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Actualités - Cinéma

Cléo de 5 à 7

Dans son deuxième long métrage pour le cinéma, Agnès Varda se joue du destin, joue avec lui. La fatalité s’abat sur Cléo ? Alors Varda va lui offrir de la vie, des hasards, des rencontres, des imprévus qui viennent bousculer ce qui était écrit. Cléo de 5 à 7 ce n’est que ça : de la vie, de l’insolence, de l’humour, de la poésie, de la légèreté. C’est un film triste mais heureux, un film au désespoir bien prégnant mais où celui-ci est malmené par une fraîcheur, un désir, un plaisir qui explosent de chaque plan. Le film joue ainsi d’une grande palette de sentiments, d’émotions. C’est imprévisible et étrange mais c’est aussi profondément familier.

Cléo de 5 à 7 a la grâce. Une grâce qui tient à la présence de Corinne Marchand, éblouissante, mystérieuse et glacée. Une présence rare, une véritable star en puissance qui sera malheureusement si peu, si mal utilisée. Il y a bien sûr la beauté du regard porté par Varda sur son héroïne, sur les passants, sur Paris. Un regard qui est celui d’une grande photographe : les cadres sont magnifiques, précis, ils savent pointer un détail pour faire vivre une scène, ils saisissent au vol une ambiance, un sentiment fugitif. Rarement Paris n’aura été aussi bien filmé, rarement des passants anonymes auront eu autant de vie sur un écran. A chaque instant, on sent un œil, une vision qui sont bien ceux d’une artiste majeure du cinéma français.

Cléo de 5 à 7 est aussi une merveille de construction, un récit fragmenté comme l’est son personnage. On découvre Cléo par ses rencontres avec les hommes. Ils sont comme des miroirs pour elle, qui reflètent une de ses personnalités : la mondaine, frivole ; l’artiste, passionnée ; l’amoureuse, surprise.

Cléo de 5 à 7 ressemble à une comédie musicale où la musique ne viendrait que de la beauté des plans, du rythme. Il y a d’ailleurs du Demy dans ce film, dans les blancs éthérés, dans les quelques ritournelles et les mélodies au piano (Michel Legrand joue d’ailleurs son propre rôle). En 1962, Agnès Varda proposait un film unique, n’ayant pas grand-chose en commun avec ce que le cinéma offrait alors. Ni dans le carcan du cinéma installé, ni dans le mouvement de la Nouvelle Vague, Cléo fait un pas de côté, entame une ballade inédite et emporte avec elle le spectateur.

Cléo de 5 à 7 ressort aujourd'hui en copie numérique restaurée. Précipitez vous dans les salles, vous ne le regretterez pas...

  

cléo de 5 à 7
Un film d'agnès varda (france, 1962)

DISTRIBUTEUR : CINE TAMARIS
DATE DE SORTIE : 19 MARS 2014

EN COPIE NUMERIQUE RESTAUREE

La Chronique de DVDClassik


Résumé :

Cléo (Corinne Marchand) attend les résultats d’examens médicaux. Persuadée d’avoir le cancer, elle tente de se rassurer chez une voyante… en vain. Frivole, la jeune chanteuse va tout faire pour taire ses angoisses... Le film se déroule le premier jour de l’été, le 21 juin 1961, en temps réel, de 17h à 18h30. En quête d’elle-même, Cléo déambule dans Paris, depuis la rue de Rivoli jusqu’à son appartement situé sur la rive gauche, depuis la gare Montparnasse jusqu’au Parc Montsouris.  Ce parcours est parsemé de rencontres, de visions, de révélations et d’émotions contradictoires. Influencé par Hans Baldung Grien, ce film est la peinture cinématographique d’un thème éternel : la beauté et la mort... (Lire la chronique)

Par Dvdclassik - le 19 mars 2014

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