Bonsoir : )
Guru Kant Desai, appellé Guru (Abhishek Bachan) vit dans un petit village appellé Idhar qui se situe à Goudjerate. Issu d'une famille modeste qui lui ont appris a être satisfait de peu, Guru n’en reste pas moins un jeune homme ambitieux. Il rêve de créer sa propre entreprise et de rouler sur l’or... Son père ne voit pas d’un bon œil les rèves d’indépendance de son fils et s’y oppose farouchement. Ainsi commence l'histoire d'un jeune homme ambitieux...
Pour commencer, il faut savoir que
Guru n’est pas un masala, ce n’est pas une romance ou une comédie. Loin s’en faut.
Que celles et ceux que les récits historiques rebutent (et ce même si la belle Aishwariya figure au casting) passent leur chemin !
Mani Ratman a tenu de par ce film a nous conter l’histoire de Guru Kant Desai (Abhishek Bachchan) , un homme d’affaire parti du bas de l’échelle pour conquérir des sommets. Celui-ci fait fortune dans le polyester. Il est gonflé d’assurance, de foi et de confiance en lui. Son père lui prédisait une défaite cuisante loin de son village natal. Il s’acharna à lui démontrer le contraire. Ne lui en déplaise. Il se rend à Bombay. A force de persévérance, il fait fortune dans le polyester.
Mani Ratman souhaite a travers son film nous dépeindre l’histoire d’un visionnaire, d’un modèle de réussite. Or est ce vraiment le cas ? Guru n’est pas exempt de toute critique. Il n’aura pas hésiter à trahir, détourner et faire des malversations dans le seul but d’arriver à des fins toujours plus lucratives. Le premier a subir les foudres de son appétit de réussir fut Manikdas Guptha ou Nanaji (Mithun Chakravarthy). Propriétaire et rédacteur en chef du journal « Swathantra » il considérait Guru comme son propre fils. Pris d’affection pour lui, il passa outre les mises en gardes et les critiques qui lui furent adressé et qui fusaient de toutes part. Il contribuera grandement à sa réussite en le médiatisant. Très grosse erreur qu’il regrettera par la suite très amèrement … au point d’engager une lutte sans relâche contre ce traître au risque d’y laisser des plumes.
C’est alors qu’entrera en jeu le journaliste Shyam Saxena (R. Madhavan). Celui-ci sera mandaté par Manikdas Guptha pour dénoncer la corruption et les malversations du Guru. Il veut le voir croupir en prison pour avoir batti son empire sur la corruption. Il est prêt a tout pour faire éclater la vérité. C’est un défi qu’il s’est lancé. Une bataille qui l’oppose à Guru qui se trouve être un ami proche de Meenu (Vidya Balan). Celle qui sera sa femme. Mais qu’importe cette relation, la vérité doit éclater qu’importe le prix à payer. A tout prix ? Oui à tout prix. Même au prix de manipulations journalistiques … et c’est là que le bas blesse. La recherche de la vérité et du respect de la loi peut elle se targuer de passer outre l’honnêteté journalistique ? On regrettera que Mani Ratman n’ait pas exploré plus en amont ce sujet. D’ailleurs on peut également regretter qu’il affiche un véritable parti pris pour son personnage. Parti pris qui atteint son paroxysme lors de la plaidoirie finale …
La morale défendue par le film, s’il y en a une, est plus que discutable. La corruption mérite elle d’être défendue ? Mérite t elle une telle tribune quant bien même les journalistes sont tout aussi malhonnêtes ? Quelles sont les limites à que le journalisme ne peut franchir dans sa quête de vérité? Malgré la mise à nue de ses manquements à la loi, Guru ne manque pas encore aujourd'hui de s’attirer les sympathies du peuple indien qui l’admire voire l’adore encore aujourd'hui ... une sorte de Tapie à l'indienne dirons nous!
Film magnifiquement filmé,
Guru bénéficie d’une photo et d’une mise en scène irréprochables. Le tout est soigné et travaillé et ça s’en ressent. Les prestations et jeux des acteurs sont impressionnants de justesse. Moi qui n’apprécie pas spécialement Abhishek Bachchan qui me convainc rarement de la consistance de ses personnages, là je dois l’avouer, il m’a sciée : ) Il en impose dans ce rôle d’homme d’affaire charismatique et sur de lui. Je ne m’attendais pas à une telle prestation de sa part. (Ni à ce qu'il accepte d'être filmé en dévoilant entre autres les aspérités de son visage ou sa bedaine : )
Sa femme (LOL) Sujatha incarnée par Aishwariya Rai peut bénéficier des mêmes éloges tant son jeu était tout en sobriété et simplicité. Exit le maquillage à outrance. Les tenues osées et le style reine de beauté. Ce sont décidément les rôles de femmes « traditionnelles » qui lui vont le mieux. Petit bémol. Le film ne laisse en rien paraître qu’à l’origine Sujatha ne voulait pas épouser Guru, qu’elle a fait l’objet bonnement et simplement d’un mariage forcé …. et que c’est avec le temps qu’elle apprit à l’aimer … Bollywood oblige dirons nous : )
La BO est tout simplement magnifique. En tous les cas, perso j’ai kiffé. Du clip Barso Re qui se veut ôde à l’Inde traditionnelle fière de ses richesses naturelles (je n'ai pas la traduction de ce qui s'y dit mais le cadre dans lequel il est tourné invite à le penser), à Tere Bina magnifique avec sa mise en scéne tout en simplicité (nul besoin d'un groupe d'ue centaine de danseurs pour faire briller ce clip, le couple se suffit à lui même), a Mayya et ses sonorités arabisées ... (Zapper le clip est un devoir, tant c'est une horreur
)
Pour finir, un bon film malgré la morale douteuse qu'il tend à défendre, certaines longueurs inutiles aussi parfois.
Un film à voir si l'on n'est pas rebuté par les récits historiques et les films d'époque ; )
En cadeau des images du tournage du film : )