Août 2015
Ce mois-ci, rétrospective Peter Lorre et Tyrone Power!
Film du mois
Spoorloos, de Georges Sluizer (1988): 8,5/10
Sur la route des vacances dans le Sud de la France, un couple hollandais s'arrête à une aire d'autoroute. La jeune femme, Saskia, disparaît mystérieusement. 3 ans plus tard, son compagnon, qui n'a pas abandonné les recherches, est contacté par un homme qui affirme connaître la vérité de sa disparition.
Ma claque estivale. George Sluizer signe un film particulièrement prenant, d'une grande habilité dans la narration et dont l'implication du spectateur ne faiblit pas, jusqu'à un final particulièrement glaçant. Les comédiens ne sont pas en reste, et Bernard-Pierre Donadieu signe une performance particulièrement troublante.
Autres Films vus
Open Season, de Peter Collinson (1974): 8/10
Survival en mode Zaroff, dont la violence est plus psychologique que physique et également assez fin dans sa faculté à jeter le trouble et le doute dans l'esprit du spectateur. La belle surprise du mois, dont je n'attendais pas grand chose initialement;
McQ de John Sturges (1974) : 8/10
Un scénario efficace et des courses-poursuites bien filmées. Et il est jouissif de voir John Wayne épouser les codes du polar seventies.
Three Strangers de Jean Negulesco (1946) : 8/10
Malgré une morale un peu balisée sur la cupidité, l'intrigue, découpée en 3 segments est particulièrement prenante et s'enchevêtre parfaitement dans un final tendu. Enfin, le duo Sidney Greenstreet/ Peter Lorre est au diapason.
Suez d'Allan Dwan (1938) : 8/10
L'ensemble ne brille pas par sa rigueur historique (comme l'ont relevéS certains contributeurs de ce forum), mais ce film ne manque pas de souffle. Il faut dire qu'il regorge de séquences plutôt impressionnantes pour l'époque, comme cette tempête de sable qui s'abat sur le chantier du canal.
Reste un final un peu expédié, malgré un dernier plan mélancolique qui ne laisse pas insensible.
Brannigan, de Douglas Hickox: 7,5/10
Un cow-boy à Londres. Film efficace avec John Wayne, mais un poil en dessous de McQ en termes d'enjeux dramatiques.
Les assassins sont parmis nous, de Wolfgang Staudte (1946) : 7,5/10
Montage claustrophobique, plans obliques, ville en ruine, la comparaison avec le Troisième homme de Carol Reed est assez évidente. J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans le film. Mais l'intérêt s’accroît au fur et à mesure que l'opacité des personnages s'amenuise, et la dernière demi-heure réserve quelques scènes magnifiques, dont ce « Douce nuit » chanté dans une cathédrale en ruine, qui laisse entrer les flocons de neige.
Star Trek, de J.J Abrams (2009): 7,5/10
Cruising, de William Friedkin (1980) : 7,5/10
Une description du milieu gay SM particulièrement glauque. Le film n'est pas très équilibré entre sa première et deuxième partie (et j'ai vu a posteriori qu'il a subi de nombreuses coupes) mais le final ambigu est particulièrement réussi.
The Naked truth, de Mario Zampi (1957) : 7,5/10
Plusieurs personnalités en vues (Peter Sellers et Terry Thomas en tête) essayent d'assassiner un maître chanteur joué par Dennis Price. Mais leur incapacité à travailler ensemble et leur maladresse rendent leurs tentatives infructueuses. Comédie jouissive, pleines de quiproquos.
That Wonderful Urge, de Robert B. Sinclair (1948): 7,5/10
Remake de "Love is news", j'ai trouvé ce film meilleur que l'original puisqu'il se concentre principalement sur la relation entre les 2 personnages principaux, joués par Tyrone Power et Gene Tierney. Il est plutôt jubilatoire de les voir se rendre coup pour coup, et malgré quelques temps faibles, certaines scènes sont vraiment très drôles (notamment celle de la réception où le personnage de Tyrone Power se comporte comme un gros rustre). Dans la scène finale, on voit également Tyrone Power attendant la belle sur le lit, en lisant un livre au titre particulièrement évocateur. Mais que fait la censure?
Too Many Crooks, de Mario Zampi(1959) : 7/10
Une bonne de bras cassés planifie le kidnapping de la fille d'un riche entrepreneur (Terry Thomas) pour lui extorquer de l'argent. La bande se plante et kidnappent sa femme, ce qui va engendrer une suite de situations rocambolesques. Comédie classique avec, comme toujours, un excellent Terry Thomas
The Mask of Dimitrios, de Jean Negulesco (1944) : 7/10
On a bien du mal à comprendre dans un premier temps la fascination du personnage de Peter Lorre pour le personnage de Dimitrios joué par Zachary Scott, mais on suit sans déplaisir son périple pour lever le voile sur le passé de l'assassin.
A Blueprint for Murder, de Andrew L.Stone (1953) : 7/10
Thriller hitchcockien qui fait penser un peu à "Suspicion". Et qui m'a allègrement baladé sur des fausses pistes
. Le suspense final est bien tendu comme il faut, mais s'avère un peu artificiel avec le recul
Tick... Tick... Tick... et la violence explosa (1970), de Ralph Nelson : 7/10
Titre étrange, et totalement déconnecté du film. On est quand même assez loin du déferlement de violence attendu. Là n'est pas le propos, puisque Ralph Nelson souhaitait avant tout mettre en valeur la difficile acceptation d'un shérif noir par la population d'une ville du sud des Etats Unis (apparemment dans la lignée de sa filmographie qui aborde abondamment la question raciale). Film plutôt sympathique
Edge of Tomorrow, de Doug Liman (2014): 7/10
The Man in grey, de Leslie Arliss (1943): 7/10
Mélodrame à costume typique de la Gainsborough. Une scène m'a fait mourir de rire; on y voit le personnage de Stewart Granger jouer sur une scène, grimé en Othello. Il est encore moins crédible que John Wayne en Genghis Khan! Mais, au fond, je pense que c'était l'intention, cette scène avec Margaret Lockwood étant plutôt traitée sur un mode comique.
West of Zanzibar, de Tod Browning (1928): 6,5/10
Le lieu de l'action est pour le moins original et l'ambiance crasseuse restituée est à ce titre particulièrement réussie. La galerie de personnage particulièrement trouble laisse planer un sentiment de malaise latent, qui aurait été encore plus efficace si le film avait duré un peu plus longtemps.. Malheureusement, je trouve que le film est un peu expédié aux entournures (début et fin)
The verdict, de Don Siegel(1946) : 6,5/10
Premier film de Don Siegel, enquête policière non dénuées de surprises, s'articulant autour du duo Sidney Greenstreet/Peter Lorre, encore une fois convaincant.
Black Angel, de Roy William Neal (1946) : 6,5/10
Dan Durrya joue un musicien alcoolique, tourmenté par la mort mystérieuse de son ex-femme et au demeurant plutôt sympathique (!) dans ce film noir correct. On peut regretter que le réalisateur n'insuffle que peu de tensions dans une fin qui s'annonçait pourtant intéressante.
Dear Murderer d'Arthur Crabtree (1947) : 6,5/10
Un homme d'affaire exilé aux Etats Unis s'aperçoit que sa ravissante femme, restée à Londres, le trompe. Il envisage de tuer l'individu en question mais les choses se compliquent lorsqu'il se rend compte que sa femme a un 2ème amant. Film policier témoignant de la fascination des anglais pour le crime parfait. L'ensemble n'est pas toujours trépidant, mais se laisse suivre sans déplaisir.
The last of Sheila, de Herbert Ross (1974): 6,5/10
Le scénario co-signé par Anthony Perkins m'a amené vers cette curiosité. Belle partie de cluedo, avec comme souvent dans ces cas-là un casting bien fourni en têtes d'affiches (James Coburn, James Mason, Ian McShane, Richard Benjamin, Dyan Cannon, etc) et bien utilisé. Le scénario nous amène dans des directions plutôt inattendues, mais la fin cynique m'a un peu refroidi (question de goût pour le coup)
The luck of the Irish, de Henri Koster (1948): 6/10
Comédie très conventionnelle, mais assez sympathique.
Buried de Rodrigo Cortés (2012): 6/10
Un homme travaillant en Irak, se réveille dans un cercueil, enterré vivant. 1h30 de huit-clos on ne peut plus claustrophobique, c'est pour le moins osé... et j'ai trouvé cela en parti raté. Le réalisateur a souhaité outrepasser le cadre du survival en s'attardant sur le destin de ces civils que l'on envoie en Irak et de leur famille.. Le problème, c'est que le script aligne les situations grotesques et capillo-tractées. C'est bien dommage car la réal est au top et la fin haletante comme jamais.
Love is news de Tay Garnett (1937): 5,5/10
Comme Cathy, je suis d'accord pour dire que cette version est beaucoup moins drôle que la version de 1947 (je ne suis pas non plus un grand adepte des screwballs comédies). Et il est vrai que le personnage de Don Ameche est un peu agaçant à la longue.
The Squeeze de Michael Apted (1977): 5/10
Ancien flic alcoolique en mode déchéance ultime, Jim Naboth (Stacy Keach) voit sa femme, remarié avec un riche entrepreneur (Edward Fox) kidnappé par une bande de malfrat. Difficile de trouver film plus décousu ( il faut dire que l'on passe son temps à suivre les tribulations d'un ancien flic incapable de mener une enquête sans se mettre une énorme mine, ce qui ne facilite pas la lisibilité de l'intrigue) et l'on a bien du mal à maîtriser les tenants et les aboutissants de l'histoire. Reste une grosse performance de Stacy Keach, en alcoolique impuissant et constamment humilié - il va falloir que je m'occupe de sa filmo...
Those magnificent men in their flying machine de Ken Annakin (1965): 4,5/10
Cette comédie se manifeste pas sa grande maîtrise des stéréotypes. Beaucoup de blagues éculées à mon sens et le film s'étend quand même pendant plus de deux heures...
L'alibi, de Pierre Chenal (1937): 4/10
Intrigue très convenue de ce film vite vu, vite oublié
Zardoz, de John Boorman (1974) : ?/10
Là, je crois que je vais avoir besoin d'une explication..
Performances marquantes
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Bernard-Pierre Donadieu dans "Spoorloos"
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Sidney Greenstreet/Peter Lorre dans "Three Strangers"
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Annabella dans "Suez" (bon c'est vrai que c'est un peu exagéré, mais sa prestation virevoltante, pleine de spontanéité et hors des canons hollywoodiens de l'époque dénote!)
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Stacy Keach dans "The Squeeze"