Re: Le plan séquence
Publié : 19 janv. 20, 16:16
Alors tu ferais mieux de t'asseoir, mais certains cinéastes ci-dessus sont morts. Déso pour toiBeule a écrit :Tu devrais en parler à Argento, Bellocchio, Bertolucci, De Palma donc, Fleischer, Kalatozov, Klimov, Naruse, Ophuls, Preminger, PTA... et une petite foultitude d'autres. Je suis certain qu'ils comprendraient ton point de vue.
J'ai l'impression qu'on ramène trop ici la notion de plan-séquence à une performance technique et spectaculaire induite par la discussion autour de 1917.Outerlimits a écrit :Plus globalement, je n'ai jamais trop compris l'intérêt du plan-séquence au cinéma (en dehors des films-concept). Ca n'embellit en rien l'image ni à proprement parler la mise en scène, ça reste invisible aux yeux de la plupart des gens (à tel point que ça y va à grand renfort de publicité autour de l'effet avant la sortie-même du film, au cas où personne ne le remarquerait), ça n'amène pas forcément une plus grande immersion (et même peut avoir à ce sujet des effets contre-productifs pour d'évidentes raisons) quand d'autres artifices de mise en scène s'avèrent bien plus efficaces et/ou visuellement esthétiques…
La séquence d'intro de SPECTRE aurait-elle été moins immersive si elle n'avait pas été tournée en PS ? J'en doute..
En fait je vois plus cela comme un gadget cinématographique où le réalisateur peut se tester lui-même, se prouver qu' "il est capable de" et non comme un véritable outil narratif en soi.
A la limite je comprends mieux l'intérêt immédiat de la shakycam (que je déteste pourtant en règle générale).
3 exceptions cependant : celui de Snake eyes et celui de La soif du mal (et à un moindre degré "La corde").
Je crois surtout que c'est moi qui tend à trop étendre la définition du plan-séquence qui, quand on la recherche, s'avère ramener le procédé à ce que décrive les forumeurs : donner l'illusion (ou pas) qu'une seule action s'inscrit dans la durée en traversant plusieurs décors.Outerlimits a écrit :Justement c'est un ce que je dis
Ah mincePacaya a écrit : Alors tu ferais mieux de t'asseoir, mais certains cinéastes ci-dessus sont morts. Déso pour toi
Alors pour ma part j'ai une fascination, je le reconnais, pour l'utilisation du plan séquence, que je vois autant comme une figure de style, un bon outil de mise en scène, ou bien une "simple" prouesse technique. Et il peut certes tourner au joujou pour impressionner, voire à l'argument de vente, comme pour le dernier Sam Mendes justement. Et c'est une des raisons pou lesquelles je suis un peu sceptique sur ce film, avant même de l'avoir vu.Pacaya a écrit :Je ne comprends pas cette obsession du plan séquence ou du "trans-trav" chez certains, qu'on retrouve dès les premières années d'école de cinéma. Pour des résultats merdiques parce que bizarrement, on n'a pas l'intelligence d'un Welles ou d'un Hitchcock, ni les compétences de leurs techniciens.
Quand j'ai vu Breaking News de Johnnie To, j'ai pu m'empêcher de me marrer tellement j'ai trouvé ça mauvais et foiré. Et même dans la Corde d'Hitchcock, je me rappelle d'un travelling/zoom dégueulasse sur le dos d'un mec pour cacher une coupe. Alors que je n'ai même pas capté les vrais cut !
Du coup, voir un film dont la pub est axé sur le plan séquence, je sais d'emblée de jeu que ça ne va pas me plaire...
Je m'étais promis de plus revenir sur ce point, mais il faut croire que je suis maniaque.Alexandre Angel a écrit : Moi, j'étais sûr que dès qu'un plan était un tant soit peu long, avec une action au sens large qui se déploie à l'intérieur de ce plan, c'était un plan séquence. Il semblerait que non...
Pourquoi ne pas y revenir?ed a écrit :Je m'étais promis de plus revenir sur ce point, mais il faut croire que je suis maniaque.Alexandre Angel a écrit : Moi, j'étais sûr que dès qu'un plan était un tant soit peu long, avec une action au sens large qui se déploie à l'intérieur de ce plan, c'était un plan séquence. Il semblerait que non...
Un plan fixe de 5 secondes sur un type assis à une table en train de regarder un livre, ça peut être un plan séquence, si le plan qui précède et celui qui suit appartiennent à d'autres séquences.
Par contre, l'exemple souvent cité de La Soif du mal, c'est pas un plan-séquence, à cause de l'insert d'un plan sur la voiture qui explose à la fin de la séquence.
La définition d'un plan-séquence, c'est un plan (unité technique) qui est aussi une séquence (unité narrative), c'est tout. Il n'y a aucune considération ni de longueur ni de virtuosité dans cette définition.
Assez d'accord : sur le moment, j'avais bien aimé Birdman mais j'ai jamais eu envie de le revoir. Alors que Gravity, j'ai acheté le BR et ai revu le film deux fois.-Kaonashi Yupa- a écrit :Je trouve ça vain aussi quand Inarritu fait Birdman "en réaction à" son pote Cuaron qui a fait ça, lui, avec talent, émotion et originalité.