Dans le cadre du cycle Misumi/Katô, je suis allé hier pour la première fois à la Maison de la Culture du Japon à Paris.
Rien à redire sur les conditions de projection : la salle est assez petite mais bien agencée et aucun problème à signaler vis-à-vis des sous-titres (à l’inverse des sous-titres de la Cinémathèque dans le cadre de la rétrospective Nikkatsu, contre lesquels j’ai pas mal râlé).
J’ai un pass gratuit pour l’ensemble du cycle, merci à
AsiaFilm.FR, et je ne comptais pas m’en priver.
Deux films de Tai Katô étaient projetés hier soir :
Requiem pour un massacre (
Minagoroshi no reika, 1968) et
Chroniques guerrières du clan Sanada (
Sanada fûunroku, 1963).
Je n’aime pas particulièrement donner mon avis en quelques lignes mais j’avoue avoir plusieurs fois profité de ceux postés sur ce forum, sur des films japonais peu connus dont il n’existait quasiment aucune critique en français ou en anglais. N’ayant pas trouvé d’avis sur ces deux films ici, je vais y consacrer quelques lignes. Les résumés sont ceux de la MCJP, pour cause de flemme et pour comprendre mes attentes.
Comme précisé quelques commentaires plus haut, je ne connais pas bien Tai Katô et je n’avais pas été convaincu par ses films sur
La pivoine rouge. Deux films plus tard, je reste dubitatif et je pense qu’il est capable du pire comme du intéressant.
Requiem pour un massacre :
MCJP a écrit :Takako Yasuda, femme riche et oisive, est assassinée chez elle par un inconnu. Avant de la tuer, celui-ci l’a forcée à noter le nom sur une feuille de papier de quatre femmes…
Autre film noir réalisé par Katô pour le compte des studios Shôchiku.
Entre film de serial killer à la
Le voyeur de Michael Powell et film de vengeance, c’est le type d’œuvre susceptible de plaire aux amateurs de thriller ou de films de serial killer. N’étant pas fan de ce dernier genre (je n’ai pas accroché au
Voyeur justement, pour ne mentionner que le plus réputé), je n’ai pas été complètement convaincu.
Sur le plan stylistique, le film est très intéressant et nous a rappelé certaines œuvres de Seijun Suzuki par son côté quasi expérimental. Il y a certaines scènes superbes, surtout dans la deuxième moitié du film, plus rythmée et intéressante que la première. Mais j’avoue avoir trouvé le temps un peu long, ne me sentant pas franchement concerné par les péripéties du tueur et de ses victimes. Je ne suis pas fan de l’acteur principal, Makoto Satô, ce qui n’a pas aidé.
Au final, un film que je conseillerai tout de même, histoire de se faire sa propre opinion.
Il existe une critique dithyrambique en anglais, qui spoile tout le film :
http://wondersinthedark.wordpress.com/2 ... -tai-kato/
Chroniques guerrières du clan Sanada :
MCJP a écrit :Après la bataille de Sekigahara, un groupe d’enfants intrépides se lie à un samouraï, Sanada, qui part à l’assaut du château d’Ôsaka.
Une comédie musicale à costumes atypique mêlant combats de ninjas, anachronismes loufoques et science-fiction. À travers l’histoire du clan Sanada qui, par opportunisme, ne choisit jamais son camp au cours de ce conflit décisif, Tai Katô transpose dans le Japon guerrier du 16e siècle les troubles politiques de 1960, l’année où la jeune génération s’opposa violemment à la reconduction du traité de paix nippo-américain par le gouvernement.
Hum… Sur le papier, ça pouvait être sympa. Je n’ai pas peur des films barrés et, la semaine passée, j’avais vu à la Cinémathèque
Oshidori utagassen de Masahiro Makino, une comédie musicale de 1939 assez géniale (
cf. ce billet en anglais pour un avis détaillé :
http://vermillionandonenights.blogspot. ... n-edo.html. Je conseille d’ailleurs ce blog, qui propose une vision souvent originale du cinéma japonais).
Je diviserai le film en deux parties.
Les deux premiers tiers sont assez pathétiques : humour lourd, acteurs peu charismatiques en roue libre, personnages principaux agaçants, effets spéciaux lamentables. La même chose en français avec un doublage un peu ridicule et on aurait un bon nanar.
Le dernier tiers sauve un peu les meubles : le récit devient plus sombre, l’humour disparaît, et le film se concentre sur d’autres personnages et acteurs plus intéressants. Le sous-texte politique est bien présent et contribue à assombrir ce dernier tiers. Ça ne devient pas exceptionnel hein, mais au moins c’est regardable sans souffrance.
Ne pouvant pas faire avance rapide au cinéma pour sauter les deux premiers tiers, je déconseille donc fortement ce film, qui n’intéressera que les fans les plus hardcore de cinéma populaire japonais des années 60.