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Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 21 août 20, 11:37
par krolock
tenia a écrit : 20 août 20, 20:10 J'avais été un chouia déçu par Les hommes contre, que j'ai trouvé finalement un peu convenu dans sa charge antimilitariste. Très bon film dans l'ensemble, mais, oui, une sensation de deja vu a pris le dessus pendant le visionnage.
Je ne pense pas que ce soit une charge frontale antimilitariste, plutôt un dégout de toute hiérarchie.
Claude Chabrol disait : "Je n'aime pas le pouvoir, parce que c'est le pouvoir" ou encore "Abus de pouvoir est une expression pléonastique, le mot pouvoir suffit".

Une séquence est douloureuse : celle ou les soldats autrichiens par porte-voix demandent aux italiens de rester sur leurs positions, car ils en ont marre de les massacrer.
Le général regarde dans l'oeilleton, le sniper ne le guette pas et il en sort indemne, par contre juste après un soldat italien présente une brindille, la balle la brise en deux. Pas de bol.

Stanley Kubrick montre dans son film ( on ne voit aucun soldat allemand ) que les poilus ont plus peur de leur hiérarchie que de l'ennemi.

Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 15 mars 24, 15:54
par Flol
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Main basse sur la ville (Francesco Rosi - 1963)

Une plongée absolument fascinante et passionnante dans les arcanes de la vie politique napolitaine, avec tout ce que ça comporte de magouilles, petites combines, trahisons, etc...
Alors ça hurle, ça s'invective, ça parlemente, ça bouge beaucoup les mains. L'Italie, quoi.

Et le tout dans un style documentaire saisissant, renforçant encore davantage cette sensation d'immersion dans le chaos ambiant, au centre duquel trône un Rod Steiger sensationnel (il faut le voir s'éponger le visage et la bouche avec son petit mouchoir, lorsqu'il est acculé par l'ensemble des parlementaires qui l'entourent).
Naples y est décrite telle une cité tentaculaire, décatie, où des petits hommes à l'ego surdimensionné sont prêts à tout pour obtenir argent et pouvoir, et ce peu importe l'impact néfaste qu'ils peuvent avoir sur une communauté dont ils n'ont de toute façon que foutre - il faut voir cette scène où le maire, tout sourire, calme des femmes éplorées en leur distribuant des billets et en expliquant à son entourage que c'est comme ça que fonctionne la démocratie. C'est terrible.

Mais surtout sacrément impressionnant. Un grand film qui n'a pas volé sa réputation.
Et il faut absolument que je découvre Salvatore Giuliano, maintenant.

Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 15 mars 24, 16:41
par Watkinssien
:D :D :D 8)

Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 15 mars 24, 18:37
par Alexandre Angel
Flol a écrit : 15 mars 24, 15:54 Et il faut absolument que je découvre Salvatore Giuliano, maintenant.
Merci et bravo pour ton retour! Je compte bien me payer les deux films prochainement. Tu regarderas Salvatore Giuliano et tu penseras très fort au Cimino :mrgreen:

Rosi est hautement fréquentable jusqu'à Carmen (pas fou du Moment de la vérité because corrida et La Belle et le cavalier est plaisant mais mineur), après ça se délite un tantinet. Un de mes rêves d'édition est le très beau L'Affaire Mattei (1972).

EDIT En remontant le topic, je me rends compte que je me répète un peu beaucoup :oops:

Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 15 mars 24, 19:39
par manuma
De Rosi, j'aimerais beaucoup découvrir Trois frères.

Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 15 mars 24, 21:44
par Alexandre Angel
manuma a écrit : 15 mars 24, 19:39 De Rosi, j'aimerais beaucoup découvrir Trois frères.
Très bon souvenir.

Re: Francesco Rosi (1922-2015)

Publié : 16 mars 24, 00:52
par Rick Blaine
Très bon également.