs des USA, et des mensonges que ces mêmes mythes pouvaient couvrir, il en exprimait pourtant la noblesse quand il estimait nécessaire de souder une communauté autour de valeurs positives et fédératrices. Conteur des destinées individuelles au sein d'un grand destin collectif, John Ford défendait avec tendresse et souvent ironie le bon sens des petites gens, dont il ne se privait pas par ailleurs de montrer les petits et grands travers. Au sein du western, dont il a redéfini les bases en 1939, comme dans ses œuvres à caractère social, à côté des hauts gradés en perpétuelle remise en question il vantait également les mérites des travailleurs, des exclus, des anonymes qui se transformaient en héros du quotidien face à l'adversité.

Grand ami de la nation indienne et auteur sur le tard d'un élégiaque western pro-Indiens, alors que ces derniers tombaient par dizaines sous les balles de ses cowboys, très fidèle en amitié, même envers un homme aussi détestable que l'acteur Ward Bond membre du Ku Klux Klan, bienveillant envers certaines communautés d'un Sud pourtant esclavagiste mais aussi futur réalisateur d'un western antiraciste, plaçant en arrière-plan des femmes au fort tempérament auprès de ses héros protecteurs et virils mais terminant sa carrière par un eastern féministe, Ford incarnait toutes les contradictions d'un pays qu'il réussissait à sublimer au travers de tableaux vivants d'une insondable beauté. Car ce cinéaste, maître habile de ses cadrages comme du futur montage des ses films, fut aussi un immense plasticien des grands espaces naturels, desquels il parvenaient à tirer une spiritualité qui magnifiait ses personnages et les inscrivait dans la grande Histoire des États-Unis aux bouleversements constants.

C'est l'œuvre de ce réalisateur essentiel, à l'influence déterminante auprès de ses contemporains comme de ses "élèves" et fils spirituels, que nous nous proposons de suivre grâce à la rétrospective de la Cinémathèque. Chaque semaine, conformément au planning des projections, nos propres textes (anciens ou inédits) concernant les films de John Ford feront l'objet d'une actualité régulière. Nous vous souhaitons donc une agréable lecture... et surtout de bonnes séances au palais de la cinéphilie parisienne !

R. Chester

Présentation du cycle

Planning des projections

Les films de la semaine  du 3 au 7 decembre chroniques sur classik


tous Les films du 3 au 7 decembre

Mercredi 3 à 20h00 : Les Deux cavaliers (Two Rode Togerther) (Ouverture du cycle)
Samedi 6 à 14h30 : L'Homme tranquille (The Quiet Man)
Samedi 6 à 20h00 : Le Cheval de fer (The Iron Horse)
Samedi 6 à 17h15 : Vers sa destinée (Young Mister Lincoln)
Dimanche 7 à 17h00 : Le Jeune Cassidy (Young Cassidy)
Dimanche 8 à 19h30 : Le Convoi des braves (Wagon Master)
Dimanche 8 à 21h30 : Rio Grande

To be continued...
 

Par Dvdclassik - le 3 décembre 2014

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