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Actualités - Cinéma

Les Moissons du ciel

En poète élégiaque de l’image, avec sa mise en scène d’un magnifique lyrisme contemplatif, Terrence Malick nous offre avec Les Moissons du ciel une symphonie visuelle et sonore stupéfiante de beauté. C’est à travers le regard de Linda, à l’aide de sa voix off rocailleuse si spéciale, qu’il nous est donné de suivre cette tragique histoire d’amour sur fond de conditions de travail harassantes et d’évolution du machinisme avec l’arrivée de la Révolution industrielle. Son jeune âge lui faisant dédramatiser les faits par sa saine philosophie de vivre pleinement l’instant présent, Linda est encore empreinte d’innocence mais possède dans le même temps un sacré culot par son étonnante franchise. C’est ce décalage entre ce qu’il se passe à l’écran et comment tout ceci est retranscrit par Linda qui donne aussi à cette œuvre ce ton si particulier et qui permet à Malick ne pas juger le comportement de ses protagonistes, Richard Gere et Brooke Adams interprétant pourtant des prolétaires ayant besoin d’améliorer leurs conditions de vie par tous les moyens, même les moins glorieux, ils n’en demeurent pas moins à nos yeux un couple très touchant, tout autant que celui que forme Brooke Adams avec Sam Shepard, les trois comédiens s’avérant exceptionnels.

En même temps que l’évolution de ce triangle amoureux, nous assistons à un admirable tableau documentaire sur le travail dans les grandes fermes de l’Ouest américain au début du 20ème siècle, avec ses moments de dur labeur, ses instants de bonheur festifs, ses fléaux (insectes, incendie...), son rythme journalier... Aucun ennui ni didactisme dans cet aspect anti-narratif puisque Malick possède un souffle lyrique qui balaie le tout. De plus, dans son constant souci de perfection (son tournage a duré plus d’une année pour un film d’une durée ne dépassant pas l’heure et demie), il a pleinement réussi à rythmer son film à la perfection avec l’aide d’un montage jamais redondant, de thèmes discrets et néanmoins sublimes d’Ennio Morricone, et d’une somptueuse photographie (justement oscarisée) aux teintes chaudes et mordorées signée Nestor Almendros. Un régal que ces images de champs de blé à perte de vue bercés par le vent, de couchers de soleil, de reflets et scintillements sur la rivière, de sublimes gros plans sur les visages aussi, tout simplement. Un film à redécouvrir forcément sur grand écran donc. On ne loupera donc pas l'occasion qui nous est offerte par Solaris qui le ressort en salles ce mercredi.

DANS LES SALLES

les moissons du ciel
UN FILM De terrence malick (1978)

DISTRIBUTEUR : SOLARIS
DATE DE SORTIE : 17 MAI 2017

La Chronique du film

La Page du distributeur

 Chicago, 1916. Bill (Richard Gere) travaille dans une usine qu’il doit précipitamment quitter après un combat à mort avec un des ouvriers. Il s’embarque avec sa fiancée Abby (Brooke Adams) et sa sœur Linda (Linda Manz) dans un train pour le Texas où il va trouver du travail dans une très importante plantation de blé. Là, le propriétaire (Sam Sheppard) ne restera pas indifférent à Abby et Bill, qui a toujours fait passer cette dernière pour sa sœur afin de ne pas attirer l’attention, ne s’opposera pas à cette rencontre, opportunité financière inespérée. Un étrange ménage à trois s’établit... (lire la suite)

Par Erick Maurel - le 17 mai 2017

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