Publié : 6 janv. 08, 18:21
Même si d'autres ont des galons à faire valoir (Leconte avec Monsieur Hire, Chabrol avec Les Fantômes du chapelier, Tavernier avec L'Horloger de St-Paul...), Pierre Granier-Deferre a été le meilleur adapteur de Simenon à l'écran. Or rappelons - malgré la commode amnésie de certains - à quel point l'oeuvre de Georges Simenon était méprisée de son vivant (sauf à la toute fin) par la République des lettres : littérature "facile", littérature "de gare", et ainsi de suite. (Pour un autre point de vue, lire Fruttero & Lucentini, dans la célèbre "trilogie du Crétin" - La Prédominance du crétin, La Sauvegarde du sourire, Le Retour du crétin - qui classent Simenon comme le plus grand écrivain du 20ème siècle, ex-aequo avec Kafka).
Les critiques sont presque toujours des intellectuels et quand ils se rendent compte qu'une prose n'a pas d'abord pour but de plaire à leur caste, ils sont furieux. Et certes, la même chose est vraie au cinéma. J'espère donc qu'il se passera pour certains films de Pierre Granier-Deferre la même chose qui s'est passée pour Simenon, à qui on n'en finit plus désormais de tresser des couronnes. Quand je dis "certains films", bien sûr je pense particulièrement à ses adaptations de... Simenon : Le Chat, Le Train, La Veuve Couderc, L'Étoile du Nord. Le "climat Simenon" y est extraordinairement reproduit, sans artifices ni alambics ni mots d'auteur, et s'il a pu réussir, c'est justement parce que Granier-Deferre était d'abord un artisan soucieux de raconter une bonne histoire, de construire des personnages crédibles et de ne pas ennuyer le spectateur - donc aux antipodes de la "Nouvelle Vague" - et praticien de ce genre de cinéma "où c'est la caméra qui suit l'acteur et non le contraire" (comme disait Luigi Comencini). Quelqu'un plus haut disait : "plus proche de Verneuil que de Renoir". En effet, mais pardonnez le blasphème, je pense justement que Verneuil aurait mieux convenu que Renoir pour porter Simenon à l'écran...
Les critiques sont presque toujours des intellectuels et quand ils se rendent compte qu'une prose n'a pas d'abord pour but de plaire à leur caste, ils sont furieux. Et certes, la même chose est vraie au cinéma. J'espère donc qu'il se passera pour certains films de Pierre Granier-Deferre la même chose qui s'est passée pour Simenon, à qui on n'en finit plus désormais de tresser des couronnes. Quand je dis "certains films", bien sûr je pense particulièrement à ses adaptations de... Simenon : Le Chat, Le Train, La Veuve Couderc, L'Étoile du Nord. Le "climat Simenon" y est extraordinairement reproduit, sans artifices ni alambics ni mots d'auteur, et s'il a pu réussir, c'est justement parce que Granier-Deferre était d'abord un artisan soucieux de raconter une bonne histoire, de construire des personnages crédibles et de ne pas ennuyer le spectateur - donc aux antipodes de la "Nouvelle Vague" - et praticien de ce genre de cinéma "où c'est la caméra qui suit l'acteur et non le contraire" (comme disait Luigi Comencini). Quelqu'un plus haut disait : "plus proche de Verneuil que de Renoir". En effet, mais pardonnez le blasphème, je pense justement que Verneuil aurait mieux convenu que Renoir pour porter Simenon à l'écran...