Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1998)
Publié : 12 déc. 03, 21:07
Allez, pour lancer un topic sur un film qui fasse moins l'unanimmité que "Les dents de la mer":lol:
En 1999, ce "fantôme de l'Opéra" vient "gâcher la fête" de la retrospective argento à la cinémathèque (selon les mots de Frederic Bonnaud dans les inrocks). Au moment ou il est célébré en France, ce dernier opus vient tout foutre en l'air. Pourtant, c'est un peu une relation amour/haine que je ressens vis à vis du film. Haine, parce qu'Argento est passé à côté de ce qui aurait pu être le film de sa vie. Poussiéreux et parfois bien mollasson, l'oeuvre déçoit en partie sur la forme: la blague critique récurente étant d'affirmer que ce "fantôme" ressemble aux téléfilms nazes de Lamberto Bava. Les scènes gores sont parfois pitoyables, et un espèce de clip Kitch d'Asia Argento sur les toits de l'Opéra laisse franchement réveur. Autre problème de fond: Julian Sands est minable et ridicule de bout en bout... Ce fantôme ne gagne rien à son visage humain.
Alors pourquoi de l'amour quand mème? Thématiquement, le film est très fort... S'il y a une certaine distance vis à vis des jeux sados-masochistes de "Stendhal", Dario n'hésite pas ici à faire un transfet direct de son rapport à sa fille, et ça en est extrèmement troublant . Argento voit ce récit comme un passage de témoin... L'héroîne, c'est Asia, en espèce de symbôle virginal. Le fantôme est l'initiateur maudit, vivant dans les bas fonds et l'ombre (élevé par les rats comme le pengouin de "batman returns", dont le générique du film est un plagiat, il perpétue aussi le rapport aux animaux instaurés dans les films fantastiques du réal), hors de la lumière, qui, à la fois figure de père et d'amant, va éveiller la jeune chanteuse. Aboutissement du récit, le final en est extrèmement émouvant.
La relation télépathique, déjà abordé par Argento, donne lieu à de très belles scéquences ici, matière à un trouble très fort. Alors la forme ne peut s'empécher de s'emballer malgré tout, et donner lieu à de très belle scènes. Quand Asia chante seule sur scène, quand Argento reprend les références picturales sur les petis rats de Paris et les rend iconoclastes en révélant les pédophiles pervers dans son arrière fond, quand il lance sa caméra à toute allure dans ses souterrains mystérieux, filme l'intimité des deux personnages dans leur cachette... C'est un film de vieux, un film fatigué, dont on sort sans conteste à de maintes reprises, mais qui dégage aux détours de plusisurs plans, de plusieurs scènes, une forme de sagesse, un humour, une poésie et une beauté qui touche bien plus que ce que l'on voit dans nos plats ordinaires. Argento, comme tout cinaste de la fascination, ne peut empécher d'attirer mème dans ce qu'il livre de moins convaincant.
C'est sans nul doute le moins réussis des Argento que j'ai vu, et pourtant, je suis dans l'incapacité de lui mettre moins de 3/6...
En 1999, ce "fantôme de l'Opéra" vient "gâcher la fête" de la retrospective argento à la cinémathèque (selon les mots de Frederic Bonnaud dans les inrocks). Au moment ou il est célébré en France, ce dernier opus vient tout foutre en l'air. Pourtant, c'est un peu une relation amour/haine que je ressens vis à vis du film. Haine, parce qu'Argento est passé à côté de ce qui aurait pu être le film de sa vie. Poussiéreux et parfois bien mollasson, l'oeuvre déçoit en partie sur la forme: la blague critique récurente étant d'affirmer que ce "fantôme" ressemble aux téléfilms nazes de Lamberto Bava. Les scènes gores sont parfois pitoyables, et un espèce de clip Kitch d'Asia Argento sur les toits de l'Opéra laisse franchement réveur. Autre problème de fond: Julian Sands est minable et ridicule de bout en bout... Ce fantôme ne gagne rien à son visage humain.
Alors pourquoi de l'amour quand mème? Thématiquement, le film est très fort... S'il y a une certaine distance vis à vis des jeux sados-masochistes de "Stendhal", Dario n'hésite pas ici à faire un transfet direct de son rapport à sa fille, et ça en est extrèmement troublant . Argento voit ce récit comme un passage de témoin... L'héroîne, c'est Asia, en espèce de symbôle virginal. Le fantôme est l'initiateur maudit, vivant dans les bas fonds et l'ombre (élevé par les rats comme le pengouin de "batman returns", dont le générique du film est un plagiat, il perpétue aussi le rapport aux animaux instaurés dans les films fantastiques du réal), hors de la lumière, qui, à la fois figure de père et d'amant, va éveiller la jeune chanteuse. Aboutissement du récit, le final en est extrèmement émouvant.
La relation télépathique, déjà abordé par Argento, donne lieu à de très belles scéquences ici, matière à un trouble très fort. Alors la forme ne peut s'empécher de s'emballer malgré tout, et donner lieu à de très belle scènes. Quand Asia chante seule sur scène, quand Argento reprend les références picturales sur les petis rats de Paris et les rend iconoclastes en révélant les pédophiles pervers dans son arrière fond, quand il lance sa caméra à toute allure dans ses souterrains mystérieux, filme l'intimité des deux personnages dans leur cachette... C'est un film de vieux, un film fatigué, dont on sort sans conteste à de maintes reprises, mais qui dégage aux détours de plusisurs plans, de plusieurs scènes, une forme de sagesse, un humour, une poésie et une beauté qui touche bien plus que ce que l'on voit dans nos plats ordinaires. Argento, comme tout cinaste de la fascination, ne peut empécher d'attirer mème dans ce qu'il livre de moins convaincant.
C'est sans nul doute le moins réussis des Argento que j'ai vu, et pourtant, je suis dans l'incapacité de lui mettre moins de 3/6...