Re: Cinéma Français - le Patrimoine
Publié : 10 janv. 10, 16:57
Le mariage de Chiffon (1941, Claude Autant-Lara) avec Odette Joyeux, André Luguet et Jacques Dumesnil
Corysande, dite Chiffon, (O. Joyeux) n'en fait qu'à sa tête. Elle sort toute seule sous la pluie au grand dam de sa mère, une bourgeoise à cheval sur les principes. Chiffon rencontre dans le noir un bel officier le Colonel d'Aubières (A. Luguet) qui tombe amoureux d'elle. Mais, Chiffon ne s'intéresse qu'aux engins volants construits par son oncle par alliance, Marc de Bray (J. Dumesnil)...
Voici encore merveilleux film tout imprégné de la douceur de vivre de la Belle Epoque. En cette année 1904, nous nous retrouvons dans une atmosphère que n'aurait pas renié René Clair et Max Ophüls. C'est d'ailleurs à ce dernier que j'ai pensé en découvrant les premières scènes du film qui présente André Luguet à la gare, comme dans les premières images de Madame De... L'élégance de la mise en scène va de pair avec la tendresse des personnages. Pour une fois Jean Aurenche a oublié de tremper sa plume dans le vitriol et brosse un portrait tout en douceur d'une jeune fille en fleur, Chiffon, que joue à la perfection une virevoltante Odette Joyeux. Elle va découvrir peu à peu les véritables sentiments qu'elle ressent pour son oncle Marc grâce au colonel d'Aubières qui aura la sagesse de s'effacer. La construction de l'histoire est une petite merveille avec les personnages qui se découvrent grâce à des objets tels que la chaussure que perd Chiffon dans la toute première scène. Elle retournera à sa propriétaire, et chemin faisant, nous donne une foultitude d'informations sur les rapports qui unissent les différents personnages. Dans les rôles secondaires, on retrouve avec un immense plaisir Pierre Larquey en valet bienveillant et un Bernard Blier très mince et tout sourire. Un tel marivaudage pourrait facilement tourner à la mièvrerie. Mais, pas du tout, le dosage est subtil. Et malgré cette douceur, il y a sous la surface comme une légère amertume semblable à celle que l'on ressent lorsqu'on quitte l'adolescence pour l'âge adulte. On n'a plus qu'à se laisser transporter par la valse 'Fascination' qui entraîne le film. Délicieux.
Corysande, dite Chiffon, (O. Joyeux) n'en fait qu'à sa tête. Elle sort toute seule sous la pluie au grand dam de sa mère, une bourgeoise à cheval sur les principes. Chiffon rencontre dans le noir un bel officier le Colonel d'Aubières (A. Luguet) qui tombe amoureux d'elle. Mais, Chiffon ne s'intéresse qu'aux engins volants construits par son oncle par alliance, Marc de Bray (J. Dumesnil)...
Voici encore merveilleux film tout imprégné de la douceur de vivre de la Belle Epoque. En cette année 1904, nous nous retrouvons dans une atmosphère que n'aurait pas renié René Clair et Max Ophüls. C'est d'ailleurs à ce dernier que j'ai pensé en découvrant les premières scènes du film qui présente André Luguet à la gare, comme dans les premières images de Madame De... L'élégance de la mise en scène va de pair avec la tendresse des personnages. Pour une fois Jean Aurenche a oublié de tremper sa plume dans le vitriol et brosse un portrait tout en douceur d'une jeune fille en fleur, Chiffon, que joue à la perfection une virevoltante Odette Joyeux. Elle va découvrir peu à peu les véritables sentiments qu'elle ressent pour son oncle Marc grâce au colonel d'Aubières qui aura la sagesse de s'effacer. La construction de l'histoire est une petite merveille avec les personnages qui se découvrent grâce à des objets tels que la chaussure que perd Chiffon dans la toute première scène. Elle retournera à sa propriétaire, et chemin faisant, nous donne une foultitude d'informations sur les rapports qui unissent les différents personnages. Dans les rôles secondaires, on retrouve avec un immense plaisir Pierre Larquey en valet bienveillant et un Bernard Blier très mince et tout sourire. Un tel marivaudage pourrait facilement tourner à la mièvrerie. Mais, pas du tout, le dosage est subtil. Et malgré cette douceur, il y a sous la surface comme une légère amertume semblable à celle que l'on ressent lorsqu'on quitte l'adolescence pour l'âge adulte. On n'a plus qu'à se laisser transporter par la valse 'Fascination' qui entraîne le film. Délicieux.