Page 1 sur 5

Jean Negulesco (1900-1993)

Publié : 21 août 04, 14:41
par Lord Henry
EDIT DE LA MODERATION:

Vous pouvez consulter les topics consacrés à

Titanic -1953
The best of everything (Rien n'est trop beau) - 1959



-----------------------------------------------------------------------------------



The Mask of Dimitrios (1944)

Intrigué par la personnalité du criminel international Dimitrios Makropoulos dont le cadavre s'est échoué sur une plage d'Istanbul, l'écrivain de romans policiers Cornelius Leyden (Peter Lorre) décide de rencontrer ceux qui croisèrent sa route.
Chemin faisant, il s'alliera au mystérieux Mr Peters (Sydney Greenstreet) dont le concours s'avère des plus intéressé.

The Mask of Dimitrios exhale le charme fragile du cinéma des petits maîtres, celui empreint d'un semblant de style qu'un rien suffirait à briser. Jean Negulesco – dont ce fut la première réalisation – filme avec méticulosité la résurrection de cet enchevêtrement d'intrigues et sa cohorte de fantômes tragiques.

Je ne me lasserai décidément jamais de la fréquentation du couple cinématographique dont la compagnie me ravit plus que tout autre: Peter Lorre et Sydney Greenstreet – ici en vedette, passant avec bonheur d'un rendez-vous mystérieux dans quelque chambre d'hôtel, aux ruelles sombres peuplées d'ombres menaçantes.

Publié : 10 févr. 06, 18:28
par Kurwenal
Johnny Belinda, Negulesco 1948

Negulesco se tire avec tous les honneurs de ce sujet un peu casse-gueule et parvient à éviter bien des chausse-trappes. Bien sûr le scénario pêche par certaines facilités (encore que..) et quelques raccourcis peu logiques; l'ensemble mériterait un meilleur équilibre mais ne boudons pas notre plaisir coupable car la maîtrise cinématographique proprement dite est constante et remarquable. Les plans superbes s'accumulent et c'est un bonheur pour les yeux, cadrage et photographie sont étudiés avec un vrai sens de l'image, même si parfois l'application pourrait sembler un peu trop évidente. Grâce soit rendue au Dvd qui est irréprochable et magnifie la somptuosité d'un noir et blanc de première qualité.
Impossible de ne pas crier au génie interprétatif devant la prestation de Jane Wyman (oscarisée pour le rôle, sauf erreur), exceptionnelle de bout en bout et...sans dire un mot pendant quelques 100 minutes. A elle seule elle vaut l'achat de l'objet.
Une jolie découverte, en tout cas. Et un réalisateur qui ne mérite pas le dédain dont il a souvent été l'objet.
Spoiler (cliquez pour afficher)
La scène du "Notre Père" autour du père défunt est un moment d'anthologie et fait partie de ces images que l'on ne peut oublier. Et je crois être en dessous de la réalité.

Publié : 10 févr. 06, 19:07
par O'Malley
Kurwenal a écrit :Et un réalisateur qui ne mérite pas le dédain dont il a souvent été l'objet.
Le problème avec Negulesco, c'est qu'il est plus associé aux comédies mièves qu'il a tourné en CinémaScope pour la Fox à partir de 1954 qu'aux films noirs qu'il réalisa dans les 40's.

Publié : 7 mai 06, 19:01
par Kurwenal
Three Came Home (Captives à Bornéo) Jean Negulesco 1950

Brillant, sobre, poignant et retenu à la fois, d'une grande homogénéité, le film de Negulesco mérite d'être considéré comme une des meilleures oeuvres d'un réalisateur qui ne fut pas toujours au top. C'est aussi une émouvante leçon de tolérance lorsqu'il aborde le contraste des cultures et des sensibilités en temps de guerre.
Tout cela sans parler de la magnifique franco américaine Claudette Colbert qui porte le film avec un talent remarquable.

Image Image

Image

Publié : 1 janv. 07, 16:44
par Cathy
Daddy Long Legs de Jean Negulesco

Un film qui m'a laissé perplexe, je l'avais déjà vu, mais bon, j'ai toujours un sentiment mitigé devant ce film. En effet, il passe tout seul, on se laisse prendre par l'histoire, le charme de Fred Astaire en Preston Jarvis opère inévitablement, mais Leslie Caron manque de quelque chose, je n'accroche pas à son personnage de Louise Andrée, pauvre petite orpheline. Je dois dire que j'ai surtout un problème en tant qu'amatrice de danse avec les morceaux dansés notamment tout le rêve chorégraphié par Roland Petit. C'est vrai que l'on n'est plus habitué à ce style de physique dans la danse, mais il manque quelque chose dans son interprétation ! Bref curieux sentiments mélangés, cela passe trop vite mais aussi trop lentement, on aimerait en voir plus sur la vie de la jeune fille au Collège américain. On aimerait voir plus danser Fred Astaire, bon c'est vrai qu'il se faisait "vieux", mais bon il est quand même unique. C'est loin d'être un chef d'oeuvre, ce n'est pas vraiment un film raté, mais il manque quelque chose pour en faire un vrai bon film, même si une fois encore j'ai passé un très bon moment devant mon petit écran et ne suis pas ennuyée une seule seconde.

Publié : 1 janv. 07, 17:19
par Judyline
Cathy a écrit :Daddy Long Legs de Jean Negulesco
Je l'ai reçu en cadeau pour Noël et il me tarde de le découvrir. Pour l'instant, je m'attend un peu à voir un mélange entre 'Funny face', 'Un Américain à Paris' et 'Gigi' (je me demande bien pourquoi d'ailleurs :) ).

Petite appréhension quand à Jean Negulesco à la réalisation (sans doute à cause de la relative déception qu'avait été 'Comment épouser un millionnaire')

Publié : 1 janv. 07, 19:59
par Cathy
Judyline a écrit : Petite appréhension quand à Jean Negulesco à la réalisation (sans doute à cause de la relative déception qu'avait été 'Comment épouser un millionnaire')
Personnellement j'aime beaucoup Comment épouser un millionnaire !

Publié : 25 janv. 07, 11:40
par Judyline
Papa longues jambes (Daddy long legs) de Jean Negulesco (1955)
7,5/10

Dans la famille 'comédies musicales', je demande 'Papa longues jambes'...
Décidemment, la comédie musicale reste mon genre de prédilection: je m'en suis une fois de plus rendue compte hier soir! Un film pétillant, divertissant et coloré, avec une Leslie Caron que j'apprécie de plus en plus et un Fred Astaire très amusant! Les chansons et les numéros sont très bons... et puis, un pas de danse de Fred Astaire, ça ne se refuse pas!
Mon seul regret, c'est le manque de crédibilité du couple formé par Caron et Astaire. J'avais nettement plus accroché au couple Astaire-Hepburn ou Astaire-Garland. Par contre, quand ils dansent ensemble, je n'ai rien à redire!

Publié : 14 juin 07, 19:32
par Sybille
Image

Road House / La femme aux cigarettes
Jean Negulesco (1948) :

"La femme aux cigarettes" est un film étrange, qui commence de façon paisible dans un café de bord de route perdu quelque part entre la frontière américaine et canadienne, un établissement tenu par deux amis de longue date (dont l'excellent Richard Widmark), mais aux relations quelque peu inégales. Cette quiètude toute relative ne tarde pas à être pertubée par l'arrivée d'une chanteuse de Chicago à l'élégance mystérieuse et provocante, qui parvient immédiatement à séduire les consommateurs par le filet de sa voix suave et feutrée. Ce personnage volontaire auquel Ida Lupino prête toute sa distinction devient, lentement mais irrémédiablement, le catalyseur d'un drame porteur de vérités enfouies depuis longtemps. Il contraste de façon frappante avec la caissière du restaurant, dont la gentillesse désabusée sera mise à rude épreuve tout au long de l'histoire, personnage interprétée par cette habituée des seconds rôles qu'est Celest Holm (qui semble toujours jouer les amies fidèles à la patience et au dévouement bien mal récompensés). Le film s'achève dans la fantasmagorie d'une forêt sombre et nimbée de brume, un paysage aux allures cauchemardesques, dans lequel errent des héros tremblants et désespérés. 7/10

Jean Negulesco (1900-1993)

Publié : 8 oct. 08, 23:50
par santiago
Je connaissais mal ce réalisateur dont les films (Titanic, How to marry a millionnaire, La femme aux cigarettes) ne m'avaient pas particulièrement marqué. Après avoir vu Johnny Belinda, presque digne des grands mélodrames de Sirk, je me dis que je ferais peut être bien de me plonger plus avant dans sa filmographie. Je ne raterai donc pas Le masque de Dimitrios, dimanche en 8 au Cinéma de minuit. Y a t-il des amateurs de Negulesco sur ce forum ?

Re: Jean Negulesco

Publié : 9 oct. 08, 09:54
par francesco
Vi ! moi !

Johnny Belinda pour moi n'a pas la flamboyance sirkienne, mais est remarquablement réalisé (superbes éclipses qui rendent le récit très fort) et joué (inoubliable performance d'une justesse et d'une délicatesse remarquables de Jane Wyman) avec un scénario très attachant.
Humoresque est très "mélo Warner" : là pour le coup c'est flamboyant. La scène finale est un sommet du genre : où on trouve ça très daté où on est emporté par son lyrisme torrentiel. Crawford sublimement photographiée.
Three comes home est un chef d'oeuvre d'intelligence, de construction, de finesse (rien que le personnage humanisé du colonel japonais c'est remarquable).
Le Moineau sur la tamise, un peu long, mais jolie vignette, avec des compositions mémorables de Guiness et de Dunne en reine Victoria.
Appel d'un inconnu : construction "en sketch" un peu daté, mais prenant néanmoins.
Titanic que je trouve très élégant sans tapage au vue du sujet., avec des rapports humains complexes et bien traités.
Milliardaire, La Fontaine des amours, Papa Longues Jambes, La Mousson sont dans quatre registres différents (comédie, comédie romantique, comédie musicale, mélodrame exotique) très "cinémascope Fox". On peut dire la même chose de The Best of everything dans le registre "mélodrame urbain" sauf que là c'est carrément transcendé par le genre (dès le générique avec la musique qui va bien et le reste). J'aime beaucoup ce film (et Crawford très "monstre sacré" qui descend chez les mortels")
J'ai épousé un français peine à rendre l'humour et le chic du roman de Nancy Mitford mais nous quelques unes des plus images de Deborah Kerr qu'on ait vu à l'écran.

Voilà c'est tout ce que j'ai vu mais je compte m'acheter La Femme aux cigarettes dont je n'avais visionné que la première heure, que j'avais d'ailleurs trouvée géniale.

Re: Jean Negulesco

Publié : 9 oct. 08, 10:54
par joe-ernst
francesco a écrit :Vi ! moi !
:shock: :shock: :shock:
























:mrgreen:


Plus sérieusement, je crois que c'est un réalisateur très estimable, mais sans génie, et c'est déjà pas mal.

Petite erreur : Le Milliardaire, c'est de Cukor. Tu voulais plutôt parler de Comment épouser un millionnaire (on reste de toute façon avec Marilyn... :wink: )

Je t'envie d'avoir vu J'ai épousé un Français... Deborah... :(

Re: Jean Negulesco

Publié : 9 oct. 08, 11:09
par francesco
J'ai dit Milliardaire par flegme d'écrire le titre entier (enfin, en fait à la limite on s'en moque, je sais :mrgreen: )
Moi je crois qu'il y a un peu plus que de l'artisanat de bonne qualité : il y a un soin dans la peinture des rapports humains et dans la direction d'acteurs qui est très réussi, je trouve. Et puis encore une fois Johnny Belinda ou Three Came home c'est superbement "mis en scène".
(J'ai certain plans qui me reviennent à l'esprit comme Belinda qui "'écoute" du violon ou encore la brusque apparition d'un fusil jusque là hors champ que j'avais trouvé géniaux)

Sinon J'ai épousé un français je l'ai vu ... sur youtube où il est visible intégralement, dans une qualité d'image appréciable. Faut quand même s'accrocher, étant donné le format :|

Re: Jean Negulesco

Publié : 9 oct. 08, 11:26
par Ann Harding
Je recommande effectivement Road House (La Femme aux Cigarettes) qui a un casting superbe: Richard Widmark, Cornel Wilde, Ida Lupino & Celeste Holm.

Il faut aussi lire les souvenirs de Jean Negulesco: Un flâneur à Hollywood (1988, Presse de la cité). Un très bon bouquin où on le suit de Roumanie, puis à Paris où il habite le Montparnasse des artistes avant de partir pour Hollywood.

Re: Jean Negulesco

Publié : 9 oct. 08, 12:34
par santiago
A noter que Three came home est visible en streaming sur http//filmschatten.blogspot.com. Sans French subtitles, of course.