Dvdclassik : cinéma et DVD

Phnom&Penh a écrit :

Farnaby a écrit :Non, ce n’est pas un fait : dire que le regard a changé à cause d’un attentat, d’une loi, d’une association et de la « représentation des médias », c’est une opinion, une opinion d’ailleurs qui mêle causes, conséquences et tautologie. Une autre opinion possible serait de dire que si la représentation « des hommes arabes dans l’ensemble des espaces sociaux est très négative », c’est parce des événements comme les viols de masse en Allemagne et le harcèlement sexuel dans certains quartiers de Paris, des réalités comme la multiplication des femmes voilées dans les rues de France, ont ouvert les yeux / changé la perception sur la question de la virilité, de la condition de la femme, de la sexualité des « hommes arabes ».

Si j'ai cité l'article, c'est parce qu'il développe un regard sur un point peu abordé par ailleurs sur le film. Ce n'est pas pour faire débuter une conversation très générale qui, pour le coup, serait vraiment ce qu'on reprochait au départ, soit de parler de tout sauf du film, et de faire la critique de la critique, peut-être même sans avoir vu le film
On pourrait d'ailleurs dire aussi que la petite ou moyenne bourgeoisie maghrébine décrite dans le film, non seulement aujourd'hui n'est pas mal vue, mais fait partie de la population avec un regard indifférent.

Certes. Je réagissais seulement à l’affirmation « c’est un fait » car pour moi c’est une opinion. Je n’ai moi-même pas vu le film, mais indépendamment de son discours politique (s’il y en a un), indépendamment du biais idéologique éventuel de l’article et indépendamment de l’opinion de chaque spectateur, j’ai l’impression qu’effectivement il doit être / serait intéressant d’aborder le film par ce thème de « l’homme arabe ».

Farnaby a écrit :

Phnom&Penh a écrit : Si j'ai cité l'article, c'est parce qu'il développe un regard sur un point peu abordé par ailleurs sur le film. Ce n'est pas pour faire débuter une conversation très générale qui, pour le coup, serait vraiment ce qu'on reprochait au départ, soit de parler de tout sauf du film, et de faire la critique de la critique, peut-être même sans avoir vu le film
On pourrait d'ailleurs dire aussi que la petite ou moyenne bourgeoisie maghrébine décrite dans le film, non seulement aujourd'hui n'est pas mal vue, mais fait partie de la population avec un regard indifférent.

Certes. Je réagissais seulement à l’affirmation « c’est un fait » car pour moi c’est une opinion. Je n’ai moi-même pas vu le film, mais indépendamment de son discours politique (s’il y en a un), indépendamment du biais idéologique éventuel de l’article et indépendamment de l’opinion de chaque spectateur, j’ai l’impression qu’effectivement il doit être / serait intéressant d’aborder le film par ce thème de « l’homme arabe ».

Il n’y a je crois absolument aucun discours politique dans le film. Ce qui en quelques sortes peut constituer un discours politique.

Supfiction a écrit :Il n’y a je crois absolument aucun discours politique dans le film. Ce qui en quelques sorte peut constituer un discours politique.

Il n'y a aucun discours politique même si en creux le film porte une vision hédoniste du monde. En revanche, sur le plan "politique des auteurs", ce film est déjà un monument :comment un auteur reconnu fait un film de trois heures sur un scénario digne d'un épisode d'Hélène et les garçons et prévoit une suite du même ordre. Quelque part c'est puissant et il fallait oser. Et j'insiste, sur le plan cinématographique, le film tient la route.

Très curieux de voir le retour du soldat (dont l'absence planant sur ce premier volet est à mon sens sa plus grande réussite). Je ne serais pas surpris que le Canto Due dépasse de très loin le Uno...

Et d'ailleurs cette suite elle a déjà été tournée ?
Un film coupé en deux parties...

J'ai un peu la flemme de me refaire l'historique de toutes les news parues ces dernières années, mais il me semble qu'il en était question, non ? Du genre, au lieu de ne faire qu'un film, Kechiche en avait fait deux, et ça posait même problème...

Oui c'est ça

reuno a écrit :Et d'ailleurs cette suite elle a déjà été tournée ?

Oui, la suite est tournée. Quant à savoir si ça sortira un jour... (L'échec du "canto uno" risque d'obérer les chances de sortie du suivant, même si le matériel existe).

Il a tellement fait peu d'entrée ?
Et un tel insuccès pour ce type de film, est ce que ça empêcherait la sortie de sa suite ? C'est Kechiche, Palme d'or, César, tout ça. Et puis il a reçu un bel accueil critique si je ne m'abuse.

Le film se suffit à lui même. Mais savoir qu'il existe une suite qui ne sortirait pas, ça me rendrait cinéphiliquement malade.

Pour l'instant, Kechiche est surtout en conflit juridique avec France Televisions. Après la décision du tribunal, il terminera son montage. Je suis confiant sur la sélection du film dans un festival et sur sa sortie.

Le concert de louanges des classikiens me fait hésiter malgré mes réserves:le film est diffusé demain soir à proximité...mais après avoir revu La vie d'Adèle , je pense que je n'aurai pas le courage de m'immerger à nouveau dans le cinéma de Kechiche du moins dans une salle.Peut-être en fragmentant lors de sa diffusion TV? Les histoires de durée sont bizarres: pour certains films, je ne suis pas du tout effrayé ( Cimino, Bela Tarr, Bergman, Tarkovski, etc...) pour d'autres mon esprit s'enfuit assez vite ailleurs...
Je me réserve pour les sorties cannoises avec les films de Farhadi et Brizé.

Jeremy Fox a écrit :

Mosin-Nagant a écrit : Point du tout. Beaucoup trop lumineux pour le comparer au film de Noé.
Enfin, à mon humble avis.

Ah non pitié ; pas de comparaison aussi hasardeuses Je n'ose imaginer que le Kechiche soit aussi chiant que le film de Noé.

Ah oui effectivement après vision des deux, cette comparaison était effectivement totalement à côté de la plaque. Pour ma part le Kechiche est un petit miracle cinématographique, un film solaire impressionnant de maîtrise, de sensualité et de naturel. Si tous les acteurs sont géniaux, Shaïn Boumedine nous offre là avec Amin l'un des personnages les plus attachants du cinéma français. Rien que ça. Et du coup j'ai hâte de voir la suite de ses pérégrinations.

D'ailleurs, je ne vois pas la suite à l'affiche de la Mostra ; ce sera pour plus tard.

Et dire que Shaïn Boumedine et Ophélie Bau étaient des acteurs non-professionnels... Respect à eux ainsi qu'aux autres !.
J'en profite pour poster ici ce que j'ai écris vite fait dans les films du mois hier :




Gros coup de coeur pour Mektoub, my love : canto uno.
Première rencontre avec le cinéma d'Abdellatif Kechiche et je m'en souviendrai longtemps... Je n'ai pas vu les trois heures passer tant cette tranche de vie m'a captivé.
C'est ambitieux, généreux, immersif, lumineux... Il y a une sacrée énergie qui déborde de ce film. Vivement la suite !.

Enfin découvert hier. Et malgré la fatigue accumulée, ces 2h53 sont passées à une vitesse folle.
Parce que c'est quand même prodigieux ce que Kechiche parvient à capter. À un tel point que j'ai parfois eu cette impression enivrante et quasi hypnotique de revivre mon mois d'août 1997 ("Je suis Amine").
Après, j'avoue préférer quand Kechiche capte l'air du temps et les frémissements du désir amoureux, plutôt que les petits culs féminins. J'aime bien ça hein (Ophélie Bau porte très bien son patronyme...en fait, je crois être tombé amoureux de la quasi intégralité du casting féminin), mais au bout du 123ème gros plan sur de jeunes fessiers remuants, a commencé à apparaître un petit sentiment de lassitude chez ma personne.
Mais globalement, c'est une superbe oeuvre solaire et enfiévrée sur les corps en mouvement et la jeunesse en fête.

(comment je fais mon Flol)