Pour beaucoup, la carrière d'Alfred Hitchcock a atteint son sommet thématique et esthétique avec l'incroyable série de chefs-d'oeuvre qui va de Fenêtre sur cour (1954) aux Oiseaux.(1963), des films qui influeront durablement le cinéma mondial ; seul Marnie - qui fut un échec critique et publique cinglant à sa sortie en 1964 - est remonté depuis dans l'estime des thuriféraires du maître du suspense grâce aux révisions bénéfiques et aux propos de François Truffaut. On s'en voudrait presque de dire du bien de certains des films de fin de carrière du cinéaste anglais. Pourtant Le Rideau déchiré (1966), pour lequel Hitchcock n'était pas très emballé au départ, mérite vraiment que l'on s'y attarde par ce qu'il montre de l'évolution de sa mise en scène, par une approche inédite chez lui - très sombre et cynique - du film d'espionnage et par la noirceur qui s'empare plus frontalement de son cinéma. Le film contient même une scène de meurtre restée très célèbre par sa sécheresse, sa brutalité, sa longueur et surtout la souffrance qu'elle dégage.

Après La Mort aux trousses, ressorti cette semaine par Carlotta dans une nouvelle version restaurée 8K, nous avons ainsi la chance de pouvoir visionner un autre film d'Alfred Hitchcock en salle grâce au distributeur Swashbuckler Films. C'est dire si nous sommes gâtés !

Dans les salles

A l'occasion d'un congrès à Copenhague, Michael Armstrong (Paul Newman), un savant atomiste américain, annonce brusquement son intention de se rendre à Stockholm et rompt sans explications avec sa fiancée et assistante, Sarah Sherman (Julie Christie). Celle-ci découvre qu'il a en fait réservé une place dans un avion à destination de Berlin-Est et, ne comprenant pas le comportement de l’homme qu’elle aime, décide d’embarquer également afin de découvrir ce qui lui arrive. Lorsqu’il s’aperçoit de sa présence, Michael s’emporte et la jeune femme doit se rendre à l'évidence : le scientifique a décidé de mettre ses talents au service de l'URSS... (lire la suite)