Notez les films naphtas - Septembre 2011

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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feb
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par feb »

Flavia a écrit :Et pour faire plaisir à feb, le film est un magnifique festival Adrian et on y voit même Joan Crawford porter des lunettes :fiou: :mrgreen:
Reçu 5/5 :fiou:
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hellrick
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par hellrick »

24 HEURES CHEZ LES MARTIENS

Au début des années ’50, la conquête spatiale est à la mode chez les producteurs hollywoodiens et George Pal annonce la sortie prochaine de DESTINATION LUNE, destiné à retracer une exploration lunaire menée par un équipage intrépide. Décidés à battre de vitesse le titre précité, de rusés investisseurs se lancent, eux aussi, et dans l’urgence, dans la course à l’espace. Le producteur Robert L. Lippert expédie, à son tour, une fusée vers la lune mais, par crainte d’un éventuel procès, il modifie le scénario à la dernière minute et change la destination de la fusée, celle-ci allant non plus sur notre satellite mais bien sur Mars. De prudents encarts publicitaires avertissaient d’ailleurs les spectateurs de ne pas confondre 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS et DESTINATION LUNE.
L’histoire du long-métrage, sorti une première fois en 1950, ne s’arrête pas là puisque, prèd de trois décennies plus tard (en 1978) et suite au succès des « space opéra » récents comme LA GUERRE DES ETOILES, l’homme d’affaires Wade Williams en acquiert les droits. Il retourne de nouvelles séquences à effets spéciaux et y ajoute des scènes additionnelles, avec d’autres acteurs, également situées sur Mars. La plupart de ces changements seront toutefois supprimés et les passages originaux restaurés pour l’exploitation en vidéocassette de 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS au cours des années ’90 même si il n’existe plus, aujourd’hui, de copies de la version originale de 1950, toutes ayant souffert de l’une ou l’autre altérations.

L’intrigue, elle, se veut didactique et mélange science et science-fiction de manière honnête via un argument classique proche des œuvres des pionniers de l’anticipation. 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS constitue, en outre, un des premiers (si ce n’est le premier) long-métrage à mettre le public en garde contre les ravages d’une guerre nucléaire.
A White Sands, un scientifique, le docteur Robert Fleming, annonce via une conférence de presse l’existence d’une fusée, la RXM (ou Rocketship Xpedition Moon, le titre de travail du film) destinée à emporter un équipage de quatre personnes vers la lune. Le lancement, prévu pour quinze minutes plus tard (sic !), se déroule comme prévu mais, une fois dans l’espace, la fusée est déviée de sa trajectoire par une pluie de météorites. L’engin, au final, se retrouve en direction de Mars et finit par s’y poser après divers péripéties. Sur la planète rouge dévastée, les quatre astronautes découvrent les ruines d’une civilisation jadis avancée et à présent retournée à l’âge de pierre suite à un conflit atomique dévastateur.

Modeste artisan du cinéma de genre, Kurt Neumann possède une soixante de films à son actif, dont une poignée de TARZAN des années ’40 et un classique indiscuté de la science-fiction horrifique, le célèbre LA MOUCHE NOIRE. Le cinéaste met, ici, son savoir-faire au service d’une modeste série B, à laquelle il aurait aimé adjoindre des dinosaures, une option très bis malheureusement écartée pour raison budgétaire. Quoique tourné dans l’urgence, 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS se révèle sympathique et retrouve, par intermittence, le charme suranné des romans de Jules Verne ou d’Edgar Rice Burroughs, quelque part entre « De la Terre à la Lune » et le cycle de « John Carter, guerrier de Mars ». Un parfum nostalgique agréable mais surprenant car le film joue, durant ses trois premiers quart d’heure, l’option « réaliste » (qui, aujourd’hui, prête surtout à sourire au vu des aberrations scientifiques et technologiques énoncées) avant de plonger dans l’univers du serial ou de la bande dessinée lors d’un final qui annonce, maladroitement, l’univers de LA PLANETE DES SINGES. Nos astronautes se retrouvent, en effet, par accident sur Mars et y découvrent une civilisation ruinées par la guerre dont les rares survivants sont devenus des primitifs agressifs.

Pour illustrer l’arrivée de la fusée sur Mars, 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS use par ailleurs d’un gimmick amusant, quoique ridicule, qui consiste à teinter, pour toutes les scènes situées sur la planète rouge, la pellicule (noir et blanc) en…rouge, bien sûr ! Etonnamment, en dépit du budget minimal octroyé au cinéaste, les scènes situées sur Mars parviennent à demeurer convaincantes (avec un minimum de bonne volonté) et les effets spéciaux se révèlent acceptables pour ce genre de série B hâtivement confectionnée.

Cependant, au-delà de ces procédés faciles, le film de Neumann prend le temps de développer ses personnages et les rend crédibles et attachants, permettant un processus d’identification efficace lors d’un final surprenant et dépressif. L’unique scientifique féminine de l’expédition, par contre, se conforte aux conventions, celles d’une femme froide et dénuée d’émotion ayant privilégié sa carrière au détriment d’une épanouissante vie de femme au foyer penchée au bras d’un homme viril et vigoureux….La demoiselle regrettera amèrement, mais trop tard, ce choix malheureux. Classique !

Au rayon du casting, 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS met en vedette Lloyd Bridges, vu dans des dizaines de séries télévisées et surtout connu à l’heure actuelle pour ses prestations dans les parodies estampillées Jim Abrahams comme Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ou HOT SHOTS ! A ses côtés, nous retrouvons Osa Massen, John Emery ou Noah Beery Jr, bref aucune vedette mais des comédiens chevronnés à la carrière quantitativement importante.

Ecrit par Kurt Neumann en personne (aidé par un Dalton Trumbo non crédité subissant alors les foudres de la « liste noire »), 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS est donc, au final, une agréable série B sans aucune prétention. Son côté rétro reste, aujourd’hui, plaisant et sympathique, à l’image des romans « pulp » de la défunte collection « anticipation » du Fleuve Noir. Si certaines longueurs et naïvetés destinent prioritairement le film aux inconditionnels de la science-fiction des fifties sa vision n’est pas désagréable et sa durée restreinte (à peu plus d’une heure quinze) aide à lui conférer un rythme appréciable, d’autant que la copie proposée par le dvd zone 2 d’Artus est très potable. A découvrir pour les curieux.
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par Jeremy Fox »

J'ai l'impression de lire la critique que j'ai écrite pour le test du coffret :o

Bref, avis partagé :wink:
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par hellrick »

Jeremy Fox a écrit :J'ai l'impression de lire la critique que j'ai écrite pour le test du coffret :o

Bref, avis partagé :wink:
Je l'ai pas (encore :wink: ) lue :D

Demain je m'attaque à Tomorrow at seven, ça sera plus costaud ou alors je dois biaiser comme JPP dans le livret et rester factuel (oui JPP biaise bien cette vanne pourrie lui est dédiée :mrgreen: )
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par Jeremy Fox »

hellrick a écrit :
Jeremy Fox a écrit :J'ai l'impression de lire la critique que j'ai écrite pour le test du coffret :o

Bref, avis partagé :wink:
Je l'ai pas (encore :wink: ) lue :D

)
Normal, elle n'a pas encore été mise en ligne :mrgreen:
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par monk »

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La Guere Des Boutons d'Yves Robert

Grosse claque. J'avoue.
Je m'attendais à une commédie franchouillarde de bon niveau, orienté jeune public, mais sans plus. Je me suis installé en dillétante, curieux mais pas avide. Et j'ai découvert un immense film, à la générosité sans faille, très drôle (bien sur) mais aussi très fort, très adulte, avec une émotion très forte, un discours politique étonnant et un romantisme à l'image de ce formidable Lebrac, éxalté, à fleur de peau.
Un film vraiment magnifique, entier, très fort.

Le film ressort en salle dans une copie neuve et restaurée cette hiver avec un BR en début d'année. Achat obligatoire.
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2011

Message par hellrick »

Voilà. Ca c'est fait! :D

TOMORROW AT SEVEN

Cette comédie policière très datée (empruntant vaguement aux clichés de l’épouvante) fut écrite par Ralph Spence, prolifique auteur qui fut, en son temps, le scénariste le mieux payé du monde et gagna par la même son surnom de « 5 dollars le mot ». Pourtant, on ne peut pas dire que ce routinier TOMORROW AT SEVEN se distingue par ses qualités d’écriture, loin de là. En dépit de prémices guère originales mais cependant intéressantes, le film tourne, en effet, rapidement à vide et s’embourbe dans un humour poussif et fatiguant.

Un collectionneur d’art est assassiné par un inconnu qui laisse comme seule signature une carte à jouer, un As de Pique. Peu après, nous rencontrons un écrivain d’énigmes, Neil Broderick, qui envisage de publier une adaptation romancée de cette fascinante histoire, l’As de Pique ayant déjà tué de nombreuses personnes dans des circonstances mystérieuses. Dans un train, Broderick fait la connaissance de Martha Winters, laquelle connaît justement – ah ben ça, ça tombe bien ! - Thornton Drake qui s’est juré de mettre l’As de Pique hors d’état de nuire. Malheureusement, Drake, à son tour menacé par le criminel, reçoit une carte qui annonce son assassinat pour le lendemain à 7 heures. Tout ce petit monde décide alors de fuir pour se retrancher dans la demeure de Drake en compagnie de deux policiers gaffeurs et maladroits, Clancy et Dugan. Malheureusement, dans l’avion, une coupure d’électricité permet au meurtrier d’agir. Cependant, il ne frappe pas Drake mais tue par erreur Austin, le père de Martha…La traque à l’As de Pique reprend de plus belle et Broderick est bien décidé à mettre le criminel hors d’état de nuire.

Débutant de manière prometteuse à la manière d’un policier classique avec un meurtre commis dans un lieu clos et une poignée de suspects, TOMORROW AT SEVEN dévie rapidement, hélas, vers une comédie policière poussive. L’identité du meurtrier parait d’ailleurs à ce point évidente que nul ne sera surpris de la prévisible révélation finale. Ray Enright (réalisateur de quelques westerns sympathiques comme LES ECUMEURS avec Marlene Dietrich, John Wayne et Randolph Scott) s’avère, pour sa part, incapable de générer le moindre suspense et se replie sur un humour des plus lourdingue. La suite de TOMORROW AT SEVEN va donc concerner les investigations du jeune héros, joué par Chester Morris, vu dans THE BAT WHISPER et dans le rôle de Boston Blackie, aujourd’hui bien oublié, dans une série de quatorze films datant des années ’40. Aux côtés de Morris, on découvre les pitreries de Frank McHugh et Allen Jenkins, duo comique piteux et insupportablement pas drôle jouant médiocrement les Laurel & Hardy du pauvre.
Le whodunit éventé cède, par conséquent, la place à l’humour laborieux, accompagné d’une romance prévisible et gnangnan jusqu’au coup de théâtre final, particulièrement attendu. Rien de bien palpitant ne survient durant ce TOMORROW AT SEVEN sans grand intérêt mais, maigre consolation, le tout ne dure qu’une petite heure, ce qui est sans doute déjà bien suffisant.
A réserver uniquement aux amateurs de comédie poussiéreuse ou aux curieux motivés.
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