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Actualités - Cinéma

Cycle Fassbinder partie 1

Il fut l'enfant terrible du renouveau du cinéma allemand, celui qui finit par payer de sa propre vie l’intensité de son engagement. Comme son idole Sirk, si l'on en croit la manière dont il le présente en un autoportrait à peine déguisé : cinéphile d'abord, homme de théâtre ensuite, cinéaste enfin. Entouré d’une troupe d’amis formés autour de l’Antiteater, Rainer Werner Fassbinder rêvait de constituer sur les planches et au cinéma une famille de substitution. Il s’obligeait ainsi à mettre en scène sans relâche, dans des conditions d’abord spartiates, des cris de rage et du cœur, exprimant le désarroi idéologique d’une génération, un sens de l’aliénation non seulement collective mais intime. Fassbinder est le grand cinéaste de l’exploitation des sentiments, de la perte de soi dans des rapports amoureux, filiaux, amicaux fondés sur (et nourrissant) des inégalités de pouvoir. Le témoin tendrement cruel, cruellement tendre, du destin de victimes du mélodrame qu’est à ses yeux la scène sociale et personnelle (les deux étant chez lui catégories indistinctes). Faisant, comme il le disait de Sirk, des films non pas « sur », mais « avec » : des fleurs, des larmes, du sang, de la lumière, de la haine et de l’amour, de beaux hommes et de belles femmes, des personnes « laides » aussi (mais jusque dans la « laideur », d’un décor par exemple, il trouvait une beauté plus fondamentale que le goût sûr), des riches et des pauvres, des bons et des mauvais en un sens, unis par de terribles liens de co-dépendance. Avec génie finalement, un feu sacré auquel il a fini par lui-même se brûler.

C’est un bien beau cadeau que Carlotta fait aux cinéphiles de ressortir en salle ces sept films amorçant une trajectoire interrompue certes mais remarquablement dense et cohérente. Et l'événement Fassbinder ne s'arrête pas là : une seconde salve de sept rééditions salles est prévue le 2 mai et Carlotta sort en parallèle ces deux cycles en deux imposants coffrets Blu-ray dont voici le test du premier. Quant à la Cinémathèque française, elle vient d'entamer une grande rétrospective  consacrée au cinéaste.

LES FILMS DU CYCLE :

1969 : L'Amour est plus froid que la mort (Liebe ist kälter als der Tod)
1969 : Le Bouc (Der Katzelmacher)
1971 : Prenez garde à la sainte putain (Warnung vor einer heiligen Nutte)
1971 : Le Marchand des quatre saisons (Händler der vier Jahreszeiten)
1972 : Les Larmes amères de Petra von Kant (Die bitteren Tränen der Petra von Kant)
1974 : Martha   
1974 : Tous les autres s'appellent Ali (Angst essen Seele auf)

DANS LES SALLES

CYCLE FASSBINDER PARTIE 1

DISTRIBUTEUR : CARLOTTA
DATE DE SORTIE : 18 avril 2018

La Page du distributeur

Par Dvdclassik - le 19 avril 2018

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