Re: Le cinéma muet
Publié : 1 févr. 15, 02:16
Sherlock Holmes (Arthur Berthelet - 1916)
Sherlock Holmes est missionné pour récupérer des lettres compromettant un prince arabe qui a eu une liaison avec une jeune fille qui s'est suicidée. La soeur de celle-ci possède les fameux documents mais refuse de les donner. En parallèle, des malfrats cherchent eux aussi à mettre la main dessus.
Avec la venue de Francis Ford Coppola, c'était "LE" gros événement de cette troisième édition de Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque. Et pour cause, le film était considéré comme perdu avant d'être retrouvé l'an dernier dans les archives de la CF sous un mauvais référencement et sa diffusion cet après-midi était la première projection mondiale de cette exhumation.
Tourné aux états-unis en 1916, le film fut légèrement remonté en France pour sortir en 1920 sous la forme d'un sérial de 4 épisodes.
Cette version de Sherlock Holmes est très réputé puisqu'il s'agissait de la seule version où apparaissait l'acteur William Gillette qui fut l'incarnation du célèbre détective durant près de 40 ans (il monta d'ailleurs avec Sir Arthur Conan Doyle la pièce de théâtre qui sert de base à ce film). Pour beaucoup (dont Orson Welles), son interprétation était la meilleure.
Après donc presque 100 ans, on peut désormais se faire une idée plus précise de ce film mythique (des anglais ont fait le déplacement juste pour venir voir ce film !). Bah, ça reste un film de 1916 tourné par un cinéaste qui n'aura pas laissé une grande trace dans les dictionnaires de cinéma (une vingtaine de réalisations de 1915 à 1925, seul Who Have Made Love to Me a fait parler de lui à cause de la présence de l'écrivaine à scandales Mary MacLane). Il ne fallait donc pas attendre grand chose d'un point de vue cinématographique.
Le scénario suit un découpage "une acte = un décor" (la maison de la sœur ; le bureau de Sherlock ; une maison piégée ; le cabinet de Watson) avec un découpage très théâtral qui possède une gestion de l'espace inexistante, ce qui rend la première partie brouillonne. On a beaucoup de mal à savoir se situer dans la maison comme on se sait pas toujours qui se situe où par rapport à qui. Ca s'arrange cependant avec la suite et le final chez Watson est bien maîtrisé avec même quelques changements d'axes intéressants (pour passer d'une pièce à l'autre ou pour se situer derrière le feu d'une cheminée). Quelques raccords dans l'axe (en fondue enchaînée) et mêmes 2 travellings viennent agrémenter le style qui tente aussi quelques effets concluants dans la photographie (notamment dans le bureau de Moriarty).
L'histoire n'est souvent pas très crédible dans ses péripéties (les méchants sont vraiment nuls quand il s'agit de trouver un plan pour se débarrasser de Sherlock Holmes) mais c'est vrai que William Gillette ne manque pas de saveur dans son rôle emblématique même si on regrette d'être privé de la parole qui aurait rendu les déductions plus savoureuses.
La narration fait craindre le pire dans les 30 premières minutes mais se révèlent plus prenante par la suite (surtout la troisième dans la maison aux gaz). Les seconds rôles sont en revanche trop peu traités, à commencer par Watson quasiment absent. L'histoire d'amour est assez surprenante cela dit.
Voilà, on va surtout dire qu'il s'agit évidement d'une curiosité historique. Mais n'étant absolument connaisseur de l'univers de Sherlock Holmes, je ne suis sans doute pas le meilleur placé pour en parler.
Sherlock Holmes est missionné pour récupérer des lettres compromettant un prince arabe qui a eu une liaison avec une jeune fille qui s'est suicidée. La soeur de celle-ci possède les fameux documents mais refuse de les donner. En parallèle, des malfrats cherchent eux aussi à mettre la main dessus.
Avec la venue de Francis Ford Coppola, c'était "LE" gros événement de cette troisième édition de Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque. Et pour cause, le film était considéré comme perdu avant d'être retrouvé l'an dernier dans les archives de la CF sous un mauvais référencement et sa diffusion cet après-midi était la première projection mondiale de cette exhumation.
Tourné aux états-unis en 1916, le film fut légèrement remonté en France pour sortir en 1920 sous la forme d'un sérial de 4 épisodes.
Cette version de Sherlock Holmes est très réputé puisqu'il s'agissait de la seule version où apparaissait l'acteur William Gillette qui fut l'incarnation du célèbre détective durant près de 40 ans (il monta d'ailleurs avec Sir Arthur Conan Doyle la pièce de théâtre qui sert de base à ce film). Pour beaucoup (dont Orson Welles), son interprétation était la meilleure.
Après donc presque 100 ans, on peut désormais se faire une idée plus précise de ce film mythique (des anglais ont fait le déplacement juste pour venir voir ce film !). Bah, ça reste un film de 1916 tourné par un cinéaste qui n'aura pas laissé une grande trace dans les dictionnaires de cinéma (une vingtaine de réalisations de 1915 à 1925, seul Who Have Made Love to Me a fait parler de lui à cause de la présence de l'écrivaine à scandales Mary MacLane). Il ne fallait donc pas attendre grand chose d'un point de vue cinématographique.
Le scénario suit un découpage "une acte = un décor" (la maison de la sœur ; le bureau de Sherlock ; une maison piégée ; le cabinet de Watson) avec un découpage très théâtral qui possède une gestion de l'espace inexistante, ce qui rend la première partie brouillonne. On a beaucoup de mal à savoir se situer dans la maison comme on se sait pas toujours qui se situe où par rapport à qui. Ca s'arrange cependant avec la suite et le final chez Watson est bien maîtrisé avec même quelques changements d'axes intéressants (pour passer d'une pièce à l'autre ou pour se situer derrière le feu d'une cheminée). Quelques raccords dans l'axe (en fondue enchaînée) et mêmes 2 travellings viennent agrémenter le style qui tente aussi quelques effets concluants dans la photographie (notamment dans le bureau de Moriarty).
L'histoire n'est souvent pas très crédible dans ses péripéties (les méchants sont vraiment nuls quand il s'agit de trouver un plan pour se débarrasser de Sherlock Holmes) mais c'est vrai que William Gillette ne manque pas de saveur dans son rôle emblématique même si on regrette d'être privé de la parole qui aurait rendu les déductions plus savoureuses.
La narration fait craindre le pire dans les 30 premières minutes mais se révèlent plus prenante par la suite (surtout la troisième dans la maison aux gaz). Les seconds rôles sont en revanche trop peu traités, à commencer par Watson quasiment absent. L'histoire d'amour est assez surprenante cela dit.
Voilà, on va surtout dire qu'il s'agit évidement d'une curiosité historique. Mais n'étant absolument connaisseur de l'univers de Sherlock Holmes, je ne suis sans doute pas le meilleur placé pour en parler.