Dvdclassik : cinéma et DVD

Un nouveau sujet sur ce film revu dans l'édition Fox "Studio classics".
Dans le prolongement de mes impressions sur le Château du dragon, la photographie m'apparaît quelque peu décevante (toutes proportions gardées), de même que quelques points de montage (Sanders aperçu par Gene Tierney en train de peindre son portrait).
Bien sûr les scènes d'intérieur suscitent l'intérêt par la qualité du rendu tant de la lumière naturelle se diffusant à partir de l'extérieur que des éclairages à la bougie, ce qui ressort donc du travail de Charles Lang mais c'est là avant tout de l'artisanat d'art.
Néanmoins les images de vagues s'échouant sur la plage sont un leitmotiv particulièrement bien géré et contribuent à parfaire la thématique de la nostalgie liée au passage du temps, qualité qui fait que le film restera: difficile de ne pas avoir un serrement à chaque apparition du nom "Anna Muir" gravé dans le bois du poteau sur la plage. Ce sentiment est largement décuplé par la composition de Bernard Herrmann: ces tenues de cordes transfigurées et presque éplorées sont véritablement d'une qualité démontrant plus le génie d'un musicien que le talent d'un accompagnateur musical.
Il n'est finalement pas surprenant que K. Geist débute son commentaire en signalant que Mankiewicz est davantage un homme de lettres qu'un homme d'images. Il est vrai que la causticité constante des dialogues anime le film, qui sucite cependant davantage l'admiration pour quelques moments précieux arrachés au temps afin de cristalliser l'essence de ce dernier.

Star Maker a écrit : Il n'est finalement pas surprenant que K. Geist débute son commentaire en signalant que Mankiewicz est davantage un homme de lettres qu'un homme d'images.

Ce qui n'empeche pas Mankiewicz d'etre aussi un bon formaliste.

Geoffrey Firmin a écrit :Ce qui n'empeche pas Mankiewicz d'etre aussi un bon formaliste.

Oui, mais je serais tenté de dire que le génie de Mankiewicz est effectivement le plus manifeste et le plus singulier dans son art du dialogue, le verbe tout puissant par lequel on manipule, on s'affronte et se détruit. Et si cela est évidemment le plus manifeste dans des films comme La comtesse aux pieds nus ou Eve, force est de constater que même dans un film où cela est moins prononcé comme L'aventure de Madame Muir, le langage a une importance primordiale.

Mankiewicz, quel génie !

Harry Dawes a écrit :

Geoffrey Firmin a écrit :Ce qui n'empeche pas Mankiewicz d'etre aussi un bon formaliste.

Oui, mais je serais tenté de dire que le génie de Mankiewicz est effectivement le plus manifeste et le plus singulier dans son art du dialogue, le verbe tout puissant par lequel on manipule, on s'affronte et se détruit.
Mankiewicz, quel génie !

definition qui s'accorde tres bien avec Le Limier(Sleuth), ultime chef d'oeuvre du cineaste

Je suis pas fan de Mme Muir(même si je le préfère à La Comtesse aux pieds nus).

En fait j'aime bien les 2 1eres parties jusqu'à ce qu'elle se retrouve seule avec la servante. Toute la partie où on la voit vieillir, j'accroche moins.

Sur les 3 que j'ai vus, le Mankiewicz auquel j'accroche le + est All about Eve.

Philip Marlowe a écrit :Toute la partie où on la voit vieillir, j'accroche moins.

Jusqu'au moment où elle rend son dernier soupir et que Rex Harrisson réapparaît en lui ouvrant les bras: "Come Lucia". Difficile de ne pas avoir la larme à l'oeil.

Star Maker a écrit :Jusqu'au moment où elle rend son dernier soupir et que Rex Harrisson réapparaît en lui ouvrant les bras: "Come Lucia". Difficile de ne pas avoir la larme à l'oeil.

Revu Vendredi soir, et j'y suis aussi allé de ma petite larme.

Pour en revenir au talent de dialoguiste de Mankiewicz, c'est aussi cet art de l'affrontement verbal qui fait de Cleopatra un film passionnant, là où l'on aurait pu n'avoir qu'un péplum boursouflé et indigeste.

Harry Dawes a écrit :

Geoffrey Firmin a écrit :Ce qui n'empeche pas Mankiewicz d'etre aussi un bon formaliste.

Oui, mais je serais tenté de dire que le génie de Mankiewicz est effectivement le plus manifeste et le plus singulier dans son art du dialogue, le verbe tout puissant par lequel on manipule, on s'affronte et se détruit. Et si cela est évidemment le plus manifeste dans des films comme La comtesse aux pieds nus ou Eve, force est de constater que même dans un film où cela est moins prononcé comme L'aventure de Madame Muir, le langage a une importance primordiale.

Mankiewicz, quel génie !

C'est un peu le problème de "Honey Pot" qui a vu la plupart de ses audaces formelles disparaitre au montage pour réduction de temps imposée, ce qui lui a valut un regard pas toujours favorable de son auteur. Pourtant, en l'état, le film est une pure jubilation, une mise en abyme théatrale impressionante... Et c'est sans nul doute dans ce génie incroyable du langage que l'on doit celà.

Sinon, "Le Reptile" est un film plus visuel et formaliste. j'ai le sentiment que les deux voies se croisent chez le cinéaste.

Mac Lean a écrit :

Harry Dawes a écrit :
Oui, mais je serais tenté de dire que le génie de Mankiewicz est effectivement le plus manifeste et le plus singulier dans son art du dialogue, le verbe tout puissant par lequel on manipule, on s'affronte et se détruit. Et si cela est évidemment le plus manifeste dans des films comme La comtesse aux pieds nus ou Eve, force est de constater que même dans un film où cela est moins prononcé comme L'aventure de Madame Muir, le langage a une importance primordiale.

Mankiewicz, quel génie !

C'est un peu le problème de "Honey Pot" qui a vu la plupart de ses audaces formelles disparaitre au montage pour réduction de temps imposée, ce qui lui a valut un regard pas toujours favorable de son auteur. Pourtant, en l'état, le film est une pure jubilation, une mise en abyme théatrale impressionante... Et c'est sans nul doute dans ce génie incroyable du langage que l'on doit celà.

Sinon, "Le Reptile" est un film plus visuel et formaliste. j'ai le sentiment que les deux voies se croisent chez le cinéaste.

Vu le Reptile il y a quelques mois et j'avoue avoir été déçu. Je suis peut être passé à côté de quelque chose, mais j'ai trouvé que le film manquait beaucoup de contenu par rapport aux autres Mankiewicz (que j'idolatre par ailleurs il faut le préciser...)

Enfin vu. Un film où pour moi tout n'est que grâce. Gene Tierney et Rex Harrisson plus que parfaits, mise en scène sans faille, scénario dosant avec maestria fantastique, mélodrame, humour, dialogues superbement ciselés. Un Mankiewicz sublime de plus que je découvre. 10/10

Alex Blackwell a écrit :les images de vagues s'échouant sur la plage sont un leitmotiv particulièrement bien géré et contribuent à parfaire la thématique de la nostalgie liée au passage du temps, qualité qui fait que le film restera: difficile de ne pas avoir un serrement à chaque apparition du nom "Anna Muir" gravé dans le bois du poteau sur la plage.

Arg mon Dieu, c'est tout à fait ça!



J'éprouve les mêmes sensations quand je revois ces images... la fuite du temps, les gens qui s'éloignent, la vie qui s'efface, l'oubli qui s'installe...

Il faudrait que je tente de le revoir un de ces jours

Philip Marlowe a écrit :Il faudrait que je tente de le revoir un de ces jours

Mais comment peut-on ne pas aimer ce film?(il faut absolument que tu le revoies )

breezy a écrit :

Philip Marlowe a écrit :Il faudrait que je tente de le revoir un de ces jours

Mais comment peut-on ne pas aimer ce film?(il faut absolument que tu le revoies )

J'ai pas dit que j'aimais pas, mais que la dernière partie qui en touche beaucoup m'a vraiment paru en deça du reste.

Philip Marlowe a écrit : J'ai pas dit que j'aimais pas, mais que la dernière partie qui en touche beaucoup m'a vraiment paru en deça du reste.

Meme le final?