Quelques épisodes découverts ou revus récemment :
Nick of time 5/10
Toujours amusant de voir le William Shatner d'avant Kirk. Un épisode qui part d'une idée classique et qui peut souvent marcher (de l'influence de la superstition et de la divination sur l'avenir) sauf que j'en attendais mieux.
Back there 4/10
Encore un thème ultra-usé, celui du saut temporel. Mais c'est trop convenu. Ressemble à une répétition pour un des futurs épisodes de la série
The time tunnel (le héros, envoyé dans le passé à l'insu de son plein gré... tombe pile-poil en lieu et date de l'assassinat de Lincoln). Seul le petit twist final est plaisant (même si il paraîtra lui aussi peu neuf aux amateurs de nouvelles de SF abordant le thème du paradoxe temporel).
The whole truth 3/10
L'ancêtre probable du
Liar liar avec Jim Carrey. Un menteur professionnel (revendeur de bagnoles d'occas' à l'état de ruines) se fait marabouter par une antique Ford qui le force contre sa volonté à ne plus dire que la vérité. Un problème de taille : dans le rôle du bonimenteur de tôles, Jack Carson en fait... des caisses.
A oublier. Seul détail rigolo : l'invité surprise du twist, on ne peut plus d'époque.
The invaders 5/10
Un des épisodes les plus fameux de la TZ... mais qui a pris un gros coup de vieux. Comme il y a unité d'espace (restreint et au décor ingrat) et pas grand chose - sinon les mêmes - qui se déroule, les 25 minutes paraissent bien longues. Et puis le jeu excessif d'Agnes Moorehead n'arrange pas la sauce. Dommage, car l'idée de base était excellente. Disons que ça peut éventuellement fonctionner si on ne l'a jamais vu. A la re-vision, tous les défauts (criants, voire involontairement risibles) surgissent.
A penny for your thoughts 4/10
Côté sympa : le personnage central est joué par le Jim Carrey de la télé des 60's : l'éternel ahuri, bon zigue et à faciès caoutchouteux Dick "
he'll soon marry a witch" York.
Un petit employé de banque qui se découvre des dons télépathiques. Gentillet, sans plus.
The silence 9/10
Là, par contre, on touche au top d'une série qui n'est jamais meilleure que lorsqu'elle joue la carte de l'ironie suprême et/ou de l'humour le plus noir. Franchot Tone est très impressionnant en vénérable membre d'un club sélect instigateur d'un enjeu pervers : en échange d'une somme énorme, il parie avec le fatigant beau-parleur du club, un jeune homme auto-satisfait et au débit ininterrompu que ce dernier ne pourra tenir une année sans prononcer un seul mot...
Ben, je vais vous dire : j'avais beau l'avoir déjà vu, j'ai encore marché à fond et suis resté... sans voix.
Cerise sur le gâteau, l'épisode est superbement photographié et cadré.
Death-head revisited 5/10
Là encore, une belle idée (que l'on souhaiterait s'être réalisée hors fiction) mais pas pleinement soutenue. Le terrifiant personnage en cause, un ancien officier SS de retour d'exil sud-américain venu revisiter par nostalgie
son ancien lieu de travail : le camp de Dachau , se retrouve face à ses victimes qu'il avait pourtant assassinées. Mais il est surjoué par l'inquiétant et massif Oscar Beregi. Cela avait déjà été le cas avec un autre Nazi interprété par le rarement sobre Nehemiah Persoff dans l'épisode
Judgement night de la saison 1.
One more pallbearer 8/10
Sous un faux-prétexte, le milliardaire Paul Radin (sic) convie dans son bunker anti-atomique les trois personnes qui l'ont autrefois humilié : sa prof de lycée, un pasteur et un général. Il leur annonce alors qu'il sait par son réseau que les Soviétiques vont lancer leurs missiles dans quelques minutes et exige de ses invités qu'ils lui fassent leurs excuses...
Un épisode typique de l'époque (en 1962, la peur d'une 3ème guerre mondiale est à son maximum) entièrement soutenu par l'inquiétant magnétisme de Joseph Wiseman, acteur d'une intensité rare (et accessoirement sosie parfait du philologue polyglotte Claude Hagège qui peut, lui, être tout aussi fascinant qu'extrêmement agaçant).
Un petit bémol pour la conclusion qui aurait pu être encore plus féroce et dramatique. Je pense à une nouvelle de SF dont j'ai oublié le titre et qui partait sur les mêmes bases mais dont le twist avait une saveur bien plus acide :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Dans cette nouvelle, à l'aube d'un cataclysme (on entend déjà les sirènes annonçant l'arrivée de missiles), un jeune scientifique s'enfermait seul dans une bulle opaque indestructible (laissant derrière lui ses proches et sa copine) pour n'en ressortir que lorsque la radio-activité se serait atténuée. Quand, devenu un vieil homme, il se décide à retourner à l'air libre, ce qu'il découvre lui provoque un choc encore plus terrible que ce qu'il avait imaginé. Je ne déflorerai pas quoi car c'est assez génial. Je ne me rappelle ni du titre ni de l'auteur (Matheson ? Sturgeon ? Vonnegut ?...) mais j'ai du la lire dans une anthologie style "Histoires de fin du monde" ou un titre proche paru en poche dans les années 70/80.
The fugitive 6/10
Une histoire avec un extra-terrestre sympa, façon conte de Noël mais il est plus présentable que E.T. Celui-ci a pris l'apparence d'un brave papy ami des enfants. Il leur montre des tours qui effraieraient des adultes mais les amusent beaucoup. Un petit twist amusant (si vous avez gardé l'âge requis) et qui dé-dramatise une situation qui sinon rappellerait celle des aliens chers à l'architecte endormi au volant et qui jamais ne retrouva son chemin...
The dummy 7,5/10
Encore un épisode classique. L'histoire n'est pas neuve mais est de celles qui font toujours frissonner : un ventriloque tombe sous l'emprise de sa marionnette. Ce fut l'un des plus mémorables sketches du film anglais
Dead of night avec Michael Redgrave (1945) et l'idée sera ré-utilisée au moins encore une fois avec le prenant
Magic de Richard Attenborough (1978) avec Anthony Hopkins. Sans parler de sa version/séquelle trash (poupée sans ventriloque mais animée... de très mauvaises intentions) avec la série des
Chucky.
Ici, l'artiste de music-hall porté sur la bouteille est joué par Cliff Robertson et son pantin lui en fait voir de toutes les couleurs du cauchemar. Le réalisateur abuse un peu des effets faciles (plans russes, jeux d'ombres portées) mais Robertson rend son malaise - ou son delirium tremens ? - palpable. La conclusion a de quoi faire se dresser sur le crâne tous les cheveux des peurs enfantines. En tout cas, c'est l'effet que ça m'avait procuré mais faut avouer que j'ai été longtemps effrayé, gamin, par un grand pantin de bois qui trônait dans un coin sombre de l'appartement de cousins.
Eye of the beholder 7/10
Sans doute l'épisode le plus vénéré de toute la série mais là aussi, une relative déception. Comme souvent, il porte la marque humaniste de Rod Serling avec cet hymne au droit à la différence traité d'un point de vue disons... inhabituel. Difficile de se risquer à en raconter trop. Comme souvent également, le soin apporté à la photographie est remarquable. Si ma note peut paraître un peu sévère, c'est que deux points m'ont embarassé :
- malgré la générosité sous-jacente du propos, on peut aussi trouver sa conclusion très ambigüe (même si il est vrai que l'héroïne accuse à juste titre ceux qui veulent son bien de pratiquer l'apartheid) ;
- le second point qui fâche est encore plus flagrant à la seconde vision : pour maintenir le suspens jusqu'à la révélation finale, le chef op' est contraint de trouver autant de parades que devra le faire (avec un humour potache) celui d'Austin Powers pour dissimuler l'anatomie de l'espion à ratiches au réveil tandis que sa belle téléphone en entamant son petit déj'.
Le problème est qu'il doit tenir le challenge non pas seulement une mais 20 minutes...