Ça y est, enfin vu la bête.
Ce film est une délectation. Déjà, à quelques menues longueurs près, on ne voit pas les 2h45 passer (au contraire d'un
IB où par moments on se faisait franchement iéch), ce qui constitue un certain tour de force en soi. La comparaison avec l'avant-dernier opus en date de QT me paraît inévitable, non seulement sur le plan esthétique (même chef-op) mais aussi en bien d'autres points, ce qui me pousse à voir en ce
Django Unchained une sorte mouture - nettement plus réussie - des bâtards inglorieux, dans laquelle l'Ouest se serait substituée au IIIe Reich. Tout comme Père Jules, je ne m'éterniserai pas sur l'aspect moral du truc tout simplement parce que ça m'en touche une sans faire bouger l'autre (
). Pour moi, c'est du bon gros divertissement de la première à la dernière seconde, comme on a mine de rien plus tellement l'occasion d'en déguster dans le cinoche actuel.
Django est un film tranquille, mais d'une belle force tranquille où son auteur fait occasionnellement péter des grosses poches de colorant rouge pour faire plaisir au bon gros geek avide de bourrinage qu'il est... et que beaucoup d'entre nous sommes. Mais même les hermétiques à cette violence un peu adolescente pourront y trouver leur compte, que ce soit devant le raffinement des images (parfois un peu d'esbroufe mais rien qui ne dépasse les bornes), les performances hautes en couleur de Waltz (quel acteur, quelle diction !), DiCaprio (son meilleur rôle ?) et Jackson (à deux doigts de l'overdose cabotinesque mais tellement savoureux) ou l'humour omniprésent des dialogues et des situations. Que du plaisir on vous dit !
Pas beaucoup de reproches à émettre, mais tout de même: au lieu de nous ressortir son éternelle collection de disques folk, country-rock, hip-hop et tralala-tsouin-tsouin, j'aurais préféré que QT nous propose un score plus classique ou morriconien. Ces trucs passaient très bien dans ses premières réalisations étant donné que l'action était contemporaine; dans un film qui se déroule en 1945 ou 1860, plaquer du David Bowie ou du 2Pac sur les images je trouve quand même que ça fait un peu tache. Deuxio, le Tarantino acteur ne passe toujours pas: ce mec n'a rien de cinégénique, il ne sait pas où se placer devant la caméra et là, son petit numéro de convoyeur avec un accent australien raté est juste pitoyable. Heureusement qu'il est vite... enfin ceux qui ont vu le film voient où je veux en venir.
Au final une très bonne surprise, le père Quentin ne m'ayant pas autant convaincu depuis euh...
Jackie Brown ? Django, tu peux ranger ton cercueil, on t'offre un bon cigare.