TRIPLE CROSS (Terence Young, 1966)
Découverte
Histoire (parait-il) vraie intéressante, pleine de rebondissements et de jeux de dupes mais un projet confié à des bâcleurs. Une production qui sert la ceinture (trop d'acteurs peut être), Christopher Plummer en rôle titre parce que toutes les stars se sont débinées et Terence Yong derrière la caméra qui se fout complétement de ce qu'il filme du moment que tout le monde est dans le cadre (et l'argent dans la poche). Daté mais sympa comme une bonne soirée téloche sur France 3 dans les 90's, Yul Brynner vole la vedette aux autres (c'est dire) et la musique de Georges Garvarentz imite celle des James Bond. Un peu plus de rigueur et de sérieux (car le personnage principal est sur le papier plus ambigu que dandy) n'aurait pas fait de mal (un Losey derrière la caméra et Michael Caine devant, vous imaginez le tableau). Une petite restauration n'est pas de trop car le DVD est vieillot au possible.
7,5/10
LA COURSE À L'ÉCHALOTE (Claude Zidi, 1975)
Révision
Énième visionnage dans une copie télé entrecoupée d'une multitude de pubs. Le plaisir est encore et toujours là, Zidi n'a jamais été aussi bon à l'image que lorsqu'il était en scope, le duo Richard/Birkin tutoie les anges et le scénario (calqué sur
La moutarde me monte au nez) ne s’arrête jamais une seconde. J'ai cru deviné devant cette télévision estivale quelle était la thématique qui court de film en film chez Claude Zidi : l'idée d'une vie quotidienne morose et séquestrante qu'il fallait quitter coûte que coûte via les chemins de traverse que constituent le spectacle (cirque, cinéma, humour etc.) ou la marginalité (flics maladroits ou ripoux, doux-dingues squizant l'armée etc.). Bon, quand est-ce que l'on donne un peu de crédit à la filmographie de ce cinéaste ?
8,5/10
MR. ARKADIN (Orson Welles, 1955)
Révision
Copie restaurée du milieu des années 2000 (donc américaine je crois). A chaque fois je me fais avoir (cette fois-ci avec une personne qui ne connaissait pas du tout le film), je regarde consciencieusement le film, note les informations puis me prends la tête dans les mains perdu que je suis au milieu de ce foutoir pas possible. Je lâche alors l'affaire et me se laisse hypnotiser par le gourou Welles, par ses personnages qui traversent les quatre coins du monde en un clin d’œil comme dans un Tex Avery, par ses noms, ses lieux, ses scènes improbables qui ne coïncident jamais avec l'idée d'une trame mais celle d'un voyage, d'un délire. Arkadin donne un bal, Arkadin va à Berlin, Arkadin prend un avion, Arkadin vous souhaite de faire de beaux rêves. Magique et exténuant.
8,5/10
IL VERO E IL FALSO (Eriprando Visconti, 1972)
Découverte
Après s'être attaqué à l'intolérance religieuse (
La monaca di Monza), Eriprando Visconti (neveu de) s'attaque à la justice de son pays. Une femme accusée à tort (ou non) commet un crime (ou non) et se voit aidé d'un avocat jeune et gentil (ou non) face à l'accusation incarnée par un arriviste sans foi ni loi (ou... si là ça marche). Les traits sont gros mais bien dissimulés dans le cordage du cinéma policier, le scénario devient par moment vertigineux même si son réalisateur n'en fait rien. L'objet est propre, lisible, génère de la colère juste ce qu'il faut, manque juste l’énergie d'un Rosi, l'ironie d'un Petri ou la solidité visuelle d'un Damiani. Ici c'est par moment du Cayatte italien même si la fin sèche et choquante (re)donne un peu de sauvagerie à l'ensemble. Un film prenant que l'on peut conseiller sans risques majeurs.
8/10