Dvdclassik : cinéma et DVD

tenia a écrit :J'insiste cependant : sur la partie financement, je comprends parfaitement son utilité, vu qu'elle permet à des films d'être produit pour ne faire que 14 spectateurs par séance. Ca démontre clairement la capacité à permettre à des projets probablement pas du tout rentable d'être quand même produit, et on peut s'en féliciter.

Mon questionnement est sur la partie aval : comment peut-on accepter de produire à la pelle autant de films qui n'auront justement aucun débouché viable ?
Pis encore : comment peux-on se féliciter de l'absence totale d'évolution de cette absence de débouché ? Aujourd'hui, l'extrême majorité des films distribués "en plus" vont simplement alimenter la longue liste des films que personne ne verra. On peut du coup se demander si la mesure par la productivité est la bonne où si le bon indicateur clé n'est pas plutôt que ces films puissent ensuite exister en salles et surtout auprès du public.
Ou alors tout le monde s'en fout parce que de toute manière, il n'y a pas de public pour ces films de toute manière ?

Dans tous les cas, on ne peut pas vraiment empêcher ces films d'exister, et ce ne sont pas eux qui drainent l'essentiel des dispositifs d'aide au financement, même s'ils en bénéficient pour la plupart, parce que certaines de ces aides ne sont pas liées au potentiel commercial du film, mais à sa qualité propre, et que les budgets de ces films sont minuscules.

Les films produits, dans leur quasi-totalité et toutes catégories confondues, ne sont pas rentabilisés pas la salle de cinéma, donc ce n'est pas un très bon critère pour évaluer la pertinence de ces films... Pour ma part, je n'ai pas de réponse quand à ce vivier d’œuvres que personne ne voit : au final, il est souvent difficile de détecter en amont un film qui va bien marcher, ou qui va révéler un talent en train d'éclater, donc autant laisser une certaine liberté aux créateurs.
Disons qu'à tout prendre, je préfère laisser exister ces films de niche, parce que parmi eux se cachent des Guiraudie ou d'autres cinéastes dont le talent gagnera un jour en visibilité, à un système visant à écraser les gens qui manquent de notoriété, sachant qu'en majorité ces films qui font peu d'audience ne seront pas vus. De toute façon, dans un sens ou dans l'autre, ça n'améliorera pas les comédies grand public.

Tu parles entrées / qualités, je te réponds emploi / industrie.
Ce sont deux sujets différents, l'état a mis en place un système qui permet de faire vivre une industrie et crée des emplois.
Après il faut que tout ces gens fassent des bons films c'est la différence entre construire des voitures et faire des films.

Supfiction a écrit :

une industrie, qui est la 3e française

Le chiffre d'affaire de l'industrie de production audiovisuelle et cinéma.

Rockatansky a écrit :

Supfiction a écrit :

Le chiffre d'affaire de l'industrie de production audiovisuelle et cinéma.

Nucléaire, automobile, armement, luxe ?

Je ne connais pas les concurrents

Rockatansky a écrit :Tu parles entrées / qualités, je te réponds emploi / industrie.
Ce sont deux sujets différents, l'état a mis en place un système qui permet de faire vivre une industrie et crée des emplois.

Oui, c'est ce que je dis : du chiffre soutenant une activité créative sans débouchés de public.

Rockatansky a écrit :Après il faut que tout ces gens fassent des bons films c'est la différence entre construire des voitures et faire des films.

Faut quand même produire des bonnes bagnoles.

cinephage a écrit :ce ne sont pas eux qui drainent l'essentiel des dispositifs d'aide au financement, même s'ils en bénéficient pour la plupart, parce que certaines de ces aides ne sont pas liées au potentiel commercial du film, mais à sa qualité propre, et que les budgets de ces films sont minuscules.

Par leur multiplicité, ça reste à voir, façon petits ruisseaux qui font les grands fleuves.

cinephage a écrit :Dans tous les cas, on ne peut pas vraiment empêcher ces films d'exister

Ce n'est pas ce que je pense non plus, mais est-ce qu'on était plus malheureux en 92 quand on en sortait moitié moins ?

cinephage a écrit :Les films produits, dans leur quasi-totalité et toutes catégories confondues, ne sont pas rentabilisés pas la salle de cinéma, donc ce n'est pas un très bon critère pour évaluer la pertinence de ces films...

Je ne peux pas vérifier sur pièce, mais je doute de la visibilité ensuite des oeuvres. Pour certaines, je ne serais pas surpris que la salle est le seul endroit où elles ont été diffusées.
Je vais prendre, même si c'est hors nouveautés, un exemple concret : j'ai vu au festival Lumière 2015 Les yeux brûlés, de Laurent Roth. Restauré en 2K, dans le cadre d'un programme de l'Armée. Il y a eu une poignée de séances pendant le festival, puis une poignée en France. Depuis, le film est IN-VI-SI-BLE. Pas sorti en DVD, encore moins en BR. Il a du avoir en tout 15 séances dans toute la France. Sorti de l'inaccessibilité pour y retourner aussi sec.
C'est aussi ça notre système actuel.

cinephage a écrit :Pour ma part, je n'ai pas de réponse quand à ce vivier d’œuvres que personne ne voit.

Moi non plus, et je parle moins de la conclusion que d'une autre approche du problème. Perso, quand je vois la quantité folle de films qui se retrouvent hors de portée du public, je me dis que c'est bien de faire vivre une industrie mais si c'est pour ça, on peut quand même se dire que tout n'est pas rose.

Rockatansky a écrit :

Supfiction a écrit :

Le chiffre d'affaire de l'industrie de production audiovisuelle et cinéma.

Si c'est en CA, je me permets d'en douter très fortement.
Le CNC donne un CA en 2014 de 2.9 Milliards € pour les entreprises de production audiovisuelle.
L'ordre de grandeur d'autres industries françaises (chiffres de Wiki) :
- chimique et pharmaceutique : 113 milliards (2010)
- agro-alim : 159 milliards (2010)
- automobile : 99 milliards (2010)
- aéronautique et spatiale : 34.6 milliards (2010)
- armement : a minima 16 milliards d'exportation en 2015

Si on parle en emploi, le CNC donne 89 500 emplois en 2015 (je ne sais pas si c'est avec les intermittents, cependant).
L'ordre de grandeur d'autres industries françaises (chiffres de Wiki) :
- chimique et pharmaceutique : 218 000 (2010)
- agro-alim : 512 000 (2010)
- automobile : 214 000 (2010)
- aéronautique et spatiale : 132 000 (2010)
- armement : 165 000 (2013)

C'était des chiffres donnés par la mairie de Paris lors d'un évenement, peut être y a t'il des critères complémentaires.

Ils comptent peut être les retombées indirectes, ou est-ce un cumul de critères, va savoir.

Oui c'est possible, c'était aussi à un moment où la mairie de paris était en pleine campagne sur les revenus indirects liés au tournage.

Petite soirée télé d'été en famille et je propose de regarder ça :



J'avais le souvenir de la bande annonce et de quelques avis critiques plutôt positifs à sa sortie. Effectivement, c'est plutôt bien fait. Sans être un spécialiste du genre dit "de la comédie française actuelle" (je ne vois pas plus de 3-4 films de cette catégorie au max par an), celui-ci me semble aisément faire partie du haut du panier de ces dernières années.

Rien d'inoubliable, loin s'en faut, mais l'intrigue est efficace et le script parvient à éviter l'essoufflement habituel passé la première demi-heure. Les seconds rôles sont truculents (Franck Dubosc, en pique-assiette intégral, est plus qu'à son aise). On peut se demander d'ailleurs si ce n'est pas lui le rôle principal au fond (cf l'affiche en dessus), tant il vampirise toutes les scènes auxquelles il participe. Finalement, l'escapade champêtre entre Bénabar et Quivrin permet au film de s'en affranchir quelque peu.

Sympathique !

Puisque ce topic parle de l'état de la comédie française actuelle, une remarque ponctuelle - sans doute anecdotique - de l'état de cette même comédie française 50 ans en arrière :
J'ai vu hier soir 2 épisodes de la série Gendarmes que je n'avais jamais vu: (Gendarme à New York & se marie).

Je n'ai pas trouvé grand chose à sauver...
De Funès (que j'apprécie pourtant habituellement) est en roue libre - quand il ne donne pas carrément l'impression de n'en avoir rien a faire ou de jouer dans un film différent ... on esquisse un sourire de temps en temps ; le scénario est inexistant, il n'y a aucun enjeu.
Quelques "effets" sont navrants pour rester poli: Entrecôte Story & le "Coup de foudre" pour ne citer que ...


Bref, même il y a 50 ans des comédies populaires portés par des "valeurs sûres" pouvaient s'avérer nulles comme de nos jours !

hansolo a écrit :Puisque ce topic parle de l'état de la comédie française actuelle, une remarque ponctuelle - sans doute anecdotique - de l'état de cette même comédie française 50 ans en arrière :
.......

Bref, même il y a 50 ans des comédies populaires portés par des "valeurs sûres" pouvaient s'avérer nulles comme de nos jours !

Ben oui, ça a toujours été pour moi une évidence.

J'ai plutôt de la sympathie pour les films avec de Funès, mais combien en a-t'il fait pour combien de films restés dans les annales, cinématographiquement parlant ?
A partir de là, forcément, on va trouver un paquet de déchets, ou au mieux des films très oubliables. Et ce même dans les Gendarmes, dont la qualité a quand même très rapidement et très fortement décru.

hansolo a écrit :Puisque ce topic parle de l'état de la comédie française actuelle, une remarque ponctuelle - sans doute anecdotique - de l'état de cette même comédie française 50 ans en arrière :
J'ai vu hier soir 2 épisodes de la série Gendarmes que je n'avais jamais vu: (Gendarme à New York & se marie).

Je n'ai pas trouvé grand chose à sauver...
De Funès (que j'apprécie pourtant habituellement) est en roue libre - quand il ne donne pas carrément l'impression de n'en avoir rien a faire ou de jouer dans un film différent ... on esquisse un sourire de temps en temps ; le scénario est inexistant, il n'y a aucun enjeu.
Quelques "effets" sont navrants pour rester poli: Entrecôte Story & le "Coup de foudre" pour ne citer que ...


Bref, même il y a 50 ans des comédies populaires portés par des "valeurs sûres" pouvaient s'avérer nulles comme de nos jours !

Pas d’accord. Si vous pensez que les comédies actuelles passeront encore à la télé dans 30-40-50-60 ans....