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Actualités - Cinéma

Exodus

15 ans à peine après la libération des camps de la mort nazis, le cinéma occidental (surtout américain, il faut le dire), toujours animé par une mauvaise conscience concernant l'extermination des Juifs d'Europe, s'est pris de sympathie pour le combat national juif en terre de Palestine. Cette empathie s'exprima dans tous les genres, du péplum aux films historiques contemporains. Parmi les quelques films que l'on pourrait facilement taxer de propagandistes, on pourra retenir une production intelligente et même visionnaire qui ne tombe jamais ou presque dans la facilité. Basé sur un best-seller qui racontait un morceau d'Histoire fort et rassembleur (et constitutif de l'identité du jeune État hébreu), Exodus narre le périple du célèbre bateau affrété clandestinement en Méditerranée - qui emmena des Juifs d'Europe des camps d'internement à Chypre vers la Palestine occupée par l'Empire britannique - jusqu'aux premiers combats armés qui suivirent la proclamation d'indépendance de l'État d'Israël. C'est au grand Otto Preminger que l'on doit la mise en scène grandiose de cette fresque superbe et au casting fabuleux emmené par un Paul Newman à la beauté sidérante. Le cinéaste évite le lyrisme facile et présente avec une sècheresse coutumière - et une fluidité sans pareille dans l'action et les mouvements de caméra - des personnages pris dans leur complexité et dans leurs contradictions. Si Exodus est clairement pro-israélien (dans le sens où l'établissement de cet État ne souffre d'aucune contestation), il brosse un tableau plutôt juste des enjeux en présence et ne dissimule en rien l'action violente de groupes terroristes juifs au sein du mouvement national de libération. Enfin, par l'entremise de deux drames personnels croisés, Preminger clôt son œuvre sur un message hélas toujours d'actualité en confrontant un peuple réconcilié (apparemment) avec son passé historique mais qui se condamne à une aventure guerrière sans fin à un autre peuple contraint de souffrir, souvent exploité par des "amis" malintentionnés et toujours en quête d'une terre dont il fut en partie dépossédé.

DANS LES SALLES

exodus
UN FILM D'otto preminger (1960)

DISTRIBUTEUR : SWASHSBUCKLER FILMS
DATE DE SORTIE : 11 MAI 2016

La Page du distributeur

La Chronique du film


Juillet 1947. Chypre, sous mandat britannique, est présentement transformée en immense camp d’internement pour réfugiés juifs. Tandis que se profile la session de vote de l’Assemblée Générale des Nations Unies pour la partition de la Palestine entre un État juif et un État arabe, Kitty Fremont (Eva Marie Saint), infirmière américaine veuve d’un correspondant de guerre, rend visite au Général Sutherland (Sir Ralph Richardson), chef de l’état-major anglais sur l’île et ami de son défunt mari. Citoyen du monde aussi humain et tolérant que peut être obtus et antisémite son aide de camp, le Colonel Caldwell (Peter Lawford), Sutherland convainc Kitty de consacrer de son temps à aider les malheureux réfugiés entassés au camp de Caraolos. Elle y rencontrera la jeune Karen (Jill Haworth), une adolescente de 14 ans adoptée par un couple de Danois qui sut lui éviter la déportation et qui aujourd’hui cherche à retrouver son père biologique en regagnant pour cela la Palestine... (Lire la suite)

Par Ronny Chester - le 10 mai 2016

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