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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 14:59
par Roy Neary
MJ a écrit :Il y a un côté " contre-vie" à ce topic qui en serait presque rafraîchissant si sa litanie ne devenait pas un peu glaçante.
Disons qu'il y a le topic Weinstein pour discuter (et dénoncer) des réelles discriminations et violences faites aux femmes avec de plus des exemples précis de personnalités qui se sont rendues coupables de de tels forfaits.

Et il y a ce topic où l'on peut venir dénoncer les dérives générées par la libération de la parole (salutaire, je crois que j'aurais toujours besoin de le préciser...) et surtout les tentations et les réflexes post-soviétiques auxquelles certaines personnes tendent à succomber.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 15:25
par tenia
C'est pas tant préciser que la libération est salutaire que d'essayer d'éviter d'user des Godwinesques "post soviétiques" et co qui serait bien (je trouve).
Pour le reste, en citant Breitbart pour appuyer une vision de la situation, ça véhicule quand même un certain positionnement.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 15:40
par Roy Neary
tenia a écrit :C'est pas tant préciser que la libération est salutaire que d'essayer d'éviter d'user des Godwinesques "post soviétiques" et co qui serait bien (je trouve).
Rien à voir avec le Point Goodwin.
Simplement la volonté claire de censurer a posteriori des documents et/ou des créations artistiques en retirant de l’œuvre tel ou tel personnage, à retirer même totalement l’œuvre dans sa totalité de la circulation, voire même à proférer telle ou telle interdiction pour l'avenir, s'apparente à un comportement doctrinaire propre à une pensée totalitaire. Et les Soviétiques étaient assez prompts et doués techniquement pour falsifier toutes sortes de documents à des visées de propagande, d'où la référence qui ne semble pas illégitime.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 15:46
par Mama Grande!
tenia a écrit :C'est pas tant préciser que la libération est salutaire que d'essayer d'éviter d'user des Godwinesques "post soviétiques" et co qui serait bien (je trouve).
Pour le reste, en citant Breitbart pour appuyer une vision de la situation, ça véhicule quand même un certain positionnement.
Encore une fois, je ne connaissais pas Breitbart et je suis tombé dessus un peu par hasard. Au-delà de ça, l’article ne fait que citer CNN. Alors certes, j’ai partagé car il se trouve que je suis d’accord avec cet article en particulier, comme il m’arrive d’être d’accord ou non avec des articles publiés ailleurs dans des média de gauche ou de droite.
Par ailleurs, je veux bien éviter le point Godwin etc..., mais l’approche qui consiste à valider ou non une œuvre en la réduisant à une idéologie est une méthode de propagande, il faut bien appeler un chat un chat. Bien-sûr, une chroniqueuse CNN n’a pas le même pouvoir de nuisance qu’un gouvernement, mais la volonté ne diffère pas. Ça peut être au service des idéologies communiste, libérale, conservatrice, progressiste, pacifiste ou impérialiste, ça ne change pas la volonté de censure.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 15:52
par Billy Budd
AtCloseRange a écrit :
Mama Grande! a écrit :It's a wonderful life! pas assez conforme?

http://www.breitbart.com/big-government ... e-retired/


Ca promet.
Je veux bien être du côté réac mais pas de là à lire un article de Breitbart! Sérieusement?
C'est ici donc
http://edition.cnn.com/2017/12/20/opini ... index.html
C’est d’autant plus ironique que comme l’avait déjà relevé Ellis il y a quelques années, pareille censure vient essentiellement de la gauche.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 17:51
par A serious man
Mama Grande! a écrit :
tenia a écrit :C'est pas tant préciser que la libération est salutaire que d'essayer d'éviter d'user des Godwinesques "post soviétiques" et co qui serait bien (je trouve).
Pour le reste, en citant Breitbart pour appuyer une vision de la situation, ça véhicule quand même un certain positionnement.
Encore une fois, je ne connaissais pas Breitbart et je suis tombé dessus un peu par hasard. Au-delà de ça, l’article ne fait que citer CNN. Alors certes, j’ai partagé car il se trouve que je suis d’accord avec cet article en particulier, comme il m’arrive d’être d’accord ou non avec des articles publiés ailleurs dans des média de gauche ou de droite.
Par ailleurs, je veux bien éviter le point Godwin etc..., mais l’approche qui consiste à valider ou non une œuvre en la réduisant à une idéologie est une méthode de propagande, il faut bien appeler un chat un chat. Bien-sûr, une chroniqueuse CNN n’a pas le même pouvoir de nuisance qu’un gouvernement, mais la volonté ne diffère pas. Ça peut être au service des idéologies communiste, libérale, conservatrice, progressiste, pacifiste ou impérialiste, ça ne change pas la volonté de censure.
Voila, je ne veux pas lire l'article de Breitbart, par contre l'article de la journaliste de CNN est déjà en lui même scintillant de connerie! Encore une fois on est dans la logique du procès ou le dossier ne serait instruit qu'a charge. On plaque une grille de lecture sans prendre vraiment la peine de contextualiser le film, on prend des détails isolés pour nourrir un argumentaire qui est largement réversible il suffit juste d'utiliser d'autres détails isolés, c'est de la paresse de l'intellectuel en plus de traduire une vision propagandiste de l'art (qui doit prouver sa conformité idéologique pour être accepté).

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 19:59
par Farnaby
tenia a écrit :C'est pas tant préciser que la libération est salutaire que d'essayer d'éviter d'user des Godwinesques "post soviétiques" et co qui serait bien (je trouve).
Pour le reste, en citant Breitbart pour appuyer une vision de la situation, ça véhicule quand même un certain positionnement.
C’est drôle, pendant 30 ans, le point Godwin a été utilisé par la « gauche » ou la « gauche radicale » pour décridibiliser leurs adversaires en les nazifiant. Maintenant que se manifeste et parfois s’impose un « progressisme totalitaire » fondé sur la logique des luttes des minorités, la moindre comparaison au communisme par exemple suscite des accusations de godwinisation... alors que nous ne faisons, comme ces chères féministes radicales qui voient dans un baiser (sur la bouche de la belle au bois dormant), un conte de Perrault, un personnage de Capra, un rouge à lèvres, un mot (mademoiselle, madame, patrimoine), une règle d’orthographe, etc. des marques d’oppression et de violences symboliques insupportables, nous ne faisons, dis-je, que tenter de rendre justice à la totalité de leur lutte intersectionnelle. Elles analysent tout, s’attaquent à tout, oeuvres d’art, gestes du quotidien, langue française, pour certaines elles souhaitent effacer, « retirer », réécrire, et on n’aurait pas le droit de trouver leur vision et leur action politique totalisante, voire totalitaire intellectuellement ? Quels sont les pensées et les régimes qui veulent effacer de l’histoire, mettre au rancart, faire table rase, empêcher de diffuser, changer la grammaire, l’orthographe, le vocabulaire, les histoires qu’on raconte aux enfants depuis deux mille ans pour créeer un monde meilleur et plus juste ? Si le féminisme est passé de luttes précises pour obtenir des droits précis (le droit de vote des femmes par exemple) ou des comportements (la moitié de la vaisselle) à une lutte globable qui entend modifier en profondeur tous les aspects de la vie, de la langue, de l’art et des fameuses « représentations », il faut qu’il accepte d’être envisagé comme une idéologie et un système, à tout le moins global et totalisant. C’est mon opinion politique d’affirmer que cette totalisation est fondamentalement totalitaire et que son destin, si elle venait à s’imposer, serait celui du communisme intellectuel, propre et sans goulag (c’est un immense progrès certes, mais...). Libre à quiconque de ne pas être d’accord avec mon analyse, mais je ne vois pas pourquoi l’on devrait se priver d’outils et de comparaisons quand la moindre féministe de la 25ème heure de CNN n’a aucun scrupule à nous livrer ses « analyses » sur la reprėsentation de la femme chez Capra en généralisant à tout va sur l’homme, la femme etc.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 20:09
par Supfiction
La langue française est riche. Employons les termes fanatique, dogmatique ou totalitaire et ça évitera les accusations de godwinisme et permettra de se concentrer sur le débat.
Oui la gauche ne s’était pas privé d’accuser à tort et à travers les uns de fachistes, les autres de S.S.. C’était demago et injustifié mais c’était une grosse vingtaine d’années après 1945.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 26 déc. 17, 22:40
par tenia
Exactement. On peut expliquer que c'est reac, contre productif, de la censure, mal placé, exagéré, totalitaire etc, sans revenir à chaque fois aux cocos facho etc.
Sans compter qu'à nouveau, il me parait un peu prompt de prendre un article ci et là et y déceler la preuve d'une tendance concrète de fond. A ma connaissance, les films de Capra n'ont jamais été aussi disponibles et je suppose que It's A Wonderful Life a été diffusé ce Noel dans les pays anglo saxons comme chaque année.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 27 déc. 17, 01:02
par A serious man
tenia a écrit : Sans compter qu'à nouveau, il me parait un peu prompt de prendre un article ci et là et y déceler la preuve d'une tendance concrète de fond.
Sauf que ce n'est pas un article isolé dans un ilot d'indifférence, bien au contraire. Après oui ont peut bien éviter les références a la Russie soviétique, mais si cela peut paraitre emphatique ce n'est pas une pertinence lorsque l'on commence a souhaiter une normatisation de l'art et de la culture pour l'éducation des masses. Ce n'est certes pas ce que dit la journaliste de CNN, mais d'autre ne se gênent pas pour le dire (cf l'article de libération sur Blow Up et encore une fois ce n'est pas un cas isolé)
tenia a écrit :A ma connaissance, les films de Capra n'ont jamais été aussi disponibles et je suppose que It's A Wonderful Life a été diffusé ce Noel dans les pays anglo saxons comme chaque année.
Ce qui ne change rien au fait que l'on voit apparaitre des appels a une forme plus ou moins assumés de censure. Est-ce que la censure est une réalité pour le moment? non mais elle peut le devenir, est-ce qu'elle va le devenir je ne suis pas devin donc je n'en sais rien, mais ça n'est pas une raison pour ne pas s'inquiéter de cette possibilité.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 27 déc. 17, 10:41
par Roy Neary
Quant à parler de Capra, il y a certaines personnes ignares qui feraient bien de réviser leurs classiques...
Comme par exemple aller voir du côté de New York - Miami et oser soutenir après que le personnage féminin est une pauvre victime discriminée alors que Claudette Colbert est une femme au fort tempérament qui tient la dragée haute à Gable. Barbara Stanwyck dans L'Homme de la rue ou Jean Arthur dans M. Smith au Sénat ne sont pas vues comme de petites choses maltraitées sans défense non plus (d'ailleurs avec ces actrices au caractère bien trempé, il aurait eu du mal). Mais je feins d'oublier que la complexité et les nuances ne font pas bon ménage avec un esprit idéologisé et borné.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 27 déc. 17, 11:25
par Watkinssien
Complètement. Même dans It's a Wonderful Life, on ne peut pas réduire le personnage de Donna Reed en simple femme aimante. Elle incarne tellement plus que ça.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 27 déc. 17, 12:07
par Supfiction
Non seulement Capra mais même La vie est belle.
Que lui reproche t-on déjà ?
seriously, if gorgeous, brilliant Mary had never met her George Bailey, would she have ended up working in a library? Worse than that, would she have been an old maid -- a fate apparently worse than death when the movie was made in 1946?
Que Donna Reed soit une vieille fille bibliothécaire parce qu’elle ne s’est pas mariée ? Capra dresse un portrait d’une femme non épanouie parce qu’elle n’a jamais trouvé l’amour tout simplement. Il n’a fait de Marie ni juste une bibliothécaire ni juste une simple vieille fille mais une vieille fille bibliothécaire vivant seule, fermée au monde, craintive et sans amour. C’est une somme de caractéristiques et d’attributs qui cumulés représentent ce que Capra, comme son époque mais aussi l’époque actuelle considère encore comme une vie non épanouie.

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 27 déc. 17, 16:25
par Mama Grande!
Supfiction a écrit :Non seulement Capra mais même La vie est belle.
Que lui reproche t-on déjà ?
seriously, if gorgeous, brilliant Mary had never met her George Bailey, would she have ended up working in a library? Worse than that, would she have been an old maid -- a fate apparently worse than death when the movie was made in 1946?
Que Donna Reed soit une vieille fille bibliothécaire parce qu’elle ne s’est pas mariée ? Capra dresse un portrait d’une femme non épanouie parce qu’elle n’a jamais trouvé l’amour tout simplement. Il n’a fait de Marie ni juste une bibliothécaire ni juste une simple vieille fille mais une vieille fille bibliothécaire vivant seule, fermée au monde, craintive et sans amour. C’est une somme de caractéristiques et d’atteibuts qui cumulées représentent ce que Capra, comme son époque mais aussi comme l’époque actuelle considère encore comme une vie non épanouie.
L'amour lié à l'épanouissement, quelle idée réac quand même!

Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Publié : 27 déc. 17, 17:51
par Supfiction
Mama Grande! a écrit :
Supfiction a écrit :Non seulement Capra mais même La vie est belle.
Que lui reproche t-on déjà ?


Que Donna Reed soit une vieille fille bibliothécaire parce qu’elle ne s’est pas mariée ? Capra dresse un portrait d’une femme non épanouie parce qu’elle n’a jamais trouvé l’amour tout simplement. Il n’a fait de Marie ni juste une bibliothécaire ni juste une simple vieille fille mais une vieille fille bibliothécaire vivant seule, fermée au monde, craintive et sans amour. C’est une somme de caractéristiques et d’atteibuts qui cumulées représentent ce que Capra, comme son époque mais aussi comme l’époque actuelle considère encore comme une vie non épanouie.
L'amour lié à l'épanouissement, quelle idée réac quand même!
Certes.. mais c’est encore ce que pensent beaucoup (sinon plus) de gens aujourd’hui. Et ça n’est pas forcément une question de domination masculine.