Du Silence et des Ombres (Robert Mulligan - 1962)
Publié : 29 nov. 03, 11:16
Le sujet qu'on nous vend maintenant (le racisme dans le sud américain), l'implication de Gregory Peck en tant qu'acteur de gauche, l'adaptation d'un Pullitzer et le titre français super pompeu peuvent laisser craindre au gros pensum réalisé en plein débat sur les droits civiques... Je n'avais vu de Mulligan que "The Man on the Moon", donc difficile de se faire une réelle idée, mais elle commence à se préciser désormais!
"To Kill a Mocking Bird" débute rien de moins que par le plus beau générique qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie dans un film! A partir d'objets issus de la boite secrète d'un enfant, et dont on ne connait pas encore la signification, Stephen Frankfurt représente cette enfance cernée par l’étrange et la violence, tout en dégageant l’impression de l’éternité,via la mise en valeur des objets de la boite et de la confection d’un dessin. Accompagné par une très belle musique d'Elmer Bernstein, la barre est placée très haute d'entrée... Me concernant, c'est typiquement le genre de films ou je me dis dés les premiers plans que je l'adorerait. Quand Mulligan plonge sa caméra de ses arbres à sa petite bourgade du sud post-dépression, le décor se met à vivre sur le champs avec énormément de délicatesse et de force poétique. On voit les choses par le prisme de l'enfance, les journées y durent 24 heures, mais paraissent plus longues. C'est ce que nous raconte une très belle voix off féminine, qui nous présente à elle mème, en tant que petite fille. Jean Louise Finch est alors "Scout", et il sera dur d'oublier la petite Mary Badham.
Le film raconte trois histoire distinctes: celle d'un père qui impose une image à ses enfants (alors qu'elle est mise à mal socialement), celle de ces mèmes enfants découvrant l'injustice face au procès du noir Tom Robinson, accusé de viol et défendu par leur père avocat, puis enfin une dernière qui parcoure tout le film, celle de "Boo" Radley, espèce de mythe de l'enfance terré dans une maison voisine. Les trois récits ne se mêlent pas toujours à égale bonheur, mais le spectateur n'en est pas forcément dérangé... C'est que le film n'échappe pas forcément toujours aux à prioris énoncés plus haut. Le procès de Robinson, qui dure une bonne demi-heure, casse un peu la dynamique du film... Si tout le reste est vu à travers des yeux d'enfants, on sent aussi que les auteurs du film ne passeront pas à côté du message qu'ils tentent à faire passer au moment ou le pays est en débat. Ces scènes de procès ont énormément influancées le récent "La Neige tombait sur les cèdres", dans leur teneur plus que la mise en scène, puisque ici la nuance est moins présente: Gregory Peck et son réquisitoire est une grosse leçon donné au spectateur, et l'acteur quitte le prétoire avec toute la communauté noire debout pour lui rendre hommage... Pour rester en comparaison avec "La neige...", c'est un peu comme si Atticus Finch était l'ancêtre d'Arthur Chambers plus que d'Ismahel.
On préfèrera retenir d'autres moments de ce très beau film, plutôt que cette demi-heure isolée... Ceux d'un film qui n'est pas sans rappeler par moments "La nuit du chasseur" ou « Moonfleet », lorsqu'il traverse des forêts nocturnes qui deviennent inquiétante, quand les enfants sont cernés par des ombres et des fantômes. Les images d'enfants observant leur père, personnage intellectuel quise dit trops vieux pour jouer au foot se dresser un peu isolé face à la population, se faire cracher dessus. La scène du chien enragé devient la plus emblématique à ce niveau. Apprentissage, mythologie fantastique et création du souvenir... Le tout pour nous laisser une oeuvre qui s'impose comme un vrai classique. Elle doit faire le bonheur des après-midi de la télé américaine, surprenant qu’elle ne l’ait pas faite plus ici !
5/6
"To Kill a Mocking Bird" débute rien de moins que par le plus beau générique qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie dans un film! A partir d'objets issus de la boite secrète d'un enfant, et dont on ne connait pas encore la signification, Stephen Frankfurt représente cette enfance cernée par l’étrange et la violence, tout en dégageant l’impression de l’éternité,via la mise en valeur des objets de la boite et de la confection d’un dessin. Accompagné par une très belle musique d'Elmer Bernstein, la barre est placée très haute d'entrée... Me concernant, c'est typiquement le genre de films ou je me dis dés les premiers plans que je l'adorerait. Quand Mulligan plonge sa caméra de ses arbres à sa petite bourgade du sud post-dépression, le décor se met à vivre sur le champs avec énormément de délicatesse et de force poétique. On voit les choses par le prisme de l'enfance, les journées y durent 24 heures, mais paraissent plus longues. C'est ce que nous raconte une très belle voix off féminine, qui nous présente à elle mème, en tant que petite fille. Jean Louise Finch est alors "Scout", et il sera dur d'oublier la petite Mary Badham.
Le film raconte trois histoire distinctes: celle d'un père qui impose une image à ses enfants (alors qu'elle est mise à mal socialement), celle de ces mèmes enfants découvrant l'injustice face au procès du noir Tom Robinson, accusé de viol et défendu par leur père avocat, puis enfin une dernière qui parcoure tout le film, celle de "Boo" Radley, espèce de mythe de l'enfance terré dans une maison voisine. Les trois récits ne se mêlent pas toujours à égale bonheur, mais le spectateur n'en est pas forcément dérangé... C'est que le film n'échappe pas forcément toujours aux à prioris énoncés plus haut. Le procès de Robinson, qui dure une bonne demi-heure, casse un peu la dynamique du film... Si tout le reste est vu à travers des yeux d'enfants, on sent aussi que les auteurs du film ne passeront pas à côté du message qu'ils tentent à faire passer au moment ou le pays est en débat. Ces scènes de procès ont énormément influancées le récent "La Neige tombait sur les cèdres", dans leur teneur plus que la mise en scène, puisque ici la nuance est moins présente: Gregory Peck et son réquisitoire est une grosse leçon donné au spectateur, et l'acteur quitte le prétoire avec toute la communauté noire debout pour lui rendre hommage... Pour rester en comparaison avec "La neige...", c'est un peu comme si Atticus Finch était l'ancêtre d'Arthur Chambers plus que d'Ismahel.
On préfèrera retenir d'autres moments de ce très beau film, plutôt que cette demi-heure isolée... Ceux d'un film qui n'est pas sans rappeler par moments "La nuit du chasseur" ou « Moonfleet », lorsqu'il traverse des forêts nocturnes qui deviennent inquiétante, quand les enfants sont cernés par des ombres et des fantômes. Les images d'enfants observant leur père, personnage intellectuel quise dit trops vieux pour jouer au foot se dresser un peu isolé face à la population, se faire cracher dessus. La scène du chien enragé devient la plus emblématique à ce niveau. Apprentissage, mythologie fantastique et création du souvenir... Le tout pour nous laisser une oeuvre qui s'impose comme un vrai classique. Elle doit faire le bonheur des après-midi de la télé américaine, surprenant qu’elle ne l’ait pas faite plus ici !
5/6