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Actualités - Cinéma

La Fin du jour

Julien Duvivier est une personnalité sombre dont la filmographie reflète bien souvent sa vision pessimiste de l’humanité. La Fin du jour, réalisé à la veille de la guerre, est l'une de ses oeuvres les plus amères et dures mais dans un même temps l'une des rares où il laisse percer son humanité et même une certaine forme de tendresse. La Fin du jour est une œuvre qui traite de la vieillesse avec une sécheresse rare, qui parle de la peur de la fin, de cette angoisse qui se transforme parfois en haine. Mais en prenant des acteurs vieillissants et oubliés pour héros, il évoque aussi l'amour du jeu et cette passion dévorante pour l'art et le public qui porte ces hommes et ces femmes jusqu'à leur dernier souffle. Duvivier connaît parfaitement le monde des comédiens, lui qui a dirigé les monstres sacrés de l’époque (Gabin, Harry Baur, Fernandel...), lui qui plus jeune rêvait d’en être un. La Fin du jour est d’une subtile ironie, faisant jouer des cabots minables par trois des plus célèbres acteurs de l’avant-guerre : Louis Jouvet, Michel Simon et Victor Francen. Œuvre crépusculaire et âpre, c’est peut-être la quintessence de l’art de Duvivier. Des films de cette trempe, il y en a peu, et Duvivier peut se targuer d’en avoir réalisé une poignée, inoubliables. Il faut absolument découvrir ou redécouvrir La Belle équipe, Panique, Voici le temps des assassins et cette sublime Fin du jour et redonner à ce cinéaste la place qu’il mérite au panthéon du cinéma français. On saluera donc une nouvelle fois Les Acacias et Pathé qui nous permettent actuellement de retrouver ces quatre chefs-d'oeuvre en salle dans des versions magnifiquement restaurées.

DANS LES SALLES

la fin du jour
UN FILM DE julien duvivier (1939)

DISTRIBUTEUR : PATHE
DATE DE SORTIE : 20 AVRIL 2016

La Chronique du film


 

L'abbaye de Saint-Jean-La-Rivière accueille une maison de retraite pour comédiens nécessiteux. C'est une institution un brin stricte, mais qui est un véritable refuge pour ces oubliés de la scène. C'est pourquoi le directeur cache aux pensionnaires que l'établissement, fortement déficitaire, est menacé de fermeture. Ignorants de la menace, trois fortes personnalités se déchirent : Raphaël Saint-Clair (Louis Jouvet), Gilles Marny (Victor Marny) et Cabrissade (Michel Simon). Cabrissade s'en prend à Marny en imaginant chaque jours de nouveaux coups pendables à son endroit. Il faut dire que Marny, acteur talentueux mais qui n'a jamais rencontré le succès, prend de haut Cabrissade et ne manque pas de lui rappeler qu'il n'a été durant sa carrière qu'une doublure n'ayant jamais eu l'occasion de monter sur scène. Si Marny méprise Cabrissade, il hait Saint-Clair car ce dernier, séducteur sans vergogne, lui a ravi son épouse. Marny n'a plus jamais aimé depuis ; mais ce qui le ronge c'est de ne pas savoir si sa femme, morte peu après leurs séparation lors d'une partie de chasse, a été victime d'un accident ou si elle s'est suicidée parce que Saint-Clair l'aurait quitté pour une nouvelle conquête... (Lire la suite)

Par Olivier Bitoun - le 19 avril 2016

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