saison 2 ep 8
Les robots du docteur Loren (The lateness of the hour, 1960, Jack Smight)
Dans la villa cossue du Dr Loren, savant cybernéticien, sa fille s'ennuie à mourir, rêve de connaître le monde et ne supporte plus la présence harassante des domestiques, trop parfaits robots humanoïdes créés par son génial papa...
Je ne me souvenais plus de cet épisode que je viens de me passer pour le simple plaisir d'y voir la délicieuse Inger Stevens.
Le réalisateur Jack Smight reconnu lui-même que l'histoire était mal ficelée. De plus, il s'agit du premier essai de tournage en vidéo (il y en aura cinq autres dans la saison 2) pour cause de restrictions budgétaires. L'image en pâtit avec une définition et un contraste bien moindres que le somptueux N&B habituel, des petits bugs de bande (et le classique effet de brûlage de tube lors de spots trop lumineux comme une simple flamme d'allumette) malgré une restauration somme toute correcte (bien supérieure à celle des épisodes de la saison "Cathy Gale" des
Avengers, par exemple).
Le personnage de la mère est horripilant : elle passe une partie de l'épisode à gémir comme un vieux chat, le cou massé par une gouvernante-robot.
Dans le rôle du père et génial cybernéticien, le toujours excellent John Hoyt, figure récurrente des séries et films de genre des années 50-60.
Inger Stevens est, comme d'hab' absolument charmante, émouvante et parfaite pour ce rôle délicat. Mais l'épisode ne procure pas le délicieux frisson de terreur du
Hitch hiker, l'un des sommets de la
TZ où elle tint aussi le rôle central.
Parmi les bons moments :
- la fille, à bout de nerfs, poussant l'une des domestiques du haut de l'escalier et qui débaroule lourdement avant de se relever, intacte et avec un sourire moqueur car son papa a créé des androïdes indestructibles ;
- l'incompréhension très humaine du groupe de serviteurs-robots auxquels le savant intime l'ordre de descendre tous dans la cave (ce n'est pas dit mais on devine que c'est pour les démantibuler) après que sa fille lui ait lancé l'ultimatum : "
C'est eux ou moi !"
Un peu déçu car si j'imagine facilement l'effet que du produire à l'époque le twist à fort parfum dick-ien, il est trop prévisible.
Quant à la toute fin, elle est à la fois cruelle, un peu ridicule et...
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- ...incohérente, puisque tout au long de l'épisode, le vieux couple semblait porter une affection sincère à leur "fille"...
Mais bon... L'un des charmes de cette série, c'est justement qu'elle se refusa souvent des happy ends.
Kadobonux : Inger Stevens chez Rod Serling qui l'a invitée pour lui montrer sa collection de maquettes d'avions...