FEVRIER 2016
FILM DU MOIS:
Le vieux manoir, de Mauritz Stiller (1923) 9/10 - Un beau film d'aventure qui allie grand spectacle et intelligence de la mise en scène, récit d'amour mélodramatique et comédie avec des personnages secondaires fort droles. Une très, très belle surprise.
FILMS DECOUVERTS:
Jamais le dimanche, de Jules Dassin (1960) 6.5/10 - Il y aurait une intéressante relecture politique et passablement anachronique à faire de ce film sur cette femme trop libre, qui refuse de se ranger à la raison et rejette toute orthodoxie...
Un homme et une femme, de Claude Lelouch (1966) 7/10 - Porté par le charme de Trintignant, le film souffle un air de liberté charmant, même si par moments Lelouch fait un peu n'importe quoi (ces longs plans sur un chien qui gambade, pour ponctuer les retrouvailles, par exemple). La BO de Lai est assez fabuleuse.
Le trésor d'Arne, de Mauritz Stiller (1919) 8,5/10 - Un film visuellement somptueux, où pèsent la force du destin et la volonté de Dieu dans une fable morale très inspirée.
Vers le bonheur /
Erotikon, de Mauritz Stiller (1920) 7,5/10 - Un marivaudage léger et bien fichu, qui donne la part belle à un personnage féminin de grande classe.
The Broadway Melody, de Harry Beaumont (1929) 6.5/10 - Assez naïf, quoique sympathique, le film ressemble à un prototype des Gold diggers qui vont suivre...
Anomalisa, de Charlie Kaufman & Duke Johnson (2015) 8/10
Les Tuche 2 - Le rêve américain, d'Olivier Baroux (2016) 5,5/10 - Parfois drole, le film est assez balourd dans l'ensemble, et l'émotion y est un peu forcée. Mais les comédiens s'amusent, et les personnages ont quelque chose de ludique...
Tendres passions /
Terms of endearment, de James L. Brooks (1983) 8/10 - S'il y a un coté mélo un peu facile et une mise en scène trop assez en retrait (mais n'est-ce pas LE style James L. Brooks ?), les acteurs sont formidables, et le script bourré d'excellents dialogues d'une belle justesse. Jack Nicholson est jubilatoire, Shirley Mc Laine bouleversante, le reste du casting est au diapason.
L'arte di arrangiarsi /
L'art de se débrouiller, de Luigi Zampa (1954) 6,5/10 - Une comédie assez anecdotique, qui a le mérite de permettre à Sordi de camper un personnage lâche et retourneur de veste plutôt drole.
Spotlight, de Tom McCarthy (2015) 8/10 - Un film de journaliste assez solide. Et puis bon, les scènes Ruffalo - Tucci, c'est une sorte de fantasme devenu réalité pour moi...
Peur de rien, de Danielle Arbid (2015) 7/10 - Le film se réveille surtout lorsqu'apparait Vincent Lacoste, mais la reconstitution années 90 et la BO rendent le film charmant malgré ses faiblesses.
El Clan, de Pablo Trapero (2015) 7,5/10 - Un solide polar basé sur des faits réels dans l'Argentine de la fin de la dictature. Très bien fichu.
Les amants d'outre-tombe, de Mario Caiano (1965) 7,5/10 - Un film gothique à l'intrigue tarabiscotée, mais à l'ambiance réussie et ponctué de plans géniaux mais épars...
Commando Terreur, de Mario Caiano (1976) 6,5/10 - Quoique parsemé de scories et d'un certain manque de moyens, le film, par son intrigue solide et linéaire, parvient à intéresser de bout en bout, malgré quelques dialogues loufoques (la traduction ?). Très sympa, et là encore quelques plans assez saisissants de temps à autres (l'accident de moto).
Deadpool, de Tim Miller (2016) 4/10 - Fatiguant, sans enjeu ni personnage ayant un tant soit peu d'épaisseur... Un gros raté.
Les innocentes, d'Anne Fontaine (2016) 8/10 - Une histoire forte, avec des personnages soignés et forts. On se laisse prendre par l'émotion de ce drame historique emprunt d'une forte spiritualité.
Joséphine s'arrondit, de Marilou Berry (2016) 3/10 - Les comédiens s'en donnent à coeur joie, mais l'invraisemblance et l'absurdité des situations mine bien vite l'intérêt du film.
Maryland, d'Alice Winocour (2015) 7,5/10 - Malgré un scénario aux enjeux confus, le film séduit par son climat anxiogène savamment entretenu, notamment grace à une remarquable bande son électronique de Gesaffelstein.
Mémoires de jeunesse, de James Kent (2014) 6/10 - Une reconstitution appliquée et quelques thèmes touchants portent ponctuellement le film, mais l'ensemble manque de souffle, épique ou romantique, et reste très en dessous de la plupart de ses modèles. Du coup, j'ai bien dormi, et mon avis changera peut-être lorsque (si) je le reverrai...
Un violon sur le toit, de Norman Jewison (1971) 7,5/10 - Un peu de folklore, un peu de musique, une jolie photo... Le spectacle est au rendez-vous et fonctionne bien, mais on peine à reconnaître un film des années 70 (et pourtant ce fut le plus gros succès de l'année)...
Chang l'éléphant, d'Ernest B. Shoedsack & Merian C Cooper (1927) 4/10 - Un documentaire où tout est rejoué, dont les enjeux majeurs sont la chasse et un exotisme facile (donner une voix aux singes, insister sur le ridicule de tel aspect...). Le film en dit plus sur son époque que sur la Thailande qu'il prétend explorer.
Moulin Rouge, de John Huston (1952) 6,5/10 - Réussi en de nombreux points, le visuel pictural, beaucoup de personnages secondaires, des thématiques émouvantes et la restitution d'un Paris d'époque... Mais je n'ai pas réussi à accrocher au jeu de Jose Ferrer, sans doute coincé dans son appareillage pour faire le nain. Du coup, son jeu manque de naturel et chacune de ses apparitions me dérange, alors qu'il est de tous les plans, ou presque, du film.
Madame Dubarry, d'Ernst Lubitsch (1919) 7,5/10 - Un film assez convenu, mais qui se suit avec plaisir. Les dix dernières minutes, tragiques et spectaculaires, en rehaussent singulièrement l'intérêt et révèlent un sens de la mise en scène certain.
La rivière Fuefuki, de Kenosuke Kinoshita (1960) 8/10 - Superbe vanité historique, qui suit l'évolution d'une famille paysanne au fil des batailles dans lesquelles s'engage leur seigneur...
Fiancées en folie, de Buster Keaton (1925) 10/10 - Une inventivité de tous les instants, de la poésie, de l'humour et une satire sociale mordante... Du génie pur !
Les trois lumières, de Fritz Lang (1921) 6,5/10 - Formellement très réussi, le film propose une série de récits courts et assez peu inventifs...
Confession of murder, de Jeong Byeong-gil (2012) 7/10 - Un récit assez rocambolesque, mais une outrance dans l'action qui touche juste et quelques très belles séquences d'action.
Mephisto, d'Istvan Szabo (1981) 8/10 - Un bon film qui parvient à poser quelques questions profondes sans forcer la charge. Très intéressant.
Archangel, de Guy Maddin (1990) 4/10 - Bon, j'aurais tenté, je reste définitivement rétif au système Maddin, malgré son humour mordant.
Au nom du père, de Jim Sheridan (1993) 7,5/10 - Un solide biopic joué par d'excellents comédiens et bien mis en scène. Sheridan semble surtout se réveiller lorsque surgit le véritable membre de l'IRA, redoutable figure de l'efficacité guerrière et défenseur de la Cause...
Madame Curie, de Mervyn Leroy (1943) 7,5/10 - Un biopic assez réussi, qui a le mérite de faire de la recherche de son héroïne un véritable élément du film.
Garçon d'honneur, d'Ang Lee (1993) 8,5/10 - Une comédie qui allie confucianisme, coming out, ménage à trois, multiculturalisme avec une remarquable efficacité, et une longue séquence de mariage absolument délicieuse. Ang Lee n'en finit pas de me réjouir.
Fatima, de Philippe Faucon (2015) 7,5/10 - Remarquablement bien joué, ce film entremêle réalisme social et élan poétique, sans jamais en faire trop.
Le Sheik, de George Melford (1921) 6/10 - Un récit d'aventures exotiques plaisant, mais qui manque de romantisme pour faire un grand film d'amour, et d'action pour faire un film d'action réussi. Seuls quelques plans visuellement travaillés tirent le film de sa torpeur occasionnellement. A revoir sur une belle copie.
The Revenant, d'Alejandro González Iñárritu (2016) 9/10 - Un somptueux film de vengeance doublé d'un récit de quête mystique, magnifiquement mis en scène.
Dangereuse sous tous rapports, de Jonathan Demme (1986) 7/10 - Un charmant coté pastille temporelle habille ce polar matiné de critique sociale, qui permet à ses acteurs de briller, Ray Liotta en tête.
Shanghai Express, de Josef von Sternberg (1932) 8,5/10 - D'une beauté irréelle, le film découle une intrigue amoureuse fadasse qu'occulte une mise en scène vraiment inspirée. Mention spéciale à l'ensemble du casting des voyageurs, qui joue une fonction chorale assez appréciable dans ce serait autrement une histoire d'amour plutôt banale. Le personnage d'Anna May Wong, caractéristique de la période pré-code, serait plus intéressant à suivre, quelque part...
True Story, de Rupert Goold (2015) 6/10 - Un bon script et une interprétation en contre-emploi de Jonah Hill et James Franco, qui s'en sortent, mais une mise en scène planplan et dénuée de la moindre inspiration (50 % du film est en champ/contrechamp) plombe tout et rend le film parfaitement oubliable.
The Wolfpack, de Crystal Moselle (2015) 7/10 - Un documentaire étrange sur une famille de cinéphiles qui ne sont pas sortis de chez eux pendant des années. Très curieux, et en même temps les gamins sont suffisamment malins et attachants pour que le documentaire propose autre chose que du voyeurisme idiot.
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny Belinda (Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Im Kwon-Taek)
janvier 2015=L'ange exterminateur (Bunuel)[/quote]