Hiroshi Inagaki (1905-1980)
Publié : 1 oct. 18, 11:21
Souvent connu pour ses films des années 50 avec Toshiro Mifune, et parfois très académique, Hiroshi Inagaki a pourtant une carrière bien plus riche qui a commencé dès la fin des années 20.
Ma mère dans les paupières (1931)
Un jeune ronin se rend à Edo dans l'espoir de retrouver sa mère qui l'a abandonné quand il avait 5 ans.
Je connaissais deja l'histoire pour avoir vu une autre version plus tardive signé Tai Kato, formidablement réalisé mais dont la dimension mélo était très rapidement fatigante. Cette première adaptation d'un roman contemporain s'avère largement plus satisfaisante dans son sentimentalisme. Au delà de l'avantage d'être un film muet (évacuant la difficulté des dialogues dégoulinant), l'approche est de toute façon moins dans le chantage émotionnelle avec plus d'accents mis sur l'humanisme de l'histoire et les errements des personnages. A l'image d'une ouverture de 10 minutes sur des personnages qui disparaitrons une fois le héros bien établi aux yeux du spectateur (alors qu'ils seront plus présent dans le remake), Inagaki privilégie les rencontres éphémères, fait preuve d'un joli sens de la concision et saisit avec aisance l'émotion naissante sans s'y attarder. Il ne faut pas beaucoup de minutes pour s'émouvoir de la rencontre avec la vieille prostituée par exemple grâce à une belle gestion des décors et du découpage où la tristesse soudaine de cette femme est évoquée visuellement par un changement d'axe brutal, la montrant de dos devant une façade écrasante.
Loin du classicisme, et de l'académisme, de ses films plus tardifs, son style est ici plus découpé, plus dynamique et parvient à rendre vivante la séquence du face à face entre le héros et la propriétaire d'un restaurant. Le montage devient l'écho des sentiments des personnages et s’accélère progressivement jusqu'à l'explosion quand la fille de cette dernière entre en jeux. Il faut dire que les acteurs sont tous justes et touchants, sans tomber dans le pathos démonstratifs, Chiezo Kataoka en tête. Et ça marche puisque la fin ferait presque verser sa petite larme en étant au contraire tout en retenu. Sans doute car le cinéaste privilégie la délicatesse à la mièvrerie.
Une très belle découverte, délicieusement accompagnée au piano, où Inagaki trouve le ton juste sur une histoire pourtant improbable.
Ma mère dans les paupières (1931)
Un jeune ronin se rend à Edo dans l'espoir de retrouver sa mère qui l'a abandonné quand il avait 5 ans.
Je connaissais deja l'histoire pour avoir vu une autre version plus tardive signé Tai Kato, formidablement réalisé mais dont la dimension mélo était très rapidement fatigante. Cette première adaptation d'un roman contemporain s'avère largement plus satisfaisante dans son sentimentalisme. Au delà de l'avantage d'être un film muet (évacuant la difficulté des dialogues dégoulinant), l'approche est de toute façon moins dans le chantage émotionnelle avec plus d'accents mis sur l'humanisme de l'histoire et les errements des personnages. A l'image d'une ouverture de 10 minutes sur des personnages qui disparaitrons une fois le héros bien établi aux yeux du spectateur (alors qu'ils seront plus présent dans le remake), Inagaki privilégie les rencontres éphémères, fait preuve d'un joli sens de la concision et saisit avec aisance l'émotion naissante sans s'y attarder. Il ne faut pas beaucoup de minutes pour s'émouvoir de la rencontre avec la vieille prostituée par exemple grâce à une belle gestion des décors et du découpage où la tristesse soudaine de cette femme est évoquée visuellement par un changement d'axe brutal, la montrant de dos devant une façade écrasante.
Loin du classicisme, et de l'académisme, de ses films plus tardifs, son style est ici plus découpé, plus dynamique et parvient à rendre vivante la séquence du face à face entre le héros et la propriétaire d'un restaurant. Le montage devient l'écho des sentiments des personnages et s’accélère progressivement jusqu'à l'explosion quand la fille de cette dernière entre en jeux. Il faut dire que les acteurs sont tous justes et touchants, sans tomber dans le pathos démonstratifs, Chiezo Kataoka en tête. Et ça marche puisque la fin ferait presque verser sa petite larme en étant au contraire tout en retenu. Sans doute car le cinéaste privilégie la délicatesse à la mièvrerie.
Une très belle découverte, délicieusement accompagnée au piano, où Inagaki trouve le ton juste sur une histoire pourtant improbable.