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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 15 sept. 19, 09:38
par The Eye Of Doom
A premiere vue la version Fox est plus belle, elle est superbe.
Je ne sais pas comment faire des captures pour comparer... et de toute facon manque un peu de dispo pour ca.
En fait la reponse est sur la page dvdbeaver: la version Fox est la version courte de 1h50 alors que l'edition EsC est de 2h20. Dvdbeaver evoque un autre master "not bad looking" de la version longue. Il doit donc s'agir de celui -ci.
Il faudrait comparer les deux montages pour voir ce qui a sauté dans la 1/2h.
Je ne comprend pas pourquoi Fox n'a pas restauré la version longue...
Encore une fois l'edition EsC est pas mal. Mais les captures donne envie d'investir sur la version courte...

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 15 sept. 19, 10:08
par Commissaire Juve
The Eye Of Doom a écrit :
A premiere vue la version Fox est plus belle, elle est superbe.
Oui, hein !
Encore une fois l'edition EsC est pas mal. Mais les captures donnent envie d'investir sur la version courte...
C'est quand même rageant. Moi, je voulais que ça soit "vraiment" bien. :mrgreen: :?

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 15 sept. 19, 10:22
par The Eye Of Doom
Je te propose le plan suivant: tu commande la version Us et je te prete la miene pour faire une comparaison digne de ce nom: forme et contenu. :wink:
Et tu me pretera ensuite la version us afin que je revoir les meilleures scenes dans des conditions optimale.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 15 sept. 19, 10:43
par Commissaire Juve
Ah oui, mais non... :mrgreen: Je ne suis pas suffisamment fan du film pour passer par la case zone 1 (et même par la case "rachat").

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 20 sept. 19, 14:12
par LeRationaliste
J'avoue que je n'ai entendu parler de Julien Duvivier que par les non-critiques de Louis Skorecki qui le surévaluait juste pour vomir sur Jean Renoir le nazi.

D'ailleurs il a changé d'avis plus tard :
"je suis entrain de regarder (22h, lundi, arte) ce film, l'un des plus connus de duvivier mais celui surtout qui m'a fait enfin comprendre pourquoi renoir lui est cent fois supérieur ...
(j'ai souvent comparé les deux premiers maigret, le renoir , la nuit du carrefour et le duvivier, la tête d'un homme, expliquant que le mystère du cinéma tenait tout entier entre ces deux films, le plus beau renoir n'étant pas supérieur à un bon duvivier)
en revoyant ce très beau mais aussi très surfait duvivier, je comprends enfin que duvivier scénarise trop, dialogue trop bien (merci charles spaak) là où renoir le fait le moins possible pour laisser son film respirer ...
jean renoir est du coté de john ford, du côté de mizoguchi ... .... duvivier est au mieux un preminger trop français pour être honnête, trop théâtral, trop démonstratif ... un homme méchant et solitaire qui déjeunait tout seul sur son plateau déserté, alors que renoir se tapait la gueule avec ses (belles) équipes ..
(à suivre: sur duvivier il y a tant de choses à dire) ..."
Bon...

......


Ils sont comment ses films, en fait ?

L.R

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 20 sept. 19, 15:04
par Rick Blaine
Il y en a beaucoup qui sont formidables. La Belle équipe, La Bandera, Pepe Le Moko, Marie Octobre, La fin du jour, et j'en passe. La liste des films superbes dans sa filmo est fort longue. Un observateur subtil et intelligent de l'humanité.
et pas besoin de le comparer à Renoir pour ça (le mec qui d’abord encense Duvivier pour enterrer Renoir puis fait l'inverse, ça fait quand même deux conneries de suite).

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 20 sept. 19, 18:11
par Farnaby
Immense cinéaste. La comparaison avec Renoir est à la fois vaine et nécessaire, car la différence de considération entre les deux à partir de la Nouvelle vague (critique) était devenue vraiment trop injuste et aveuglante. Elle empêchait de voir leurs deux oeuvres respectives, et c’est pour cela, je pense, que Skorecki, tout comme Vecchiali dans ses entretiens et son Encinéclopédie, a eu besoin de les comparer : réévaluer, être plus juste, moins blanc / noir, mais aussi mieux comprendre l’un par opposition / comparaison avec l’autre. (Et puis il y a aussi la coïncidence des deux Simenon, qui donne furieusement envie de comparer... ici à l’avantage de Duvivier, il me semble. D’ailleurs, à quand La Tête d’un homme en blu ray ?).

De la liste de ses grands films, je supprimerais Marie Octobre et ajouterais Le temps des assasins.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 20 sept. 19, 18:42
par Rick Blaine
La mise en rapport des deux est intéressante. Critiquer l'un pour valoriser l'autre n'a absolument aucun sens, tout comme cela fait partie des fautes des critiques des cahiers d'avoir enterré certains auteurs pour en valoriser d'autres. il n'y a pas besoin de cracher sur un cinéaste pour mettre en valeur les qualités d'un autre, je trouve ça bête de la part de tous ceux qui l'ont tenté.

Sinon le temps des assassins était dans le "j'en passe". :D

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 20 sept. 19, 18:58
par Sybille
Surtout quand on voit le niveau de certains arguments pour le dévaloriser : "méchant, solitaire" et surtout : "il déjeunait tout seul" :lol: Je dirais que c'est peut-être cela qui l'a justement amené à réaliser ses grands films.

Pour ma part, j'aime beaucoup La fin du jour, Panique, dans une moindre mesure Voici le temps des assassins, Pépé le moko mais même ceux qui m'ont moins impressionnée valaient toujours d'être vus.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 20 sept. 19, 19:20
par Farnaby
Rick Blaine a écrit :La mise en rapport des deux est intéressante. Critiquer l'un pour valoriser l'autre n'a absolument aucun sens, tout comme cela fait partie des fautes des critiques des cahiers d'avoir enterré certains auteurs pour en valoriser d'autres. il n'y a pas besoin de cracher sur un cinéaste pour mettre en valeur les qualités d'un autre, je trouve ça bête de la part de tous ceux qui l'ont tenté.

Sinon le temps des assassins était dans le "j'en passe". :D
Oui, sans doute, ça n’a pas de sens pour « nous », cinéphiles sérieux et éclairés... mais pour d’autres, qui sont ou deviendront cinéastes, la valorisation / dévalorisation est presque une nécessité, une déclaration, une profession de foi, un art poétique (avec toute la mauvaise foi, la polémique inutile etc.). Renoir contre Duvivier. Duvivier contre Renoir : ça parle, ça forme, ça crie. Et moi, ça m’a fait terriblement réfléchir toute ma vie, aujourd’hui encore, et je passe de l’un contre l’autre à l’autre contre l’un et aux deux ensemble les jours de macronisme (ou de cinéphilie éclairée et oecuménique).

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 22 sept. 19, 19:10
par Alexandre Angel
Farnaby a écrit :Et moi, ça m’a fait terriblement réfléchir toute ma vie, aujourd’hui encore, et je passe de l’un contre l’autre à l’autre contre l’un et aux deux ensemble les jours de macronisme (ou de cinéphilie éclairée et oecuménique).
J'ai un peu de mal à te suivre là.
Je m'y retrouve plus dans ce qui suit...
Farnaby a écrit :Immense cinéaste. La comparaison avec Renoir est à la fois vaine et nécessaire, car la différence de considération entre les deux à partir de la Nouvelle vague (critique) était devenue vraiment trop injuste et aveuglante. Elle empêchait de voir leurs deux oeuvres respectives, et c’est pour cela, je pense, que Skorecki, tout comme Vecchiali dans ses entretiens et son Encinéclopédie, a eu besoin de les comparer : réévaluer, être plus juste, moins blanc / noir, mais aussi mieux comprendre l’un par opposition / comparaison avec l’autre. (Et puis il y a aussi la coïncidence des deux Simenon, qui donne furieusement envie de comparer...
Quoiqu'il en soit , personnellement je n'oppose pas, j'accueille leurs plus beaux films à bras ouverts.
Je viens enfin de découvrir La Fête à Henriette et affirme sans ambages que c'est un putain de régal!!

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 22 sept. 19, 20:11
par Farnaby
Je voulais seulement dire que comme toi "j'accueille leurs plus beaux films à bras ouverts", mais que, en même temps, j'avais profité toute ma vie de cinéphile de la réflexion antagoniste ouverte par la Nouvelle Vague ou Vecchiali, jouant et rejouant sans cesse le jeu de l'opposition, car ce jeu m'aide à penser le cinéma (et le cinéma français en particulier).

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 22 sept. 19, 20:43
par Alexandre Angel
D'accord!

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 23 sept. 19, 19:31
par The Eye Of Doom
Cela fait trop longtemps que j'ai pas vu un film dd Renoir pour rentrer dans ce debat. J'ai jamais pensé à comparer leurs oeuvres sur la periode 30-40 mais pourquoi pas ?

Sinon
Cinq Gentlemen maudits (1931)
Cinq amis en villegiature au Maroc sont maudits par un sorcier car l'un d'entre a eux a tenter d'arracher le voile de la fille du sorcier. Ils doivent tous mourrir avant la prochaine pleine lune.

Curieux film que ces cinq gentlemen. Etic Bonnefille indique dans son ouvrage toutes les catastrophes qui se sont abattues sur le tournage voire meme apres (la pellicule brule a la 1ere a New York...).
Au dela de l'impulsion initiale, aucunes des conditions ne seront réunies pour un bon film. Problemes personnels de Harry Baur, decors detruits, materiel sonore pris en direct inutilisable, acteurs au mieux tres moyens,...
A noter que c'est le 1er film de Robert Le Vigan. Affublé ici d'un accent anglais terrifiant, on peut pas dire que sa prestation soit inoubliable.
On a aussi Madame Duvivier dans un court role...
On ne retrouve dans le film aucunes des qualité de David Golder et Allo Paris ici Berlin qui l'encadre.
Le film est en fait bipolaire: d'un coté un documentaire touristique sur le Maroc et ses moeurs, haut en couleur (des pénitents se donnent des coups de haches aux visages), de l'autre une intrigue policière style 10 petits negres convenue qui traine en longueur (mdr je spoile).

Vu en 2019, ce mix fait l'unique intérêt du film. On passe de scenes de rues prises sur le vif à des scènettes tragi comiques faisant avancer comme elles peuvent le semblant d'intrigue. De plus Harry Baur joue un riche propriétaire terrien rigolard qui fait le guignol face aux evenements tragiques ce qui ajoute encore au coté décalé de l'affaire
Clairement seul le volet documentaire et le plaisir de tourner en extérieur a intéressé Duvivier . Le meilleur est à la fin quand il filme deux poursuites dans les rues de Fez. Dans la première notamment, il joue sur les ombres du zouk pour donner un coté stroboscopique très curieux. J'ai pensé a Morocco.

Honnêtement c'est sans interet mais pas désagréable a condition de le voir avec pas mal de recul. A réserver aux fans hardcore qui veulent tout avoir vu.

La copie est tres moyenne mais pas catastrophique comme pour Le paquebot Tenacity. Ca se laisse voir. C'est surtout la piste sonore qui est difficile...

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 29 sept. 19, 08:40
par Farnaby
The Eye Of Doom a écrit :
Honnêtement c'est sans interet mais pas désagréable a condition de le voir avec pas mal de recul. A réserver aux fans hardcore qui veulent tout avoir vu.
Ton commentaire m’a pourtant terriblement donné envie de le voir...