Les Bookmakers ressortent aujourd'hui en salles Le Privé. Qui eût cru qu'une transposition de Chandler dans la Californie des années 70, Schwarzy en slip jaune à la clé, s'avérerait l'une des adaptations les plus fidèles (dans l'esprit) à l'auteur? Philip Marlowe, interprété ici par un Elliott Gould à la nonchalance insoumise tutoyant la perfection, révèle peu à peu à son idéalisme informé sous une composition smart-ass, la conscience que l'intégrité ne sera pas récompensée sous le soleil. Paul Thomas Anderson s'en souviendra pour son Inherent Vice. Le film, élaboré comme une variation jazz sur un canevas plus tendu qu'il n'y paraît, offre une galerie de personnages inoubliables, étrangement réalistes dans leur outrance même (offrant un contraste malin avec le flegme de son détective ami des félins). Chemin sinueux faisant, la mélancolie gagne, s'esquisse le portrait d'une Amérique déphasée, inconnue à elle-même, où celui qui paraissait s'en foutre au plus haut se révèle visiblement le seul à se préoccuper d'autrui... à tout le moins de son chat. "There's a long goodbye, and it happens everyday..."

DANS LES SALLES

Le détective Philippe Marlowe n’a pas de chance. Pendant qu’il accompagne son ami Terry Lennox au Mexique, la femme de celui-ci est retrouvée morte. De retour à Los Angeles, Marlowe est bouclé pour complicité de meurtre, puis relâché lorsqu’on apprend le suicide de Lennox qui a rédigé des aveux. Bien décidé à innocenter son ami défunt, Marlowe se lance dans une enquête effrénée qui le conduira à côtoyer un alcoolique notoire, un gardien de parking spécialiste en imitations ringardes, un caïd patibulaire et toute une galerie de personnages plus cinglés les uns que les autres. Mais pire que tout : le chat de Marlowe s’est fait la malle…  (lire la suite)